Chalon sur Saône

A Chalon, Pierre Gattaz, grand patron du MEDEF appelle à faire usage des techniques trotskistes pour promouvoir l'entreprise

A Chalon, Pierre Gattaz, grand patron du MEDEF appelle à faire usage des techniques trotskistes pour promouvoir l'entreprise

La valeur-travail était le thème central de ce grand rendez-vous des entrepreneurs. Quelques 700 chefs d'entreprises ont répondu à l'invitation lancée par le MEDEF de Saône et Loire, une première depuis l'existence du forum. C'est dire toute l'attente des entrepreneurs.

L'honneur du mot d'accueil est revenu tout naturellement à Jean Paul Barbey, Président du MEDEF Saône et Loire pour accueillir devant quelques 700 personnes, Pierre Gattaz, Président National du MEDEF. Devant très peu d'élus, en dehors de Sébastien Martin - Président du Grand Chalon, Dominique Juillot, Marie-Claude Jarrot ou Eric Michoux pour ne citer que ceux-là, Jean-Paul Barbey a lancé les bases d'un forum qui s'articulait exclusivement autour de la valeur travail. Une notion clée que le MEDEF entend mettre en avant. 

"L'Homme doit produire ce qui est nécessaire à sa conservation. L'Homme joue le rôle d'une puissance naturelle. Le travail est le condiment de l'existence. La valeur du travail est une histoire d'éducation et relayée par l'instituteur à une époque. Aujourd'hui, l'Education Nationale ne relaye plus cette valeur qui ne doit pas exiger son prix avant la victoire, et le salaire avant le travail. Récompensons le travail !  Cette valeur du travail, le MEDEF la met à l'honneur tous les jours" a lancé Jean-Paul Barbey avant de céder la parole à Pierre Gattaz.

Pierre Gattaz s'est voulu très offensif ce mercredi appelant de ses voeux à un vaste plan Marshall en faveur du monde de l'entreprise en France. "On a besoin d'un De Gaulle ou d'un Churchill" a-t-il martelé avant de faire un comparatif entre ce qui a été fait pour lutter contre le terrorisme avec ce qu'il faudrait faire contre le chômage. "Il nous faut dépasser le stade de l'aspirine et passer à celui de la cortisone !". 

"On n'a rien compris. Après les 30 Glorieuses, c'est le relent des luttes des classes, c'est la pénibilité, la souffrance, le burn out.. oui ça fait parti du travail mais le travail ce n'est pas ça ! la France a tous les atouts. On a toutes les cases cochées au vert, on a tout ce qu'il faut pour réussir. On est au fond de la classe et on ne fout rien ! Nous sommes menacés de redoublement !!  Cette politisation insupportable de l'entreprise est agaçante. Qu'est ce qu'on peut faire ? C'est un gâchis… On a une chance face aux mutations mondiales.
Numérique, vieillissement de la population, créativité énorme, mondialisation… aujourd'hui on a 150 concurrents mais aussi 150 marchés avec des opportunités formidables. Le monde est à équiper, le monde attend la France. Il y a un défi à relever. Il faut l'expliquer à nos élus qui n'ont jamais créé une entreprise ni même géré une entreprise. On a tous sous le pied et on est démotivé !! Il y a alerte rouge ! On devrait traiter ce problème aussi gravement que les problèmes d'attentats".

Pierre Gattaz a annoncé la rédaction d'un livre bleu, "un projet collectif pour le pays. Cela fait des mois qu'on travaille dessus. Un livre qui sera soumis aux partis politiques pour les prochaines présidentielles". " Les Français manquent d'espoir. Qui relèvent les défis ? L'entreprise est au sommet. Les jeunes qui voulaient tous être fonctionnaires veulent être entrepreneurs. Les jeunes ont compris que le monde bouge. C'est l'Himalaya qu'il faut grimper avec une vision ambitieuse avec des réfomes fondamentales. Ya un problème social, fiscal et de complexité bureaucratique. L'entreprise est fondamentale. C'est nous qui avons les recettes de la création d'emplois. Le nombre de patrons qui sont seuls est considérable. On va finir tous tout seul et on veut créer de l'emploi ! et ça c'est la vérité ! Discutez avec les patrons de base ! On a peur d'embaucher… Il faut régler ce problème là !

J'attends d'un gouvernement qu'il prenne ça à bras le corps comme les attentats terroristes. Le chômage il faut passer par la cortisone. On a listé 15 idées de déverrouillage. Vous avez 300 000 emplois dans les services à la personne en France. Pour des problèmes doctrinaires en France, on ne va pas dans le problème. C'est une révolution culturelle ! la mondialisation n'est ni à gauche ni à droite.  C'est le moment de faire entrendre notre voix. Laissez nous bosser. C'est nous les professionnels de la croissance.


Créez votre entreprise et un emploi Monsieur le Député… et quinze jours après vous reviendrez me voir !

"Il faut faire de l'inlftration trotskiste anti trotskiste et expliquer comment fonctionne l'entreprise..
On a les marges les plus faibles d'Europe . Le pacte de 40 milliards c'est un tiers du chemin. On A 130 milliards d'écarts avec les allemands dans ce marathon international. Vous avez encore 90 milliards à trouver". Droite et gauche confondus ont été  pointés du doigt par le patron des patrons à Chalon sur Saône. "Remettez l'entreprise en haut de la liste de tous les programmes politiques. C'est la plus belle des communautés humaines. Les jeunes veulent tous être entrepreneurs. Le travail c'est le pouvoir d'achat, la survie, le regard des autres, la fierté, l'épanouissement, la dignité… Le travail ce n'est pas l'exploitation !

La croissance reviendra… le futur est à inventer. si on s'y prend bien. La croissance nous ramènera au plein emploi. On a tout. Il faut sortir des dogmes, sortir de la politique droite/gauche mortifère et remettre l'entreprise dans l'axe. L'entreprise devient le vecteur de conquête. C'est nous qui créons la richesse… il faut le redire" !

Des propos salués bien évidemment par les entrepreneurs présents dans la salle qui n'en attendaient pas moins.

Laurent Guillaumé