Chalon sur Saône

Roulez jeunesse ! La "Zic à Malices" de Little Max a été happée par la voracité enfantine à Chalon sur Saône

Roulez jeunesse ! La "Zic à Malices" de Little Max a été happée par la voracité enfantine à Chalon sur Saône

Il est venu, il a vu, il a vaincu…sans coup férir, faute de combattants adverses, mais bien plus sûrement en raison d’aficionados juvéniles et zélés. Chalonnais de souche, Max Ribotti (alias Max) rêvait de fouler à Chalon-sur-Saône la scène de la salle Marcel-Sembat avec sa formation Little Max. L’essai a été transformé sans trop de difficultés dans une enceinte entièrement acquise à sa cause, ces chères têtes blondes goûtant ainsi avant l’heure aux joies ineffables des fêtes dorées de fin d’année. La « Zic à Malices » n’a pas accouché d’une souris, interdépendance à la rescousse !

Chaude ambiance, et des moyens techniques tip-top

La moyenne d’âge était particulièrement basse samedi soir, relevée toutefois par la présence de parents embarqués de gré ou de force dans cette aventure multiforme. Façon de conférer à l’ensemble une aura encore plus approfondie, on n’aura pas lésiné sur les moyens en mettant les petits plats dans les grands. Dans l’environnement du quatuor, pièces du jeu de mikado, brosse à dents et réveil au format démesuré, ont d’emblée donné le ton d’une situation générale tournée vers l’aspect ludique, la souvenance de moments échappant à l’âpreté de l’existence. Mais ce n’est pas tout. Un cameraman mobile envoie des images des quatre compères sur un écran géant situé en fond de scène. Comme si cela ne suffisait pas, une grue équipée d’une caméra orientable, animée par la société chalonnaise Constance production, balaiera sans relâche un public se métamorphosant de spectateur en acteur. Dame oui ! Exhorté par Max à se lever, chanter, danser, le public (quelque neuf cents personnes) ne se sera pas fait prier, prenant au pied de la lettre ses encouragements à se fondre dans la masse avec une belle unité. Sans conteste une bonne pioche de la part de l’entreprise du cru D2P et d’A Chalon Spectacles, soucieux de diversifier dans leur programmation les générations, et par là même, la nature des spectacles proposés à l’appétence de chaque consommateur culturel. 

Chalon a servi de tremplin à une tournée

Se faire plaisir alors que la prise de tête est exempte, credo associé à l’emmagasinage de connaissances, les deux peuvent faire la paire en n’étant pas des valeurs antinomiques, pour peu que l’économie d’une dualité stérile soit dans les petits papiers de chaque tête de pipe. Ca tombait bien en réalité, puisque Jonathan à la guitare, Damien à la basse, Olive à la batterie,  Max à la guitare et au chant, ne sont pas du genre à jouer les utilités ! En revanche, invariablement partants pour mettre le feu, ou nuancer les tempos en respectant l’inaliénable substance des genres musicaux égrenés à l’envi. Eveiller la curiosité des uns et des autres, personnifier à l’occasion les pitres de service en guise de bonus, ces paramètres devaient également contribuer à la bonne tenue d’un spectacle n’excluant personne. Certes, les textes avaient pour interlocuteurs la gent enfantine, au sein desquels les recommandations, états de fait, voire messages subliminaux, ont connu leur heure de gloire. Alors grand cas a été fait, l’air de rien, de la solitude journalière, du fait d’en avoir plus qu’assez de la télé, de la timidité, la ponctualité, le monde des animaux, la tendresse à l’endroit de sa maman, des quenottes à frotter…Comme un inventaire des ressources pédagogiques ad hoc, les styles de musique ont égayé le climat ambiant, de par l’injection de doses de jazz manouche, blues, swing, country, rock, bossa nova, samba, funk…ou comment apprendre en s’amusant. Le marchepied chalonnais a fonctionné au mieux, reste désormais à en renouveler la teneur. Une tournée comprenant une trentaine de dates le permettra, toujours avec le concours actif de Nolwenn, qui officie pour le compte de l’association chalonnaise La Tournerie.

                                                                                                    Michel Poiriault