Bourgogne

« L’écologie est une forme de guerre de libération d’un système qui nous exproprie de notre destin » pour Yannick Jadot à Chalon sur Saône

« L’écologie est une forme de guerre de libération d’un système qui nous exproprie de notre destin » pour Yannick Jadot à Chalon sur Saône

Après une visite chez Francéol, au Creusot, en compagnie de la tête de liste EELV aux régionales de décembre – Cécile Prudhomme -, puis une séance de dédicaces de son dernier livre dans les locaux de la librairie Develay [1], le député européen Yannick Jadot était, mercredi dernier, la « vedette américaine » d’une réunion publique des écologistes, organisée au Clos Bourguignon de Chalon.

« Ah non, je ne m’installe pas à une tribune située à deux mètres au-dessus des gens. Ce n’est pas la conception de la démocratie horizontale que nous promouvons chez Europe-Ecologie-les-Verts ». Avant même que la réunion publique d’EELV, qui se tenait au Clos Bourguignon de Chalon ce mercredi soir devant une cinquantaine de participants, le ton était donné par un Yannick Jadot, plutôt en forme, et particulièrement clair, tant sur la forme que sur le fond : ici, on met en œuvre les principes que l’on défend. Quitte à décontenancer quelque peu les militants qui avaient préparé la tribune en question.

« Guest-star » de la soirée, au cours de laquelle Cécile Prudhomme, François Lotteau et Claire Mallard, candidats aux élections régionales de décembre sur la liste EELV ont présenté leur projet pour la région Bourgogne Franche-Comté à l'auditoire, Yannick Jadot n’était pas là seulement pour parler de son ouvrage sur le climat. En effet, celui-ci s’est livré, dans un langage très accessible et sans notes, à une analyse pour le moins étayée de la situation climatique actuelle, tout en soulignant qu’un combat entre deux façons de voir le monde était en cours : celui que « le vieux monde » (des industriels des énergies fossiles), encore puissant, livre au « nouveau monde », en devenir, incarné par les acteurs des énergies renouvelables, porté par « société civile en marche ». Ce combat, a-t-il précisé, n’est pas une nouveauté, il fait rage tous les jours. Au Parlement européen, dans les couloirs de la Commission européenne, presque partout où se prennent des décisions. Et ce qu’il appelle « le vieux monde », malheureusement, trouve des relais parmi les représentants des Etats européens, qui « aimeraient bien être du bon côté de la lumière » mais, en raison d’un imaginaire du 19ème siècle, penchent toujours du mauvais côté. A l’instar, ces jours-ci, d’une Ségolène Royal, qui « a couvert la fraude des constructeurs automobiles alors qu’aux Etats-Unis d’Amérique, on les attaque pour tromperie ».

Face à cela, face au relatif échec de Copenhague il y a quelques années, face au « vieux monde » qui ne désarme pas, ne reste-t-il plus qu’à baisser les bras ? "Que nenni !", a, en substance, répondu Yannick Jadot. « Sans pour autant être les naïfs de service », il faut se battre partout où il est possible de gagner du terrain, y compris au sein des instances et conférence de l’ONU – le moins pire des systèmes internationaux selon le député européen. Car, eu égard à l’urgence, « toute avancée est bonne à prendre ».

Un appel aux armes qui, visiblement, n’a pas déplu à une assistance pour le moins loquace lors du débat qui a suivi.

P.R.

 

[1] Voir l'article d'Info-Chalon