Opinion de gauche

"Fallait-il déshabiller René, Raymond, Denis et Bernard pour sur équiper Florence, Marie et Eric ? La réponse est NON" pour Jean-Noël Despocq - Ancien vice-Président du Grand Chalon en charge des mobilités

"Fallait-il déshabiller René, Raymond, Denis et Bernard pour sur équiper Florence, Marie et Eric ? La réponse est NON" pour Jean-Noël Despocq - Ancien vice-Président du Grand Chalon en charge des mobilités

Depuis l’annonce de la restructuration du réseau « Zoom », je n’ai pas souhaité m’exprimer  publiquement dans l’attente d’avoir une connaissance précise des changements et incidences pour les usagers avec les nouvelles fiches horaires.

Nous avions annoncé lors du mandat précédent vouloir d’abord travailler sur la ville centre et sa première couronne, sur le mandat suivant, prendre le temps de la réflexion avec les acteurs locaux du territoire pour renforcer les services sur la deuxième couronne. C’est cette vision que nous avons toujours porté et que nous voulions inscrire dans la durée « un réseau de transport au service de tous les grands chalonnais et du bien vivre ensemble sur notre agglomération ».

 

Fallait-il réorganiser et optimiser notre réseau de transport ? La réponse est OUI.

Fallait-il déshabiller René, Raymond, Denis et Bernard pour sur équiper Florence, Marie et Eric ? La réponse est NON.

 

A quoi sert une agglomération ? Sinon mettre en commun ce que l’on ne peut réaliser seul avec une solidarité  et une culture de l’intérêt général.

Chaque habitant, qui fait le choix de résider en zone urbaine ou rurale, sait d’avance que les services qu’il pourra attendre ne pourront pas être à la même hauteur. Une récente étude de l’Insee le rappelait encore il y a quelques jours. Le transport en est l’illustration exacte.

 

Les objectifs présentés en conseil communautaire étaient louables, optimisation du réseau de transport, lisibilité et attractivité pour gagner des usagers. Les kilomètres gagnés sur la première couronne devant permettre de renforcer l’offre de deuxième couronne.

Le constat aujourd’hui est accablant pour l’équipe en place. Le résultat est à l’opposé des belles annonces de l’été avec le rejet des usagers de certains quartiers au nord, à l’ouest et l’abandon de deux collectivités au sud. Les services sur la première couronne sont détricotés en fonction des intérêts politiques, cela ressemble plus à du copinage et du clientélisme. C’est la confirmation d’un manque de stratégie et de vision d’un vrai service public de transport sur notre agglomération.   

 

Comme le rappelait le président de la FNAUT Bourgogne (Fédération Nationale des Associations des Usagers des Transports) « le service de TAD n’a d’intérêt que pour les zones rurales les plus reculées avec une clientèle potentielle très faible. Appliquer le TAD à la première couronne revient à écarter  les usagers du réseau de transport et va à l’encontre des préconisations nationales  environnementales visant à réduire l’usage de la voiture en ville »

 

Le président du Grand Chalon, également  vice-président des transports départementaux et administrateur du GART (Groupement des Autorités Responsables des Transports) pourrait s’inspirer des travaux de cet organisme nationalement reconnu et faire des propositions compatibles avec notre organisation territoriale.

 

Le service public du transport doit-il se résumer à une vision financière pure et dure. Exclure les communes de Lux et Sevrey de lignes régulières est un non-sens. J’avais l’habitude de présenter notre réseau de transport comme un grand morceau de dentelle vivant ou fil, maille et crochet structurent le bel ouvrage, si vous coupez  le fil, la pièce s’effiloche et adieu la satisfaction du travail bien fait. Amputez une ligne de son réseau aujourd’hui sans réel concertation revient au même, incompréhension, colère et insatisfaction.

 

Ecoutez les propositions lucides que les usagers peuvent vous faire. Sortez de votre tour d’ivoire et venez les  rencontrer sans attendre  Monsieur le Président.

Tout le monde a bien compris les contraintes économiques de toutes les collectivités, mais la solidarité des territoires ne doit-elle pas être plus forte que la satisfaction de quelques égos…

 

Jean Noël Despocq

Ancien vice-président en charge des mobilités