Chalon sur Saône

Mardi, c'est la commémoration du 150e anniversaire du martyr de Saint Just de Bretenières

Mardi, c'est la commémoration du 150e anniversaire du martyr de Saint Just de Bretenières

Saint Just de Bretenières

Né à Chalon sur Saône le 28 février 1838 et martyr en Corée le 8 mars 1866.

 

Just de Bretenières est né le mercredi des cendres 1838 à Chalon, dans l’hôtel de Montcoy (l’actuelle sous-Préfecture), et baptisé le jour même en l’église Saint Pierre. Son père, Edmond de Bretenières, d’origine Dijonnaise, est juge de première Instance à Chalon. Sa mère, Anne Lantin de Montcoy, avait hérité de l’hôtel particulier de Chalon et des terres de Montcoy en Bresse.

 

Le jeune Just se fait remarquer, dès son jeune âge, par son esprit réfléchi. En jouant en 1844, dans le jardin de sa grand-mère au château de Bretenières, en Côte-d’Or, il s’amuse à creuser un trou et mettant son oreille au sol, s’écrit «  j’entends les chinois qui m’appellent  «. A 7 ans, il parle couramment l’allemand. A 10 ans, au moment de sa première communion, il annonce à sa famille qu’il sera prêtre et sans doute martyr !!

 

Après le baccalauréat, passé à Lyon, il entre au noviciat de Flavigny en Côte-d’Or et, en 1859, au séminaire d’Issy les Moulineaux. Sa formation se poursuit en 1861 au séminaire des Missions Etrangères de Paris, 128 rue du Bac, où il est ordonné prêtre le 21 mai 1864. Il est convaincu de sa vocation à partir pour l’Asie. Plusieurs hypothèses sont envisagées : Tibet, Tonkin ; ce sera finalement une nomination en Corée. Or, dans ce pays, le christianisme est combattu par les autorités locales ! Une grande cérémonie a lieu, rue du Bac, pour le départ des missionnaires. Elle est immortalisée par le célèbre tableau de Charles de Coubertin. (cf.photo et description). Le voyage sera mouvementé ! Les 10 missionnaires, affectés en extrême Orient, embarquent à Marseille pour le Caire. Le canal de Suez n’étant pas ouvert, ils traversent l’Egypte en train et reprennent ensuite le bateau qui les déposent en Mandchourie où ils séjournent plusieurs mois, s’acclimatant aux coutumes locales.

 

Arrivé clandestinement, avec quatre compagnons en Corée en avril 1865, Just de Bretenières  apprend, très rapidement, le coréen. Il prend le nom de Païk Chanfour. C’est ce nom qui est conservé sur son lieu de martyr. Il vit dissimulé à Séoul et, la nuit, commence son apostolat par la préparation au baptême de nombreux catéchumènes. Il rayonne de charité, son caractère enjoué est particulièrement apprécié.

 

Le régent du royaume, depuis le décès du roi de Corée Thiel-Song en 1864, entreprend une vague de persécutions vis-à-vis des chrétiens et par un placé du 26 février 1866 déclare : «  Cette religion est perverse «. Les 4 missionnaires et leur évêque, Monseigneur Berneux,  sont arrêtés et torturés. Lorsque les bourreaux leur rappellent que la religion chrétienne est interdite et qu’ils encourent la peine de mort, ils répondent : <  Faites selon les lois du Royaume >. Ils supportent leurs tourments dans la joie et l’allégresse de l’Evangile, stupéfiants leurs tortionnaires, et sont décapités le 8 mars 1866.

 

En 1895, lors de la construction de la cathédrale de Séoul, les corps des missionnaires furent déposés dans la crypte. Le frère cadet de Just, Christian de Bretenières, né en 1840, est ordonné prêtre, et devient le fondateur de l’école saint François de Sales à Dijon, rue Vannerie. En 1911, il obtient du Pape l’autorisation de ramener les restes du martyr qui sont placés dans le caveau familial de l’église de Bretenières. Paul VI annonce la béatification de Just le 6 octobre 1968. Il est canonisé par Jean Paul II le 6 mai 1984. En mars 2003, les trois paroisses du centre-ville de Chalon : Saint Vincent, Saint Pierre et Saint Cosme fusionnent pour devenir la  «  grande « paroisse Saint-Just de Bretenières. Une rue de Chalon porte le nom «  Saint Just de Bretenières « .

 

René Jeannin-Naltet

 

 

Bibliographie :

* «  Just de Bretenières, Saint Bourguignon « par Paul Jeannin-Naltet ; 1968.

* Création de la paroisse Saint-Just de Bretenières. Michel Limoges ; Journal de Saône et Loire, 8 mars 2003.

* « Le 22e jour de la Lune" Just de Bretenières, martyr en Corée au XIXe siècle (Christophe Hadevis et Juliette Derenne, éd. de l'Emmanuel 2010).