Chalon sur Saône

Pour Sari Camil, vice-président du Centre culturel musulman de la Mosquée du centre-ville El Fath : "Les musulmans de France sont pris en otage par des individus sans scrupules, au nom de l'Islam"

Pour Sari Camil, vice-président du Centre culturel musulman de la Mosquée du centre-ville El Fath : "Les musulmans de France sont pris en otage par des individus sans scrupules, au nom de l'Islam"

En ce début d’après-midi, ils étaient bien une bonne quarantaine, juste après la fin de la traditionnelle prière du vendredi, pour écouter le vice-président du Centre culturel musulman de la Mosquée du centre-ville El Fath, venu délivrer un message aussi ferme qu’émouvant.

Aux côtés de l’Imam (Ahmed Benghazi), du président du centre (Ahmed Benkahla), de deux frères de la communauté de Taizé et d’un représentant des bouddhistes de Saône-et-Loire, Sari Camil (« comme Camille Desmoulins mais sans ‘’l’’ à la fin » a précisé ce dernier à Info-Chalon) a d’abord relu un communiqué rendu public à la suite des « Attentats de Charlie Hebdo », en janvier dernier. Une façon de rappeler l’attachement des musulmans à la démocratie, et notamment au principe de laïcité qui fait de la France « un pays où chacun peut vivre sa foi ».

« Encore une fois, la France est la cible du terrorisme aveugle », a ensuite poursuivi Sari Camil. « Les musulmans sont pris en otage par des individus sans scrupule, au nom de l’Islam ». Et si aujourd’hui, ils se rassemblent devant la Mosquée du centre-ville, c’est « pour montrer sans ambiguïté notre total mépris à l’égard d’un obscurantisme d’un autre âge. On le fera à chaque fois nécessaire ». En effet, a martelé Sari Camil, « il n’est pas concevable que l’Islam véritable cautionne de tels actes. Nous tenons à exprimer notre totale solidarité avec l’ensemble des familles des victimes ».

Ces paroles prononcées, Sari Camil a alors invité l’assistance à observer une minute de silence, en mémoire des personnes assassinées. Un temps de recueillement ponctué d’une récitation. « Une récitation symbolique », a précisé l’imam, Ahmed Benghazi.

Puis, avant que les présents ne se dispersent, Sari Camil a souhaité souligner l’importance d’ « être réunis » en ce jour, « pour montrer notre indignation ». Pour lui, a-t-il tenu à préciser, « on ne peut pas, au nom de l’Islam, cautionner de tels actes ». Et parlant de ceux qui les ont perpétrés, celui-ci a confié qu’il n’oserait « pas appeler ça des hommes ». Car, pour lui, « ce sont des animaux. Des sauvages. »

Des propos que n’aurait pas désapprouvé le président du centre, Ahmed Benkahla, qui a par ailleurs confié à Info-Chalon sa lassitude face à « l’obligation de toujours se justifier alors que nous sommes des Français à part entière » et sa colère devant « l’impression d’être pris en otage par des voyous, qui n’ont rien à voir avec l’Islam. »

S.P.A.B.