Châtenoy le Royal

Un grand tour de 12 ans pour la coiffeuse Karine, et puis s'en va

Un grand tour de 12 ans pour la coiffeuse Karine, et puis s'en va

Pour la coiffeuse Karine Develay, c’en est fini officiellement depuis le lundi soir 29 février des soins en bonne et due forme du cuir chevelu de sa clientèle et de ce qui pousse dessus, dans son salon « Reflets » de Châtenoy-le-Royal sis le long de la D978 (alias Route d’Autun), pratiquement en face de la place du marché. Douze ans après y avoir amarré son postulat, change-t-elle légèrement son fusil d’épaule pour des raisons d’ordre familial et de qualité de vie, en migrant vers d’autres cieux.

Les affaires tournaient correctement, là n’est pas la question

Non, la native du Creusot n’a pas atteint un âge canonique la contraignant à être sur le flanc. Elle n’a que l’âge de ses encore jeunes artères, donc la retraite n’est pas d’actualité. En revanche, vingt ans à son compte, ça représente un bail, nullement rédhibitoire au demeurant, mais suffisant pour se regarder dans le miroir les yeux dans les yeux. « J’avais un salon qui fonctionnait bien, et ma profession est assez prenante. Ma préoccupation, c’est que mon mari est en préretraite, et j’ai envie de profiter davantage de lui. Dans un premier temps j’envisage de faire des remplacements, toujours dans le milieu de la coiffure, ce dès le mercredi 2 mars », argumente-t-elle. Manque de chance pour celles et ceux qui lui donnaient leur aval quant à leur revêtement crânien, une clause de non-concurrence l’oblige désormais à tirer un trait sur Chalon-sur-Saône et alentour…

 

Sur la ligne de départ en 1987

Le parcours de Karine devait s’amorcer en 1987 à Gueugnon, de par l’apprentissage afférent au CAP coiffure. Ensuite ce furent deux ans à Autun à la faveur de l’apprentissage visant l’obtention du BP Coiffure. Il s’est ensuivi une période de trois ans à Torcy (responsable d’un salon franchisé). Au bout de ce laps de temps Tournus l’accueillera durant huit ans (de 1995 à 2003), c’est là qu’elle prendra du galon en se mettant à son compte. Pour l’anecdote elle y a coiffé la femme du réalisateur-acteur-scénariste et producteur de cinéma Claude Berri. Lui est entré aussi, et sur le coup elle ne l’avait pas reconnu, drôle de surprise ! A l’issue du long épisode tournusien Karine Develay devint salariée à Chalon l’espace d’une année. Enfin, à partir de 2004 elle occupa l’endroit laissé vacant par la coiffeuse Marylène à Châtenoy. « J’adore mon métier. Je ne m’en suis jamais lassée, grâce à la diversité des choses, et aux contacts avec les clients. » Sa clientèle, fidèle, regroupe principalement des résidants de Châtenoy et Dracy-le-Fort, ce qui n’a pas empêché des habitants de Mellecey, Fontaines, etc. de lui confier leur chevelure. Répertoriés depuis 2007, ils ont été -à la date du mardi 23 février 2016- 1637 (965 femmes et 672 hommes différents), à avoir obtenu gain de cause contre les cheveux rebelles.

 

Des souvenirs avantageux à une majorité écrasante

A l’en croire, mutuellement et globalement il n’y a rien eu à jeter. Les souhaits par rapport au rendu des cheveux ? La vie de tous les jours avec le cahier de doléances ? Réponses du tac au tac dans un fondu enchaîné. « Ce que les gens me disent, c’est que je prends le temps de les écouter. On va vous regretter», glisse-t-elle, touchée. « J’ai reçu de la chaleur humaine. Les personnes étaient plutôt sympas dans l’ensemble. Je me suis évertuée à ce que ce soit un salon familial où l’on se sente bien. Je n’ai eu que des clients qui correspondaient à ce que je recherchais. Les hommes viennent pour la coupe, ils disent : c’est bien, avec vous on peut parler de tout. » Juste retour des choses, Karine se met au diapason. « Je les remercie pour tout ce qu’ils m’ont apporté, et l’attachement qu’ils me démontrent à l’occasion de mon départ. Ca me fait chaud au cœur. » En outre, elle a eu la bonne idée d’installer de manière ostentatoire sur un meuble bijoux, écharpes, accessoires divers, il y a cinq-six ans de cela, faisant le bonheur de ces dames et demoiselles en quête de bonus.

 

Elodie à la barre très prochainement

 

« La nature a horreur du vide », ainsi que l’a proclamé ce bon vieil Aristote. Elodie Lanneau, également. C’est pourquoi la nouvelle patronne se positionnera en lieu et place du salon « Reflets » dès le mardi 1er mars. En avant toute pour « Elodie Coiffure »! Mais ceci est une autre histoire…

                                                                                                    Michel Poiriault

                                                                                                    [email protected]