Faits divers
Tribunal correctionnel de Chalon – Agressé et saucissonné chez lui par un ex-ami
Publié le 21 Novembre 2015 à 07h31

L’affaire a failli aller aux Assises mais a été requalifiée en délit à la fin de l’instruction. Un matin de 2012, un enseignant creusotin retraité, se retrouve nez-à-nez sur son palier avec un homme cagoulé et armé. Bagarre dans l’appartement. Jean-Louis finit baillonné et saucissonné sur son lit. L’agresseur repart avec sa carte bleue. Identifié, il nie les faits jusqu’à sa 5e audition chez le juge d’instruction.
Des coups sourds et de faibles appels au secours attirent l’attention du voisin du dessous, ce matin de mars 2012. La police délivre Jean-Louis, fortement traumatisé par la scène très violente qu’il vient de subir. Il est tôt ce matin-là quand la sonnette retentit. Quelqu’un à l’interphone se présente comme le facteur avec un recommandé à faire signer. Jean-Louis ne se méfie pas et entrouvre la porte, en attendant la lettre, au 10e étage. Trois minutes plus tard, le voilà face à un homme cagoulé et armé, avec un bonnet noir. Par réflexe, l’enseignant tente de désarmer l’intrus. Il réussit à lui ôter son bonnet. Bagarre, dont le retraité ne sort pas vainqueur. Il est traîné sur le sol, ligoté sur son lit. L’homme saisit sa carte bleue, lui extorque le code, puis le baillonne avec du scotch. Il quitte l’appartement non sans avoir détruit le téléphone fixe, l’interphone et embarqué son mobile et un appareil photo. Il menace sa victime de s’en prendre à sa mère s’il bouge, vole les clés de l’appartement et celles de la maison de sa mère. Et ferme la porte à double tour. Il n’est pas neuf heures du matin. Délivré par les forces de l’ordre une fois l’alerte donnée, l’enseignant se demande s’il ne s’agit pas d’un de ses anciens élèves, puis d’une ancienne relation, avec qui il a eu une aventure. Le bilan physique et psychologique est assez lourd : fracture d’une côte, hématome à l’œil, contusions et bleus. Pendant deux semaines, hébergé chez sa mère, la victime ne pourra pas bouger, ni sortir. Les enquêteurs s’orientent vite vers le prévenu, H. qui nie les faits. Le pistage de la carte bleue, comme les bandes de vidéosurveillance de divers magasins affirment le contraire.
H. explique avoir agi ainsi car il devait de l’argent à son dealer, « plus de 11.000 euros. » Une piste que les enquêteurs n’ont pu vérifier tant les aveux de l’agresseur ont été tardifs, au 5e rendez-vous chez le juge. « J’étais pas dans mon état normal, j’étais dans le brouillard, drogué du matin au soir ». H. prenait des doses importantes de cocaïne et d’héroïne. « J’ai eu peur pour ma famille. Il fallait que je trouve de l’argent. » A l’époque, même si dix ans plus tôt, il a entretenu une relation sexuelle épisodique avec sa victime, H. est papa et partage sa vie avec une femme. Bizarrement, au début de l’année 2012, il recontacte Jean-Louis. « Vous l’avez décrit chez le juge d’instruction, comme la bonne proie. Vous le saucissonnez, vous le menacez avec un pistolet, certes factice, mais vous avez créé des conditions très angoissantes», remarque la présidente Therme. L’agresseur ne s’attendait pas à une réaction de défense aussi vigoureuse de l’agressé.
Une bonne proie qu se défend
«J’aurais jamais dû faire ça, je m’excuse, articule H. en regardant enfin Jean-Louis.
- C’est un peu tard je trouve. Je suis venu ce matin mais le seul fait d’entendre tout cela et de reparler de l’affaire me perturbe, répond Jean-Louis. On se remet difficilement d’une agression pareille. On essaie d’avancer".
