Politique

Dernière station avant le désert ?

Dernière station avant le désert ?

L'édito du jour d'info-chalon.com

La grande victoire de Marine Le Pen ni même celle de Nicolas Sarkozy n'aura eu lieu ce dimanche mais à quel prix ? Le premier enseignement est à l'image du bureau de vote des Charreaux à Chalon sur Saône. L'électorat frontiste est passé des élections municipales de mars 2014 de 67 voix puis aux départementales de mars dernier à 103 voix pour s'installer tranquillement à 118 voix. Certes le Front National n'a rien remporté en terme de région ce dimanche soir mais de toute évidence, ces élections régionales sont la dernière station avant le désert. 

Avec 7 régions remportées par les LR-UDI dont deux grâce au désistement de la gauche en faveur des Républicains, Nicolas Sarkozy limite la casse. Mais au lendemain de ce 2e tour des régionales, la France se réveille avec la gueule de bois. Jamais les scores de l'extrême droit n'auront été aussi élevés. En Bourgogne-Franche Comté, sur les 8 départements, 3 passent à l'extrème droite et un seul à la droite "républicaine". 

L'heure est à l'urgence et à l'action. Les échéances présidentielles seront vite là et sans un sursaut républicain, les élections régionales de ce décembre pourraient bien avoir l'air de dernier rempart. Le mur d'Hadrien a résisté ce dimanche mais le prochain assaut pourrait bien lui être fatal si une sérieuse remise en question n'est pas menée. 

La démonstration a été faite ce dimanche soir que la plupart de  "les Républicains" qui allaient chercher leur inspiration du côté de la droite dure ont été emportés dans l'assaut. Le premier constat effectué par Xavier Bertrand dès dimanche est digne de circonstance lorsqu'il précise "cette victoire n'est pas celle des partis. Nul ne peut dire qu'il a gagné en dehors des électeurs du Nord". Sur la ligne droitière, le FN sera toujours en embuscade, alors qu'une ligne droitière réaffirmée éloignerait définitivement cet électorat de centre droit peu enclin à cautionner certaines dérives relevées au fil des mois. Oui, l'heure est au bilan et aux enseignements, mais l'heure est surtout à l'urgence d'agir et  au renouvellement des pratiques politiques. Toute la classe politique porte une très lourde responsabilité à partir de ce lundi alors que de son côté les électeurs qui se sont déplacés aux urnes ont rempli leurs rôles. La balle est désormais de l'autre côté... mais attention c'était sans doute là le dernier avertissement !

Laurent Guillaumé