Côte chalonnnaise
Humble et loyal serviteur de la cause généalogique, Fabrice Ronse progresse lentement mais sûrement
Publié le 01 Janvier 2016 à 18h09
L’habitant de Saint-Jean-de-Vaux Fabrice Ronse n’aime rien tant, sorti du régénérateur contexte familial, que se vider la tête. Qu’est-ce qui le différencie alors de la majorité écrasante de ses concitoyens ? La généalogie, objet de certains de ses désirs. Un violon d’Ingres auquel il a recours de temps à autre, question d’équilibre, mais cette gymnastique de l’esprit de très longue haleine lui procure systématiquement une déconnexion chevillée à la plénitude de la dernière trouvaille en date…qui en appelle une nouvelle. C’est sans fin…
Un artisan qui assure la maintenance de la machine à remonter le temps
« J’ai commencé en 2009. Cette idée traînait dans ma tête depuis longtemps, mais je la repoussais, car je ne savais pas par où débuter. C’est Emmanuel Mère, un ami, qui m’a aidé à me lancer, juste en discutant. Ca a été en dents de scie. Là, je n’avais pas repris depuis le mois d’avril, le plus dur c’est de s’y remettre », se remémore-t-il. Pourquoi exhumer des pans du passé, alors que celui-ci dort du sommeil du juste ? « Il y a eu des secrets de famille. Ma toute première envie résidait dans le fait de savoir des choses que même mes parents ignoraient. C’était pour moi, je suis un peu un détective privé à la recherche du vécu de mes ascendants. C’est jouissif de voir des écrits de ses aïeux sur des actes officiels. Le manque de temps est contre moi, mais il faut s’occuper des vivants plutôt que des morts », poursuit le Vallijeannois gonflé d’un humour dont il est coutumier et friand. Bizarrement, « plus c’est récent, donc à partir de 1902, plus c’est pénible, puisque ce n’est pas la priorité des services d’état-civil. D’autre part, les grandes complications, et c’est paradoxal, proviennent des grandes communes », constate-t-il amèrement.
Une descente en arrière jusqu’à 1659
Autodidacte, Fabrice scrute méticuleusement les faits antérieurs, pour mieux après coup, les dépoussiérer. Pour ce faire, dispose-t-il d’outils en l’absence desquels ses quêtes buteraient sur moult obstacles temporels. Avec Geneanet, qui met en lien tous ceux en pinçant pour la généalogie, ce site de partage des réalisateurs d’arbre généalogique, la communication surfe sur l’aisance. Les sites des archives départementales du Nord, du Pas-de-Calais, et du Bas-Rhin, sont également observés à la loupe pour des raisons personnelles. Le poursuivant de l’effet rétroactif doit s’adapter à toutes les modifications dûment enregistrées il y a des lustres et des lustres. A l’instar du calendrier républicain opérationnel en 1792, raisonnant en actes de naissance et de décès (par les communes), alors qu’avant (leadership de l’église) on parlait d’actes de baptême et de sépulture. Le généalogiste amateur s’est volontairement bridé dans son approche. « Je cherche uniquement les parents, puis leurs parents, et ainsi de suite…en faisant abstraction de leur métier. Je suis remonté jusqu’à seize générations, précisément à 1659 en ce qui concerne une date de naissance, et 1694 pour un décès. Ca représente cinq cent vingt personnes recensées, dont deux cent trente-six portent un nom différent. Ce n’est rien à côté des 11.000, voire 263.000 que certains revendiquent sur la Toile », relativise Fabrice. Pour autant, il n’a pas dit son dernier mot, même s’il a bien conscience des complications qui se dressent devant son bon vouloir. « C’est possible de gratter légèrement après, mais ça demande davantage de temps. Ce qui me ralentit le plus, ce n’est pas de mettre des dates, faire du copié-collé, car il faut que je vérifie avant sur les archives départementales. Puis j’imprime, et publie sur le site. » Six classeurs, tous numérisés, asseoient présentement sa crédibilité.
« Aide-toi, le ciel t’aidera ». Dont acte. Qui, toutefois, pour s’assimiler au ciel ? Levez la main !
L’adhérent de l’association « GeneFlandres » (située près de Lille) n’a pas d’ambitions démesurées en la matière. Il avance à tâtons, solitairement, et ne dédaignerait pas la main tendue, pour peu qu’elle se révèle sincère, à la hauteur de son propre enjeu. » Le seul truc un peu spécial que j’aimerais, c’est participer à un salon. Mon appréhension serait cependant de tomber sur des « professionnels ». Mon problème, c’est que je n’arrive pas à entrer en relation avec des personnes qui veulent aider. Les gens précédemment rencontrés me prennent de haut, et me disent en gros : débrouille-toi. De mon côté, si quelqu’un avait besoin d’un quelconque secours dans ce domaine, je m’y plierais volontiers. » Philosophe, Fabrice l’est indubitablement, à l’épreuve des années qui se consument et s’empilent, laissant derrière elles de la poussière d’étoile brillant dans ses yeux… »Je pense qu’à ma mort ça ne sera pas terminé. Ce n’est d’ailleurs jamais terminé… » La pensée du jour du grappilleur nullement has been pour deux sous…
Son adresse électronique :
Vous l’avez désormais sous les yeux : [email protected] Grand bien lui fasse le cas échéant !
Michel Poiriault
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