Chalon sur Saône

L'art du bruitage : clap de début/clap de fin au lycée Niépce

L'art du bruitage : clap de début/clap de fin au lycée Niépce

Musicien, compositeur et bruiteur, Jean-Carl Feldis voyage dans toute la France pour faire part de sa solide expérience dans le domaine du bruitage afférent au septième art. Cette fois ce sont les chimistes de 1ère année (BTS) du lycée Niépce de Chalon-sur-Saône qui ont été les bénéficiaires d’un atelier ad hoc, ceci en relation directe avec le dispositif « Lycéens et apprentis au cinéma».

« Nous sommes là pour servir le film »

« Il y a quatre grandes familles de sons : les voix, les musiques, le bruitage, et les sons d’ambiance. On doit tout fabriquer, c’est artisanal, c’est la magie de mon métier. Je vais leur montrer des ficelles du bruitage, beaucoup à l’ancienne, leur ouvrir les oreilles. J’ai avec moi des extraits de films où j’ai enlevé tous les sons, et ce sera à eux de sonoriser ! », a déclaré l’enthousiaste intervenant avant sa séance très interactive et divertissante. Bruiteur, c’est faire fi de la lumière des projecteurs, mais des longs métrages sans ses contributions savamment étudiées seraient assimilés à des films muets, donc sans relief véritable. « On apporte beaucoup le hors-champ (tout ce que l’on n’observe pas en réalité). Nous sommes là pour servir le film », une leçon d’humilité distillée par Jean-Carl. Quelque peu relégué dans l’antichambre de l’univers cinématographique, le professionnel n’a pas pour autant un rôle subalterne, loin s’en faut. A chaque jour suffit sa peine, ce n’est pas un long fleuve tranquille. « La plus grande difficulté réside dans le fait que je doive séduire le réalisateur, qui lui-même doit servir le producteur, lequel doit amadouer le diffuseur, etc. » Jean-Carl Feldis ne voit pas l’étoile de son côté passionnel pâlir : « J’aime le spectacle vivant. J’ai fait des concerts, des albums, de la télé, j’ai beaucoup travaillé avec le théâtre. » L’envie de redonner inlassablement ce qui lui a été transmis…

 

La liberté d’apprendre sans le formalisme habituel

D’une manière générale, les BTS du lycée Niépce décortiquent la matière « culture générale et expression », sorte de français culturel, en deux ans, histoire de continuer à engranger un bagage. Les thèmes changent tous les ans, ou tous les deux ans. La cité scolaire Niépce-Balleure participe invariablement au dispositif « Lycéens et apprentis au cinéma », une ouverture instructive pour ces jeunes à qui on donne accès à des films attirants (lors de l’exercice 2015-2016, ce sont « A nos amours » de Maurice Pialat, «Invasion of the Body Snatchers», ainsi que « La vierge, les Coptes et moi…. » que les élèves ont jaugé, ou jaugeront au cinéma « Axel »de Chalon). Des rencontres sont de surcroît possibles pour apporter davantage d’eau à leur moulin, comme avec le réalisateur de « La Vierge, les Coptes et moi… ». La finalité, c’est de sensibiliser les apprenants au langage filmique, à l’éducation à l’image. En d’autres termes, selon la prof de français Elodie Ravidat : »Ca permet vraiment aux étudiants de s’accrocher à autre chose. Ce qui est intéressant, c’est de sortir du cadre, d’amener une méthodologie. Ici, on n’a pas de programme. »

                                                                                                     Michel Poiriault