Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Le matin en prison, le soir en garde-à-vue, et retour à Varennes pour 5 mois de détention...

TRIBUNAL DE CHALON -  Le matin en prison, le soir en garde-à-vue, et retour à Varennes pour 5 mois de détention...

Abdlahli n'aura guère profité de ses retrouvailles avec la liberté après une incarcération de 13 mois. Sorti de prison en fin de matinée, ce quadragénaire a en effet été placé en garde à vue le jour même, en début de soirée, pour avoir conduit une voiture en état d'ivresse, sans ceinture de sécurité et en ayant omis d'actionner le clignotant lors d'un changement de direction.


Les faits se sont déroulés le 1er février dernier à Châtenoy-le-Royal. Le lendemain Abdlahli était placé sous mandat de dépôt au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand. Deux jours plus tard il se retrouvait en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Chalon, qui renvoyait à sa demande l'affaire au 3 mars 2016.
Le temps pour lui de préparer sa défense. Après un mois de « préventive », le prévenu était donc jugé ce jeudi et il a écopé au total de 5 mois de prison. Avec maintien en détention.
Tout a commencé par un appel de l'ex-conjointe du prévenu au commissariat de police de Chalon. Dans lequel elle signalait qu'il était venu la voir pour avoir des nouvelles de leur fille. Et que devant son refus de le laisser entrer il s'était emporté, avant de s'en aller précipitamment. Pas pour longtemps puisqu'il était contrôlé par une patrouille de police, dont les membres avaient eu l'attention attirée par le conducteur d'une voiture qui n'avait pas mis sa ceinture de sécurité et qui n'avait pas indiqué un changement de direction.
L'éthylomètre, auquel il était aussitôt soumis, révélait qu'il était au volant avec un taux de 0,70 mg par litre d'air expiré. Lors du contrôle, une bouteille de vodka dépassait de son blouson.
Interrogé, Abdlahli a expliqué qu'il avait arrosé sa sortie de prison en fin d’après-midi avec des amis en buvant deux verres de whisky puis un verre de vodka.
« Quand vous avez bu, ça ne va plus » a souligné la présidente Edith Catala, qui signale aussi que dans son rapport le psychiatre mandaté parle de « fragilité par rapport à l’alcool ». 
Avant de requérir 6 mois de prison et une révocation partielle d'un précédent sursis, le vice-procureur Aline Saenz-Cobo a fait état du casier judiciaire chargé du mis en cause avec pas moins de 9 condamnations depuis 2005.

Assurant la défense du prévenu, Me Pamela Lépine a noté « Il s'agit pour lui d'un faux-départ ». Non sans avoir rappelé auparavant que la préoccupation de son client pour sa fille était bien réelle. Après avoir invité le Tribunal « à ramener les faits à de plus justes proportions », l'avocate a fait observer « Donnez lui une nouvelle chance avec un vrai départ ! Est-ce pertinent d'ajouter des mois de détention, je ne le crois pas. Cette faute qu'il a commise, il la paye au prix fort ».
Finalement le Tribunal a condamné Abdlahli à 4 mois de prison et a révoqué, à hauteur d’1 mois, un sursis en date du 11février 2015. Le mis en cause devra en outre régler une amende de 30 € et une amende de 50 €.


Gabriel-Henri THEULOT