TRIBUNAL DE CHALON - La relaxe et les ferrailleurs

Deux frères et leur beau-frère répondaient de recel de biens provenant d’un vol, dans une affaire plus vaste liée à des cambriolages de bijouteries dans la Bresse en 2011 et un vol de cuivre et d’outils dans une entreprise de Côte-d’Or. Les trois ont été relaxés.

Les trois prévenus comparaissent en annexe d’une affaire plus vaste, portant sur des cambriolages de bijouterie en 2011. Ils ont déjà bénéficié d’un non-lieu à l’issue de l’instruction de l’affaire des vols dans les bijouteries. Fin septembre 2011, une entreprise de Côte-d’Or était cambriolée et l’un de ses véhicules, retrouvé incendié, a servi de véhicule-bélier lors de ces cambriolages. Le même jour, l’entreprise déplore le vol d’outils et d’un stock de cuivre. Deux des prévenus ont écoulé au lendemain du cambriolage côte-d’orien une quantité de cuivre correspondant au volume du métal précieux dérobé. L’un d’eux aurait même été reconnu pour avoir fait une visite antérieure au vol par le gérant. Des outils, saisis chez l’un des frères ont été reconnus par les employés de l’entreprise de la périphérie beaunoise.

« Ce sont mes outils, ça fait des années que je m’en sers » proteste l’un des prévenus qui tient à ses perceuse et meuleuse qu’il utilise régulièrement. Les trois hommes, issus de la communauté des gens du voyage, ont été mis en cause dans cette affaire à tiroirs par une dénonciation anonyme. Le matériel de bricolage saisi chez l’un des prévenus semble trop banal pour être clairement identifié.

Quant au stock de cuivre, racheté par une entreprise chalonnaise de récupération de fers et métaux bien connue, les chutes de cuivre transmis aux enquêteurs par la victime du vol ne correspondent pas aux caractéristiques du métal revendu à Chalon. Le tribunal a disserté quelques minutes sur « le cuivre mêlé non armé avec isolant » et le cuivre mêlé. Pas le même tarif, le prix au kilo varie du simple au double, sinon davantage. Et le cuivre avec isolant, pour gagner en valeur mérite un travail du récupérateur ou d’être brûlé, une opération très polluante et peu recommandée. Le nettoyage du cuivre ne peut, en tout cas, être réalisé en une seule journée. Le parquet requiert cent jours-amende à 10 euros pour deux des prévenus et trois mois de prison pour l’un des frères déjà condamné pour des faits similaires

Défendus par Me Yves Revellin, du barreau de Lyon, les trois hommes sont pour lui, avant tout victimes d’une « dénonciation énorme ». « Rien n’a été retenu contre eux qui les relient aux cambriolages de bijouteries au cœur du dossier ». Il a plaidé la banalité des outils identifiés chez l’un de ses clients, appuyé sur la fragilité du témoignage du chef d’entreprise qui pensait avoir reconnu un des prévenus qui a proclamé n’avoir jamais mis les pieds dans la société de Côte-d’Or, rappelé la différence de composition entre le cuivre dérobé et celui revendu à Chalon par ses clients. A l’issue de la délibération de la collégiale des juges, les trois prévenus ont été relaxés des faits reprochés.

Florence Genestier