Faits divers

Deux mandats de dépôt et de la prison ferme pour trafic de stupéfiants à Paray-le-Monial

Deux mandats de dépôt et de la prison ferme pour trafic de stupéfiants à Paray-le-Monial

Deux peines de prison ferme avec mandat de dépôt ont été prononcées ce mercredi soir à Mâcon à l’issue d’une audience consacrée uniquement à un trafic de stupéfiants dans le Charollais. Neuf prévenus étaient cités pour des faits remontant à l’été 2013. Ils ont été pour la plupart interpellés en février 2014 à Paray, au Creusot et dans la région lyonnaise.

Une « belle » affaire de stupéfiants à Paray-le-Monial qui a nécessité tout l’arsenal d’investigation dont peuvent bénéficier les forces de l’ordre et en particulier la brigade de Charolles. Surveillance, écoutes téléphoniques, patience militaire qui débouchent en février 2014 sur la saisie de cannabis, héroïne et cocaïne et de numéraire. La panoplie habituelle des trafics de stupéfiants avec des ramifications dans la banlieue lyonnaise à Vénissieux.

Ce mercredi au tribunal correctionnel mâconnais, exceptionnellement mobilisé pour cette affaire unique dès le matin, huit des neuf prévenus sont donc assis sur les bancs. Tous n’ont pas pris d‘avocat. Malheureusement, dans ce style de dossier, toujours ardu à démanteler, on a encore l’impression de ne faire face - si un trafic de drogue avait l’aspect d’une fusée - qu’au premier étage de la machine… Les huit prévenus, deux femmes et six hommes n’affichent pas de trains de vie mirobolants, soudainement dopés par les bénéfices du trafic parodien. Encore une fois, on a plus l’impression d’écouter, plutôt que de fieffés malfrats, des « bras cassés » brisés socialement qui ont vu dans ce trafic une occasion de se maintenir la tête hors de l’eau. Peu d’intelligence et d’inventivité dans ce réseau qui stockait la résine dans un garage et revendait surtout de la résine de cannabis. L’une des prévenues a par exemple déclaré que c’était son chien qui avait trouvé par hasard la dose de résine que les gendarmes ont saisie chez elle…

Le parquet, représenté par Bénédicte Masson, a requis au total des amendes de 80.000€ pour l’ensemble des prévenus, avec un maximum de 25.000 euros pour l’homme identifié comme tête de trafic, récidiviste dans le domaine. Des peines lourdes avec trois mandats de dépôt demandés.  Trois des prévenus, les mêmes, ont passé plusieurs mois en détention provisoire et observaient leur contrôle judiciaire depuis leur sortie. Les réquisitions les plus lourdes consistent en 5 ans de prison dont deux ans avec sursis et mise à l’épreuve pour un parodien de 28 ans, 4 ans de prison dont un avec sursis pour un homme de 46 ans de Vénissieux et 4 ans de prison dont deux avec sursis et mise à l’épreuve pour un autre Vénissian âgé de 32 ans. Après le délibéré, tous les prévenus ont été reconnus coupables.  Les peines s’étalent de 100 jours-amendes à 5 euros pour la simple consommatrice en passant, pour le jeune chauffeur embarqué dans la triste aventure à 4 mois de prison avec sursis simple et 500 € d’amende, jusqu’à 4 ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve plus 12.000 euros d’amende pour les deux principaux prévenus. Des trois mandats de dépôt demandés par le ministère public, deux seulement ont été délivrés par la collégiale des juges, le troisième larron dans le viseur de la substitut échappant à l’incarcération immédiate. Deux hommes, entrés libres à l’audience, malgré leurs regrets exprimés, ont donc aussitôt pris la direction de leur nouvelle prison respective.

 

Florence Genestier