Chalon sur Saône
Les lycéens de Pontus de Tyard étaient au tribunal ce vendredi...
Publié le 17 Janvier 2016 à 10h35
Info-chalon.com s'est proposé de publier leurs comptes-rendus d'audience du tribunal correctionnel. Scolarisés en seconde Bachibac, ils livrent leurs lectures des audiences.
'L'abus de confiance, un coup de poignard dans le dos
Ce vendredi 15 janvier, l'affaire d’un homme prénommé Thierry a été jugée devant le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône. Thierry, né le 19 janvier 1967 à Beaumont-sur-Oise dans le Val-d’Oise, est accusé d'avoir utilisé des chèques sans provisions dans deux hôtels différents (Ibis Budget et Campanile), mais aussi d'avoir usurpé l’identité du fils de Madame C.
Tout d'abord parlons de l'utilisation de chèques sans provisions. Thierry a utilisé ces chèques alors qu'il savait d'avance qu'il ne pourrait pas payer la somme. Les hôteliers ont fait confiance à Thierry et à ses chèques qu'ils pensaient valides, et cela sans penser qu'il n'y avait aucune provision sur son compte. Il a passé plusieurs nuits dans ces hôtels et s’est fait exclure de l’hôtel Ibis quand l’hôtelier s'est rendu compte de la supercherie de l'homme en question et s’est empressé d'avertir les hôtels aux alentours de la présence de ce mauvais client.
Ensuite parlons de l'usurpation d'identité du fis de Madame C, une personne à la retraite ayant mis en ligne la location d’une chambre dans sa maison. Thierry devient locataire de Mme C qui, avant de partir en vacances, lui donne ses clefs et lui fait signer un contrat. Elle est loin de penser que Thierry, dès son absence va se faire passer pour son propre fils et mettre en ligne sa chambre à louer, en s'attribuant son bien à son insu. Thierry a déjà commis des faits similaires, en vendant en ligne, à des prix intéressants, des biens qui n’étaient pas les siens. Il a fait de la prison pour cela, et on s’aperçoit ainsi que ses actes ne l'ont pas fait réfléchir car il a recommencé de plus belle sans penser aux conséquences. Celui-ci n'ayant pas daigné se libérer pour être présent à cette audience, il est incapable de reconnaître ses faits et d’affronter la victime et la justice, faisant ainsi preuve de lâcheté. Maitre Bibard, défendant Madame C, affirme avec certitude que c'est ''une femme bienveillante et gentille'' qui a été abusée par cette "crapule" et s’est retrouvée dans une situation très pénible lors de son retour. Elle a fait confiance à un inconnu qui certes, au premier abord, paraissait sympathique, le "parfait escroc" sans pitié et imprévisible, qui de plus aggrave son cas, puisque certains objets ont disparu de la maison de Madame C pendant son absence.
S'il y avait une morale à retenir de cette affaire, elle serait la suivante : ne faites pas confiance à un inconnu même s'il paraît gentil au premier coup d’œil.
Clément.C, lycéen en seconde Bachibac au lycée Pontus de Tyard à Chalon-sur-Saône.
ARNAQUES FAMILIALES
Ce vendredi 15 Janvier 2016, le Tribunal Correctionnel de Chalon sur Saône a traité un dossier d’escroquerie entre deux sœurs. Effectivement, Virginie L. a reconnu avoir profité de la confiance (au mois de novembre 2013) de sa sœur Laetitia L. Virginie L. avait demandé à sa sœur de lui prêter sa carte bancaire ainsi que ses papiers d’identité afin de pouvoir s’acheter un téléphone et un abonnement chez l’opérateur Orange. Or, les enquêteurs ont découvert que l’abonnement s’était fait chez SFR, et surtout que Virginie L. avait profité de la situation en faisant des crédits avec le compte bancaire de sa sœur. En plus, Virginie L. se servait de cet argent non pas pour s’occuper de son fils malade (pour les soins médicaux, la nourriture) mais pour acheter téléviseur et téléphone (qu’elle revendait ensuite) ! Depuis les faits, Laetitia L. reçoit souvent la visite des huissiers ou des appels téléphoniques de l’opérateur SFR à cause des crédits.
Devant le Tribunal, Virginie L. s’est excusée auprès de sa sœur et de sa mère en disant qu’elle regrettait ses actes. Ces paroles ont certainement touché Laetitia L. puisqu’elle a déclaré que, bien qu’elle ait porté plainte contre elle (à la demande de sa mère), elle ne supporterait pas que sa sœur retourne en prison en nouvelle fois par sa faute (Virginie L. a un casier judiciaire avec 5 condamnations et a déjà été incarcérée). Cette situation un peu spéciale a suscité une très forte émotion entre la prévenue et la victime.
