Chalon sur Saône

Marie-Guite Dufay à Chalon « Conforter notre République mise à mal »

Marie-Guite Dufay à Chalon « Conforter notre République mise à mal »

En campagne ce mardi soir à Chalon, à l’occasion du 1er tour des élections régionales 2015, la socialiste Marie-Guite Dufay a invité l’assistance présente à l’Espace Jean-Zay à « conforter notre République mise à mal ».

« Conforter la République, c’est miser sur la jeunesse, en mettant le paquet sur la formation en sortant des sentiers battus. Pour moi, la formation, c’est la liberté. » a confié l’actuelle présidente de la région Franche-Comté. Avant de poursuivre « Conforter la République, c’est lutter contre le chômage. La mise en place de la sécurité professionnelle est une des responsabilités de la gauche. Former plutôt que chômer... ». « Conforter la République, c’est lutter contre les inégalités sociales » a dit la tête de liste PS, en annonçant la création d’un service public de l’efficacité énergétique en cas de victoire. « Conforter la République, c’est lutter contre les inégalités de territoires, en donnant plus à ceux qui ont moins » a affirmé Mme Dufay, avant d’ajouter « Conforter la République, c’est conforter la citoyenneté ». Et de citer les « journées citoyennes » existantes en Franche-Comté et qui donnent aux participants « le sentiment d’être citoyen ». « Conforter la République, c’est donner de l’espoir, l’espoir que chacun peut réussir sa vie, et cela passe par un emploi. » a soutenu Marie-Guite Dufay. A ce sujet, la candidate socialiste a qualifié « de forfaiture » le comportement de « son principal adversaire », lequel, selon elle, oppose les chiffres du chômage et les actions de la Région durant la mandature qui s’achève, pour dire que rien n’avait été fait en ce domaine. « Embrassons notre avenir. Ayons une ambition formidable pour notre belle région, sans sacrifier nos valeurs de gauche » a conclu la présidente sortante de Franche-Comté. Avant d’avoir droit, après quarante-minutes de discours, à une standing ovation d’un public, il est vrai tout acquis à sa cause. Actualité oblige, Mme Dufay, au début de son intervention, est revenue sur les tragiques événements du 13 novembre 2015. « Il y a une réaction, une résistance contre la République menacée. En votant on peut conforter la démocratie. Il faut donc inciter autour de nous à aller voter ». Et de souligner « La fraternité est l’étendard de notre programme. Ayons le souci du mieux vivre ensemble en s’appuyant sur la culture et sur le sport, les cibles des terroristes ».


« Camelot qui est prêt à vendre des frigos à des Lapons »


Pour sa part, Jérôme Durain a affirmé « Entre les terroristes et les vendeurs de haine, il y a une place pour les républicains. Il y a une France qui doute et qu’on doit aller chercher ». Chef de file pour la Saône-et-Loire, le sénateur chalonnais a ensuite brossé un portrait pas tendre de ses deux principaux rivaux. « Le Front National au Conseil régional, le matin c’est les vociférations et l’après-midi le roupillon. L’étranger, le FRAC (Fonds régional d’art contemporain), les quartiers, ça les fait hurler. Le FN, c’est l’imposture ! ». Après avoir qualifié François Sauvadet de « camelot qui est prêt à vendre des frigos à des Lapons », le parlementaire a raillé la droite « qui ne fait aucune véritable proposition ». « La politique qu’ils proposent, c’est de l’esbroufe ». Qu’il s’agisse du haut-débit, des fonds européens ou encore des transports scolaires.


Carton rouge à Arnaud Danjean et François Sauvadet


Cécile Untermaier a distribué un carton rouge à Arnaud Danjean, le chef de file des Républicains –UDI en Saône-et Loire, « le dernier de la classe » au Conseil régional par son absentéisme au cours de ces six dernières années, et à François Sauvadet, que l’on ne voit guère plus, à ses dires, à la commission des lois de l’Assemblée Nationale. « Nous sommes les plus à même de répondre aux enjeux qui sont les nôtres » a aussi fait observer la députée de la Bresse, avant de poursuivre « D’un côté il y a des démolisseurs, nous, nous sommes des bâtisseurs. En face, c’est pathétique avec pas d’équipe ». Après avoir loué les compétences de Marie-Guite Dufay, la parlementaire a fini son intervention « Votez massivement ! Cà nous fera du bien d’avoir une femme à la Région ».


La mobilisation des électeurs de gauche


« L’enjeu principal des derniers jours de campagne, c’est la mobilisation des électeurs de gauche. La participation est la clé du résultat du 1er tour et encore plus du 2e tour » a rappelé Christophe Sirugue. L’ancien vice-président de l’Assemblée Nationale a également indiqué « Nous devons mettre en avant notre capacité de mettre en place une nouvelle région. Il y a un fossé énorme entre une gestion de gauche et une gestion de droite. Nous avons une vision différente ». Et de conclure « Nous avons un projet, une équipe pour faire tourner une région comme la nôtre ».
Les oreilles de Gilles Platret, qui participait à la même heure à une réunion publique du côté de la salle-Marcel Sembat ont dû lui siffler. L’actuel maire de la Cité de Niépce a en effet été traité de « shérif de Chalon » par son prédécesseur et qualifié de « Robert Ménard bis » par Nisrine Zaïbi. La vice-présidente sortante du Conseil régional de Bourgogne s’en prenant avant tout au Front National « un parti qui surfe sur la peur, qui ne sait pas gérer les collectivités locales et qu’on ne voit pas sur le terrain ».
La réunion publique à laquelle assistaient la quasi-totalité des colistiers de Jérôme Durain ainsi que Raymond Gonthier, Françoise Verjux-Pelletier, et Claudette Brunet-Léchenault, conseillers départementaux, et Rémy Rebeyrotte, maire d’Autun, a débuté, en hommage aux cent trente victimes des attentats de Paris, par l’écoute d’un morceau des Eagles of Death Metal, le groupe de rock américain qui jouait sur la scène du Bataclan le soir du 13 novembre 2015.

                                                     Gabriel-Henri THEULOT