H. raconte qu’ « il a tout perdu avec cette affaire ». Son emploi de brancardier, sa compagne de l’époque et l’estime de son fils. Après 14 mois de détention provisoire, il s’est aussitôt remis à travailler, est à nouveau papa et partage sa vie avec une collègue. On sent un ton plaintif, comme si la principale victime, c’était lui…
« H. a profité de ce temps pour se reconstruire. Sa victime a eu plus de mal. Il a eu la peur de sa vie. Les enquêteurs ont mis à l’abri sa mère parce qu’ils craignaient que l’agresseur se rende aussi chez elle ! » clame Me Delmas, partie civile. « J’entends les excuses du prévenu mais s’il avait voulu faire du mal à mon client, qu’est-ce que ça aurait été ? » Pour le procureur Christophe Rode, l’affaire est grave. « On ne doit pas banaliser les faits parce que le crime envisagé a été requalifié en délit. » Il loue la pudeur de la victime. Insiste sur la préméditation, l’organisation du prévenu, son sang-froid malgré sa dépendance à la drogue. « C’est d’une violence extrême. De plus, il a menti pendant longtemps. S’il a des regrets aujourd’hui, c’est surtout sur sa propre situation » assène le procureur, qui s’interroge sur la dangerosité de H. en cas de stress et requiert cinq ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve.
La défense parle de « modèle de réinsertion ». « C’est un primo-délinquant » insiste Me Morley. Il raconte la dépression suite à la mort de sa mère, qui l’a conduit à devenir toxicomane. Signale que son client est « sérieux et sincère » depuis trois ans et « accessible au sursis intégral et à l’aménagement de peine.» H. a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis simple pour escroquerie, extorsion et séquestration. Huit mois de prison ferme à effectuer. Jean-Louis se sent enfin plus léger. Une audience aux intérêts civils a été fixée en janvier.
Florence Genestier



-
Changement de nom pour la franchise « Stéphane Plaza immobilier » : l’équipe de l’agence Chalonnaise a fait son choix !
-
300 véhicules contrôlés ce lundi par les gendarmes de la compagnie de Chalon sur Saône... et une multitude de contraventions
-
Attention fermeture annoncée du Pont de Bourgogne la semaine prochaine
-
VENTE AUX ENCHERES JUDICIAIRES CHALON - Menuiserie, vitrerie, véhicules
-
Un appartement en location aux couleurs d'Harry Potter à Chalon
-
LEGISLATIVES - 5e circonscription de Saône et Loire - " Voter Marie-Claude Jarrot ou Sébastien Martin, c'est voter Macron et le gouvernement" pointe le Rassemblement National
-
Aston, Staff catégorie 1 : « C’est notre nounours »
-
Avec Ina Grill, copains depuis l'enfance, ils s'élancent rue des Lieutenants Chauveau à Chalon
-
LEGISLATIVES - 5e circonscription de Saône et Loire - Accary, Platret et Martin réunis pour une annonce officielle
-
FOIRE AUX PLANTES DE LA FERTE - Une première journée plébiscitée par les visiteurs
-
Législative partielle dans la 5ème circonscription de Saône-et-Loire : Sébastien Martin annonce sa candidature
-
Coup de gueule : ras-le-bol de ces champions de l’incivisme !
-
La triplette vétérans de pétanque de Crissey Alain Buchaillot, Eric Rossignol et Marc Bouhot championne de Saône-et-Loire, qualifiée pour les championnats de France!
-
Rully : bientôt une crèche au cœur du village
-
Les 50 jours du Bac avec info-chalon.com
-
Grave accident sur l’A6 : un poids lourd traverse les voies, un blessé grave
-
Conscrits Epervans : le retour en images avec Info Chalon
-
TRIBUNAL DE CHALON - « Une vie familiale désastreuse dont le chien fut le principal martyr »
-
A la découverte de l'histoire de la Place de l'hôtel de ville de Chalon - la Société d'Histoire et d'archéologie propose sa prochaine conférence
-
LÉGISLATIVES - 5e circonscription de Saône et Loire - Sébastien Martin plonge dans le grand bain
-
LEGISLATIVES - 5e circonscription de Saône et Loire - Lionel Duparay, adjoint au maire Marie-Claude Jarrot, en binôme avec Sébastien Martin
-
Boules lyonnaises : les Championnats de France de Sport Boules en double organisé par l’Association Sportive des Sourds de Chalon-sur-Saône ont commencé