Opinion

La LDH - Chalon ne désarme pas !

La LDH - Chalon ne désarme pas !

Communiqué de presse

 

Gilles Platret, profitant de la légitime émotion suscitée par les attentats qui ont endeuillé la rédaction de Charlie Hebdo, a demandé au préfet de Saône-et-Loire l’autorisation d’armer la police municipale. Depuis, la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme met en garde les chalonnais contre une telle initiative, aussi coûteuse que difficile à justifier, et par ailleurs lourde de potentielles dérives.
Elle les alerte d’autant plus que, si cette demande a été acceptée en juin dernier par le représentant de l’Etat dans notre département, ce dernier a expressément refusé que les policiers municipaux soient équipés de flash-ball. En effet, il s’agit là d’un matériel prévu pour des opérations de rétablissement de l’ordre, compétence qui ne relève pas de la police municipale, les effectifs de celle-ci étant uniquement « chargés d’assurer l’exécution des arrêtés de police du maire et de constater par procès-verbaux les contraventions auxdits arrêtés » (article L.511-1 du Code de sécurité intérieure). Pas de se substituer aux forces de
l’ordre. Des forces de l’ordre qui, selon un communiqué de la préfecture de juin dernier, parviennent très bien à garantir la sécurité des Chalonnais puisque « depuis 2006, l’action efficace des forces de sécurité a permis une baisse de 25% des faits de délinquance sur la commune de Chalon ».
Le préfet de Saône-et-Loire ayant autorisé l’armement des policiers municipaux de Chalonsur- Saône, c’est malheureusement sans surprise que nous apprenons que ceux-ci ont suivi en ce début d’année une formation assurée par le Centre National de la Fonction Publique Territoriale . Validée par un examen, cette formation leur permet désormais de s’équiper d’une arme à feu létale, de type 38 spécial. Un événement salué à sa manière par Gilles Platret qui, déplorant « un état critique sur le plan de la sécurité publique » et arguant de l’existence d’une « menace diffuse » (cf. article du 18 janvier 2016 publié sur infochalon.
com), continue d’entretenir un climat anxiogène, de nature à opposer les Chalonnais, plutôt qu’à les rassembler.
Si la prévention de la délinquance est un des devoirs du Maire, il n’en va pas de même de la répression, encore moins lorsque celle-ci a pour conséquence de saper les rapports de
confiance entre les citoyens.