Opinion de gauche
Au nom de dieu : crimes et chuchotements
Publié le 30 Novembre 2015 à 08h48
En commettant des crimes, au nom de leur dieu, les terroristes de Daech veulent provoquer un chaos meurtrier. Ils veulent exporter partout leurs attentats pour imposer des dictatures islamistes. Ils ne sont pas les seuls, hélas, à vouloir une « guerre des religions et des civilisations ». L’histoire du monde, les conflits passés, les humiliations colonialistes, la voracité sans limite de la finance internationale, les enjeux géopolitiques, la « misère du monde » comme l’affirmait Bourdieu, ne peuvent en rien excuser la sauvagerie et la barbarie qui tuent aveuglément.
Daesh et ses réseaux ont frappé au Liban, en Egypte et, ces jours derniers, en Tunisie. Les coupables et les commanditaires doivent être implacablement recherchés, traqués, jugés, punis…Mais il serait dangereux de considérer que la majorité des musulmans est responsable de tous ces crimes barbares. Des Français, membres de groupuscules identitaires, islamophobes et xénophobes, des supporters du Front National ou des populistes qui se croient républicains n’hésitent pas à faire l’amalgame pour tirer des bénéfices électoraux du sang coulé et assouvir leurs fantasmes de « civilisation ou de race supérieure ». C’est un piège mortel !
Depuis des siècles, les fondamentalistes et extrémistes religieux ont toujours posé des problèmes. En 2011, le terroriste suédois Anders Breivik, auteur des attentats d’Oslo, responsable de la mort de 77 personnes au nom de sa foi chrétienne fondamentaliste, avait quitté son procès en présentant « ses excuses aux militants nationalistes, pour ne pas avoir exécuté davantage de personnes ». A Colorado Springs, aux Etats Unis, un autre fondamentaliste chrétien, vient de commettre plusieurs meurtres dans un centre du planning familial américain.
De tout temps, en tolérant en leur sein, les courants les plus sectaires et les plus obscurantistes, les religions ont plus plombé la planète qu’elles ne l’ont bonifiée. Combien de morts et de tragédies en leur nom. Comme dit Woody Allen « si Dieu Existe, j’espère qu’il a une excuse valable ! ».
Alors faudrait-il interdire les religions ? Bien sûr que non. Si certains ont besoin de la foi et des chuchotements de la prière pour les aider à vivre, la République laïque ne leur demande pas de renoncer à leurs croyances. Ils peuvent croire en Jésus, en Allah, en Vishnou, ou Jéhovah parce que la République laïque n’est pas sectaire. Ils peuvent prier dans leurs lieux de culte parce que la République laïque défend « la liberté, l’égalité et la fraternité ».
Et c’est bien parce que les valeurs de la République française sont universelles, que nous ne pouvons pas tolérer que des groupes ou des associations qui se revendiquent d’une quelconque religion, interfèrent sur la vie publique et nos modes de vie. La religion est une affaire personnelle et elle doit le rester. Pour en terminer avec les contaminations fondamentalistes et fanatiques, les guides religieux doivent prendre leurs responsabilités.
Nous continuerons à écouter la musique qui nous plait, à nous vêtir comme on le désire, à nous disputer avec des mots puis à nous réconcilier. Personne ne doit pouvoir empêcher, celles et ceux qui le souhaitent, d’aimer, de rire, de chanter, d’avorter, d’adopter, de manifester. Les lois républicaines le permettent.
Aujourd’hui, je suis fier d’être athée, français et humaniste : aucune obligation vestimentaire, aucun aliment tabou, personne pour me dicter ce que je dois penser. Les petits bonheurs de l’humanité ne sont pas si loin, ils sont là, à porter de mains, au Bataclan, au théâtre, à l’école, au travail, dans les beaux paysages de notre pays, dans les stades, dans les romans et la poésie.
A tous les extrémismes religieux, opposons les valeurs de laïcité, de fraternité, d’humanité. A toutes les politiques distillant la haine, la peur, le racisme et la suicidaire « guerre des civilisations », opposons la pensée progressiste et la solidarité humaine. Pour mieux vivre ensemble, défendons, avec la plus grande détermination démocratique, la loi républicaine de séparation des églises et de l’Etat.
Lucien Matron
30 novembre 2015



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