Chalon sur Saône

A la santé du bistrot-théâtre chalonnais, et de ses évasions rieuses !

A la santé du bistrot-théâtre chalonnais, et de ses évasions rieuses !

Dès la fin décembre et ce jusqu’à la mi-mai, le Théâtre du Grain de Sel à Chalon-sur-Saône (au n°46 de la Grande Rue) va retrouver couleurs et piment, l’humour s’invitant à sa table à sept reprises. De quoi s’encanailler dans la plus complète décontraction en cochant sur son tableau de chasse des comiques dignes de foi. Longue et heureuse vie à ce bistrot-théâtre et à sa portée d’« évasions rieuses » !

Le festival givrotin des Oenorires, qui a poussé ses premiers vagissements à l’orée du mois de février dernier, est l’objet d’une poussée de croissance. Parallèlement à son évolution positive, il a écussonné sur son enveloppe charnelle une satire puissance sept pour faire des petits et donner du grain à moudre aux tenants d’une humeur vagabonde. D’ailleurs, soit dit en passant, séduits par l’éclosion, la ville de Chalon, le Grand Chalon et A Chalon Spectacles poussent à la roue. De son côté, pilier et force de frappe de la démultiplication, l’humoriste Antoine Demor jubile intérieurement à l’idée de ce long ruban déployé afin que le rire désentravé ne perde aucunement de sa superbe. Il jette les fondations.

 

Comment ce canevas a-t-il été jeté sur le tapis ?

« L’idée nous est venue en juin sur un tournage avec mon acolyte de scène Victor Rossi. On s’est dit que ce serait intéressant d’avoir un lieu pour mettre en avant nos coups de cœur artistiques, pour prolonger l’esprit du festival Oenorires. La tenue d’un théâtre étant chronophage et exigeante, on ne voulait pas non plus que cela prenne le pas sur nos activités de création. Proposer des spectacles une fois par mois dans un théâtre déjà existant, était la meilleure opportunité. Durant l’été nous sommes allés voir Kenny Quaio d’A Chalon Spectacles pour travailler ensemble ce projet et le proposer à la mairie. »

Y a-t-il un fil rouge pour cette programmation, une ligne de conduite, et sur quels critères les impétrants ont-ils été retenus ?

«Les leitmotivs sont la découverte et l’accessibilité. Nous sommes une petite association, mais nous avons travaillé les tarifs d’entrée au plus juste pour inciter les spectateurs à la découverte tout en respectant le travail des artistes. En ritualisant ce rendez-vous humoristique, on espère créer une sorte de réflexe, une dynamique de confiance qui pousserait le public à voir un spectacle les yeux fermés, sans connaître l’humoriste. C’est déjà ce qui se passe au festival, les gens prennent les PASS 2 ou 3 soirées, ils veulent qu’on leur montre des facettes de l’humour autres que  celles que l’on voit dans les médias. S’il y a un fil rouge dans cette programmation travaillée avec Victor, c’est de montrer la pluralité de l’humour : duo, stand-up engagé, galerie de personnages, visuel… »

A qui s’adressent les types d’humour qui seront en vigueur ?

« C’est un humour tout public, mais qui ne s’adresse évidemment pas aux plus jeunes enfants du fait du format ou des propos tenus dans certains spectacles. On espère un jour pouvoir proposer de jolies histoires aux enfants, de beaux spectacles, mais chaque chose en son temps ! »

Le caractère intimiste du Grain de Sel est-il un sérieux allié ?

« C’est exactement ce que nous cherchions ! Ce théâtre est une chance, il est bien situé, bien équipé, et intéressant dans son agencement. La jauge de 80 places est parfaite. Elle crée cette intimité avant le spectacle, propice aux rencontres, aux discussions, à un bon verre de vin ! Pendant le spectacle aussi, on est proche de l’artiste, il n’y a pas de micro ou d’écran interposés. Et après le spectacle, les spectateurs pourront rencontrer le comédien, discuter avec lui. Dans une période où on renoue avec le lien social, où l’on se rend compte de sa nécessité, c’est important de proposer des soirées comme celles-ci. Au bistrot-théâtre, les gens ne viendront pas juste s’asseoir et consommer un spectacle, c’est bien plus que cela. »

Une seconde édition est-elle envisagée ?

« Trop tôt pour le dire ! Il est clair que nous pensons qu’il y a une place pour ce projet, qu’il y a un intérêt de la part des Grands chalonnais pour cette offre culturelle. Néanmoins cette année sera un test capital pour la poursuite ou non de ce bistrot-théâtre. C’est d’ailleurs la même problématique pour le festival, on voit année par année ! Le financement de ces projets repose uniquement sur la fréquentation des spectacles, les ventes de bar et restauration, ainsi que le mécénat privé. Si une des parties est défaillante, c’est tout l’équilibre de nos actions qui est menacé. La pérennité viendra surtout du respect : respect des spectateurs en leur proposant de la qualité ; respect des artistes en leur proposant les meilleures conditions possibles ; respect et valorisation de nos partenaires pour qu’ils aient envie de poursuivre l’aventure avec nous. »

 

Les dates à retenir

  • samedi 26 décembre : Jefferey Jordan
  • dimanche 27 décembre : Jefferey Jordan
  • jeudi 31 décembre : Victor Rossi (à 18h30 et 22h30)
  • vendredi 8 janvier : Nicolas Meyrieux
  • vendredi 18 mars : Cécile Giroud
  • vendredi 29 avril : Yann Guillaume
  • vendredi 13 mai : Camil et Aurel

 

Modalités pratiques

Les portes du Théâtre ouvriront systématiquement une heure avant le « début des hostilités ». Durant ce laps de temps, il vous sera loisible de prendre un verre (bar à vin, bières, jus de fruits locaux) en pleine convivialité. Puis les artistes (ils se feront un plaisir de deviser en votre compagnie au terme de leur prestation) vous mettront en condition à partir de 20h30 (le 31 décembre excepté, riche de deux séances à des horaires inhabituels). Tarif normal : 14,00 euros ; tarif réduit (étudiants, demandeurs d’emploi…) : 10,00 euros. PASS 3 soirées : 30,00 euros (pour tous, tout le temps !). Réservations/contact : [email protected] /07.85.34.36.70 /www.lesoenorires.fr

                                                                                                     Michel Poiriault