Chalon sur Saône

"Un dîner d'adieu" qui fait passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel...

"Un dîner d'adieu" qui fait passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel...

Un dîner d’adieu, en soi, ne semble pas de prime abord devoir être très folichon. Avec le vaudeville éponyme qui a empli samedi soir l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, il n’en a rien été. Même qu’en plus du grain à moudre épandu pour que le rire se fasse sa place au soleil, le sentiment d’union forte entre deux hommes a cheminé en zigzaguant entre les obstacles…

Tout est bien qui finit bien

 

Pierre (Lionel Abelanski) et Clotilde Lecoeur (Lysiane Meis) ont un tel carnet d’adresses qu’ils sont arrivés à saturation concernant les repas abordés en pays de connaissance. Trop, c’est trop ! Tant et si bien qu’un jour ils prennent la décision de pratiquer une purge afin d’alléger ce qui apparaît à leur yeux comme une surcharge. « On a très peu de temps amical disponible », constate de façon péremptoire le couple. Premier souffre-douleur de la liste, Antoine Royer (Guillaume de Tonquédec), un ami de très longue date en particulier de Pierre, car rencontré en 5ème. Faisant apparts séparés avec Béa, en compagnie de laquelle il espère adopter un petit africain, Antoine suit une psychanalyse de très longue haleine, histoire de juguler les méfaits provoqués par sa faille narcissique. Pierre et Clotilde ont mis les petits plats dans les grands à la faveur de LA soirée assassine. Las, le convive s’aperçoit par hasard au bout d’un moment que le vin rouge servi est un Château Pétrus 67, la caractéristique principale d’un dîner d’adieu résidant dans la sophistication des offrandes. La teneur du climat ambiant s’effondre d’un coup. Au temps des nébuleuses et maladroites explications succède une lueur d’espoir. « On peut encore sauver notre amitié », déclare fermement Antoine. Alors lance-t-il une thérapie basée sur le changement d’habitudes, séquence durant laquelle ils échangent leurs rôles respectifs…ainsi que leurs vêtements et sous-vêtements ! Lors de cette reconstitution où tout doit être dit, Antoine lance des pavés dans la mare : Pierre a succombé aux tentations charnelles avec Béa (la femme d’Antoine) du fait qu’il trouve sa moitié castratrice, tandis que Clotilde a fauté avec un tiers. Aïe…Conclusion de ces tromperies, véritable marché de dupes, la seconde nommée prend –momentanément- la poudre d’escampette. Les deux hommes se confrontent l’un à l’autre. Antoine baisse sa garde, et tempère leur relation spirituelle, au grand dam de son vieux complice. « Notre amitié est devenue mécanique. Notre histoire est derrière nous. On n’a pas d’objectifs, pas de projets. » Avant de réviser son jugement et de revenir dare-dare aux fondamentaux. L’estime mutuelle aura encore de beaux jours devant elle. Au moins un an, le temps que le fils adoptif d’Antoine fasse son entrée dans le ménage. Ouf, l’honneur de ce lien indéfectible était sauf ! Rendons grâce à Lionel Abelanski et Guillaume de Tonquédec, ainsi qu’à Lysiane Meis –cependant davantage en retrait- d’avoir magnifiquement insufflé un esprit à la fois de badinage et de sériosité pour que la mayonnaise prenne.    

 

 

ATTENTION, MODIFICATION DE LIEU A NOTER

Le prochain spectacle des Théâtrales de Pascal Legros Productions aura lieu le dimanche 21 février à 17h. Il s’agira en l’occurrence de la comédie « Deux hommes tout nus » (avec notamment François Berléand et Sébastien Thiéry), qui devait initialement se dérouler salle Marcel-Sembat ce jour-là. Le décor a changé, puisque c’est à l’Espace des Arts qu’elle livrera tous ses mystères. Les personnes ayant déjà leur billet sont priées d’aller l’échanger au Parc des expos auprès de Fanny (A Chalon Spectacles, 03.85.46.65.89, [email protected]), l’alternative étant de se rendre le 21 février à l’Espace des Arts à partir de 15h, où une permanence se tiendra aux fins de régularisation.

                                                                                                     Michel Poiriault