Deux garces + le dindon de la farce, le compte est bon à Chalon

Des dramaturges ont antérieurement actionné la pompe à neurones pour qu’une (ou des)
garce(s) soi(en)t ouvertement et à plusieurs reprises dans le malstrom d’une existence piquante. Vendredi soir dans un Théâtre chalonnais Piccolo presque rempli à ras bord, le rire était le credo librement consenti, comme à chaque fois d’ailleurs que les Evasions Rieuses tissent leur toile. C’est que « La guerre des garces » avait voix au chapitre, avec des dommages collatéraux qui n’étaient pas forcément ceux attendus de pied ferme…

Un homme entre deux femmes…un sort peu enviable !

Hubert, vendeur chez Bricorama, a pansé ses plaies sentimentales. L’aventure avec son ex, Marie, appartient désormais au passé. Dont acte. La prise de possession d’un appartement coïncide le soir même avec la rencontre d’une jeune femme courtisée sur Internet, Vanessa. Et le temps presse… »Ca fait quatre ans que je ne suis pas allé à la chasse, je peux te dire que le fusil, il est chargé ! », a-t-il élégamment jeté en pâture. Or, ne voilà-t-il pas que sa précédente conquête débarque à l’improviste dans son nouveau chez-soi, au motif de récupération de son doudou ! Situation grotesque s’il en est ! Lorsqu’à son tour Vanessa fait irruption, on se toise, se jette à la figure remarques insolentes et propos totalement dénués de savoir-vivre. Marie, qui a néanmoins gardé une grande affection pour feu l’être aimé, fait tout ce qui est en son pouvoir pour repousser la dulcinée en devenir : alors monte-t-elle en épingle les défauts d’Hubert afin qu’ils forment un repoussoir. Elle use de maints subterfuges, feignant même d’être une femme battue, c’est dire ! Capitulant subitement face au binge drinking (état d’ébriété ultra-rapide), la « reconquérante » se bat becs et ongles pour annihiler le projet de rapprochement des corps adverses. Pauvre Hubert, tenaillé entre deux filles diamétralement opposées provoquant autant de cas de conscience ! Il brûle du désir d’en finir avec sa sangsue, mais celle-ci ne lui rend pas la vie belle

L’argent aurait pu changer le cours des choses

Vanessa, avec son côté BCBG, semblait à première vue au-dessus de tout soupçon, et une proie facile pour le soupirant à la langue pendante…simple rôle de composition. L’aguichante personne se transforme alors en pétroleuse, se retroussant les manches afin de mettre l’appartement sens dessus dessous, portant également atteinte à son intégrité physique, car il y a un enjeu de taille. Le pognon d’un braquage commis par le compagnon de sa soeur y a été camouflé. Fichtre ! Mise au fait, Marie, imperturbable au départ, finit par entrer dans le jeu démoniaque de la corruption, et se ligue avec Vanessa. Elle a cédé au chant des sirènes, s’emploie à être le digne pendant de sa tête chercheuse. Les recherches communes ne seront cependant pas couronnées de succès. En revanche, la manne est tombée bien malgré elle dans l’escarcelle de la voisine âgée du dessous, laquelle a fait don des 628.000 euros découverts dans le vide-ordures à des chiens et des chats dans le besoin ! L’abattement s’empare des duettistes, au comble du désespoir. Un malheur n’arrivant jamais seul, dans la tourmente Hubert perd son emploi, se retrouve seul. Dans un élan magnanime, le déboussolé fait contre mauvaise fortune bon cœur, autorisant les trois enfants de la sœur de Vanessa et le fils de son taulard de compagnon à s’installer dans son appartement. Et lui de mettre le cap sur l’Ecosse en compagnie de son ex, Marie, laquelle envisage de lancer là-bas une ligne de produits solaires…Advienne que pourra !   

On remet une couche d’humour le 1^er avril

La quatrième carte des Evasions Rieuses sera abattue le vendredi 1^er avril à 20h au Théâtre Piccolo. « Ange&Démente », de, et par Mélanie Rodriguez, se placera sous le feu des projecteurs à ce moment-là. Infos pratiques : A Chalon Spectacles, accueil et billetterie Fanny au 03.85.46.65.89 ([email protected]) Tarif unique : 22,00 euros. Autres billetteries à l’Office de tourisme du Grand Chalon (03.85.48.37.97), et sur le Web : réseaux Fnac/Billetel et Ticketmaster.

                                                                                                 Michel Poiriault

                                                                                                 [email protected]