Faits divers

Tribunal correctionnel de Chalon - Un cambrioleur pataud et des tracasseries post-cambriolages

Tribunal correctionnel de Chalon - Un cambrioleur pataud et des tracasseries post-cambriolages

Un petit cambriolage et des tentatives d’intrusion dans des pavillons à Bresse-sur-Grosne et Bissy-sous-Uxelles. Manuel, en décembre 2014 avait besoin d’argent et a fait main basse sur du matériel facilement revendable. Maladroit et peu discret, il n’est pas allé loin.

Deux tentatives de vols arrêtées par le déclenchement d’une alarme ou la résistance d’une porte. Un véhicule facilement repéré par un voisin. Une tentative qui réussit et Manuel (prénom changé) s’empare d’une télé, d’une débroussailleuse et d’une tronçonneuse, au préjudice de Jean-Pierre, qui factures en mains est venu réclamer le remboursement des dégâts. Aucune exagération chez Jean-Pierre, un retraité tranquille qui déplore que depuis le vol, commis en décembre 2014, son épouse « peine à trouver le sommeil et se sent moins en sécurité chez nous ». Jean-Pierre n’exagère pas, il précise que la télé, en bout de course, lui a été remboursée par son assurance, il a apporté la facture pour la réparation de sa porte : «  200 €  quand même !». Il détaille rapidement les démarches et déplacements engendrés par les suites du méfait de Manuel.

Manuel, grand blond costaud, un peu pataud et légèrement barbu n’en mène pas large à la barre. La voix chevrote et à deux mètres de Jean-Pierre, il paraît un peu honteux. Une nervosité qui n’échappe pas à la présidente qui l’incite à dire deux mots à la victime : « Je suis désolé d’avoir fait ça, c’était pas intelligent » balbutie Manuel, gêné, en regardant Jean-Pierre. Il a tenté d’écouler les objets volés dans des boutiques d’occasion. A l’époque Manuel vit encore chez ses parents, fume pas mal de joints, travaille dans l’agriculture et veut gagner de l’argent – en volant -  « pour assurer son autonomie ». Le parquet, qui souligne « le mode opératoire pieds-nickelés » dans ce cambriolage trouve ce dossier typique. Une série de vols ou tentatives de vols dans la même demi-journée. Dix-huit mois de prison dont neuf mois avec sursis sont requis. Manuel a quelques mentions sur son casier judiciaire. Me Labaune évoque l’immaturité de son client, qui a agi « sans réfléchir » mais qui depuis un an a arrêté sa consommation de cannabis et, comme il le déclare, « s’est remis d’aplomb ».

Manuel a été condamné à une peine de 12 mois de prison dont 9 mois avec sursis et mise à l’épreuve avec obligation de travailler et d’indemniser sa victime. Les trois mois ferme sont aménageables, ce qui lui permettrait de conserver son emploi. Quant à Jean-Pierre, il aura droit au remboursement de sa porte et 500 € au titre du préjudice moral.

F.G.