Le procureur demande, pour Virginie L., une peine de 10 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve accompagnés d’une demande de soins.
Léa.C, lycéenne en seconde Bachibac au lycée Pontus de Tyard
Émotion et dignité au Tribunal correctionnel de Chalon
Ce n’est pas tous les jours que l’on voit s’approcher de la barre d’un tribunal une jeune femme contre laquelle sa propre sœur, dont elle était pourtant très proche, a porté plainte, encouragée dans cette action par leur mère. A première vue, cette affaire va à l’encontre des principes de la morale établie. Dans une famille, il y a des choses qui ne se font pas. Et pourtant, ce que nous avons eu sous les yeux n’était pas monstrueux, ce n’était rien d’autre que le spectacle de la détresse humaine.
De quoi s’agissait-il ? D’une jeune femme, Virginie L., récidiviste dans les escroqueries, qui a déjà bénéficié de plusieurs sursis avec mise à l’épreuve, et qui a fini par connaître la prison cet été. Ce que l’on jugeait vendredi, c’était l’escroquerie de trop. Au moyen de la carte bancaire que sa sœur Laetitia lui avait prêtée pour payer un abonnement téléphonique, Virginie L. déclencha, sous le nom de Laetitia et à son insu, plusieurs crédits, pour divers produits électroniques d’un montant total de 4 500 €. Si Laetitia s’est résolue à porter plainte contre sa sœur, c’est que sa mère, la voyant harcelée par SFR et par les huissiers, luit dit un jour « Si tu vas en prison, ce sera à cause de ta sœur, et je ne le veux pas. »
Et c’est alors que ce produisit un petit miracle comme il en arrive rarement dans un tribunal où les parties en présence ont plutôt tendance à s’affronter durement. Ce vendredi elles ont fini par se rejoindre, sans doute émues, comme le public, par les sanglots de Virginie qui murmura : « Je n’aurais jamais dû faire ça à ma sœur ». Cette dernière s’avança d’ailleurs vers la barre timidement, comme si elle y allait à reculons. Le public n’entendit pas vraiment ce qu’elle dit, mais il comprit que Laetitia pardonnait à sa sœur. Elle ne veut pas qu’elle retourne en prison, même si elle ne lâche rien sur l’aspect civil de l’affaire, à savoir, le dédommagement par sa sœur des sommes qu’elle a indûment engagées. La fin du harcèlement par les créanciers est la condition de son avenir familial et professionnel.
Maître Nathalie Bernard, l’avocate de Laetitia, choisit elle aussi l’apaisement, visiblement touchée par l’attitude de sa cliente, tout comme madame le procureur qui, fait plutôt rare, souligna les éléments plaidant en faveur de la mansuétude : Virginie qui, au moment des faits, vivait sans ressources chez sa mère, bénéficie désormais d’un CDI auprès d’un boulanger qui ne tarit pas d’éloges sur ses qualités professionnelles, et de plus, elle élève seule son enfant. Au final, le parquet proposa de donner à Virginie une dernière chance, en requérant une peine de dix mois de prison avec sursis, associée à une mise à l’épreuve que madame le procureur présenta comme une offre d’assistance : Virginie devra suivre des soins, pour mettre fin à cette « boulimie » de crédits. Face à tant d’indulgence, l’avocat de Virginie commença sa plaidoirie par un étonnant « Je rejoins Madame le Procureur », souligna la dignité de la sœur de sa cliente, et donna une information clé que curieusement personne n’avait encore évoquée, à savoir que cet enfant a d’autant plus besoin de sa mère Virginie, qu’il est atteint d’un retard psychomoteur.
Mais tout cela n’aurait probablement pas été possible sans la présidente, Céline Therme, qui a mené les débats avec rigueur et tact, en allant à l’essentiel et en posant simplement et sans agressivité, les questions qu’il fallait poser et qui ont permis à la "vérité" de se faire jour.
A l’heure où il est de bon ton de s’en prendre à la justice, aux magistrats, aux avocats, il y a quelque chose de rassurant de savoir qu’à l’écart du bruit médiatique, dans la salle du Tribunal correctionnel de Chalon, la justice est rendue avec sérénité et humanité.
Patrick LARUE
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