Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Un beau filou à la barre

TRIBUNAL DE CHALON - Un beau filou à la barre

Il a un nom difficile à porter mais cet héritage inconfortable n’excuse pas tout. Thierry C. était cité pour trois affaires différentes, ce vendredi au tribunal correctionnel : filouterie de chambre à louer et deux escroqueries. Il écope, l’addition faite, de 18 mois de prison ferme et d’un mandat d’arrêt, comme il n’a pas daigné se déplacer au palais de justice.

Louer une chambre chez l’habitant, c’est une démarche sympathique et conviviale. A condition que le locataire et le propriétaire soient évidemment honnêtes. Dans le cas de Thierry C., la liste de ses méfaits est depuis quelques années rythmée par les audiences au tribunal, auxquelles il n‘assiste jamais, et les condamnations, huit au total, en font un spécialiste de l’escroquerie. Malheureusement pour Michèle, une commerçante propriétaire d’une villa à Chalon en quête de locataire, Thierry se présente chez elle en janvier 2015. Le paiement traîne, Michèle est compréhensive, sympathique et part en vacances une semaine. Le temps du congé de Michèle, Thierry, qui dispose des clés de toute la propriété fait visiter la maison à plusieurs personnes, via une annonce sur un site en ligne et empoche les cautions en liquide des visiteurs, contents d’avoir trouvé une maison de ville à  à un bon prix et à qui il délivre une attestation absolument pas valable.

A son retour, Michèle a la surprise de voir sonner un des  locataires, persuadé d’avoir fait affaire avec son fils. « Il leur a dit que j’étais en vacances dans les îles et qu’après, je partais en maison de retraite ! », s’indigne la dame à la barre, qui elle, est venue à l’audience. Voilà bien longtemps que Thierry C. a déguerpi prétextant des affaires à régler en Normandie. Michèle dépose plainte m-février 2015, peu après avoir appris la vérité à l’un des « locataires » de son entière maison. « Il a profité de la gentillesse de madame qui s’est montrée bien patiente, plaide Me Bibard. Des souvenirs ont disparu de son domicile. Il n’est pas là aujourd’hui, c’est un voyou et un lâche ! »

Deuxième affaire. Le même Thierry C. met en vente sur « Le Bon coin » en avril 2015 des téléviseurs qu’il n’a pas, avec des promesses de livraison à domicile. Deux jeunes gens sont victimes de la manipulation. L’un  verse 300 € d’avance, l’autre 215. Thierry  pousse l’astuce jusqu’à leur poster une lettre d’excuses avec le remboursement quelques jours plus tard, quand ils s' inquiétent de ne pas avoir de nouvelles de leur  équipement. Sans glisser le chèque dans l’enveloppe, ce serait trop simple ! Eux aussi sont présents au tribunal ce vendredi pour faire valoir leurs droits.

Troisième affaire, datant de décembre 2014, le bonhomme a émis des chèques sur un compte qu’il n’avait plus, à deux hôtels mâconnais pour une location de dix jours. La gérante d’un des établissements, découvrant la supercherie au refus du chèque a averti ses collègues de la présence du mauvais payeur dans la région. Il s’est éclipsé en abandonnant une partie de ses affaires.

Le parquet a requis quatre mois de prison ferme pour l’affaire de l’hôtel, six mois pour celle des télés et huit mois pour l’escroquerie dont a été victime Michèle. En tout, ce sont dix-huit mois de prison qui attendent Thierry C., une fois que le mandat d’arrêt prononcé contre lui par la collégiale des juges sera suivi d’effet. Les parties civiles ont été reçues par le tribunal et les victimes recevront des dommages et intérêts variant, selon le préjudice subi, entre 300 et 800 €.

F.G.