Chalon sur Saône
Tribunal correctionnel de Chalon - Relaxes à la carte bleue made in Marseille
Publié le 07 Mars 2016 à 19h09
Les deux prévenus, poursuivis pour vols, escroqueries, tentatives d’escroquerie et vols en réunion commis à Blanzy, Chalon, Saint-Rémy, Montchanin, Montceau-les-Mines et au Creusot en 2012 ont été relaxés faute d’identification formelle par les victimes. Le couple marseillais est reparti tranquille dans le sud.
« C’est pas moi, m’dame la présidente. C’est pas nous. » Convoqué avec son épouse pour répondre de quatre chefs d’accusation différents, le prévenu trentenaire nie les faits et répète la phrase comme un refrain. Le couple marseillais, a été condamné pour des faits similaires avec le même mode opératoire sur Menton. « On ne se déplace pas spécialement, sauf sur la Côte d’Azur » précisent-ils en chœur.
Huit séries de faits leur sont reprochés dans diverses banques et commerces des régions chalonnaise, montcellienne et creusotine. Les malfaiteurs, chapeau sur la tête et langue bien pendue, entamaient la conversation avec leurs victimes devant un distributeur. A l’issue de la conversation, les victimes constataient que leur CB avait disparu, pensaient que la méchante machine l’avait avalée. Et se rendaient compte plus tard que des retraits frauduleux et des achats avaient lieu sur leurs comptes. Notamment des achats de tickets de paris sportifs dans des tabacs-presse proches de leurs banques préférées. Plusieurs tentatives d’achat par les escrocs ont été déjouées car les victimes avaient déjà fait opposition et leurs cartes étaient devenues inutilisables.
Le couple a déjà été condamné. Pour des vols de cartes bleues à Menton, arrêtés la main dans le sac mais aussi, pour l’épouse, pour des vols commis dans les régions d’Albertville et Périgueux. « Ah, voyez, il vous arrive de sortir de votre région… », note, malicieux, l’un des assesseurs, M. Catherine.
Le couple marseillais s’est fait interpeller pendant l’été 2012, qutre mois après la série de délits de Saône-et-Loire. Au courant des affaires du 71, les enquêteurs comparent les méthodes et font « tilt » (sic). Le mode opératoire, notamment l’usage du chapeau qui protège de l’œil des caméras, l’embrouillage de la victime pour lui demander de réutiliser sa carte et lui faire croire qu’elle a été mangée par le distributeur permettent aux gendarmes saône-et-loiriens de faire identifier la femme et le mari par certaines personnes spoliées. Mais leur « tapissage (1) » n’est pas adéquat. Les enquêteurs oublient de mélanger les photos des suspects avec d’autres… Un manque de rigueur qui se transforme en porte-ouverte pour la défense, assurée par Me Philippe Jacquemin, un ténor du barreau marseillais. « C’est un dossier fourre-tout, pas côté. On croit avoir coincé le gang des chapeaux des distributeurs, mais le costume est trop grand pour mes clients ! »
Deux victimes- sur une trentaine - sont présentes à l’audience. Un monsieur, face aux dénégations des prévenus, s’énerve tout seul, trop pour le tribunal. « Ces gens sont malhonnêtes, moi j’ai une petite retraite ! » Il ne reconnaît pas le prévenu pour autant mais trouve qu’il s’escagasse pour des prunes. Raconte qu’on lui a volé 150 € voilà trois ans, que « ça ne vaut pas le coup », continue à râler, refuse de se constituer partie civile et part en protestant et en regrettant « la guillotine ». Après cet incident, le débat contradictoire reprend avec le témoignage d’une vieille dame, digne et calme, qui n’a pas reconnu non plus les prévenus, et se souvient « d’un monsieur plus mince ». « C’est la première fois que ça m’arrivait et j’espère que ça ne m’arrivera plus ! », espère-t-elle.
« Voilà le dossier du chapeau… », entame le parquet. « Le chapeau est un élément central mais il ne se balade pas tout seul. Il y a forcément quelqu’un dessous. » Seulement, quand les gendarmes de Montceau ont voulu aller perquisitionner le domicile des prévenus, en quête des chapeaux portés par les escrocs et bien visibles sur les vidéos, « on leur a bien fait comprendre qu’à Marseille, aucun officier de police judiciaire (OPJ) ne serait disponible pour une perquisition liée à une petite affaire de vols de cartes bleues... Il n’y a pas eu de perquisition. Le parquet ne peut donc brandir le chapeau. » Mme Saenz-Cobo trouve pourtant qu’il y a assez d’éléments pour impliquer le prévenu et requiert une peine d’un an d’emprisonnement pour Monsieur. En revanche, elle requiert la relaxe pour Madame, faute de preuves.
« Pour les deux prévenus les éléments sont insuffisants, commence la défense. Si on n’a pas les moyens d’aller enquêter à Marseille on n’y va pas ! Pourquoi ne pas passer par un magistrat instructeur si on veut perquisitionner ? Personne n’a reconnu mon client ! Il a une bedaine (grimace du prévenu…), le voleur était athlétique. Il est plus petit moi, qui ne fais qu’1 m 79 alors qu’on l’a décrit plus grand ! L’enquête est mal ficelée et les services d’enquêtes spécialisées de Rosny-sous-Bois, qui ont émis les premiers des soupçons sur mes clients, c’est pas Dieu le Père non plus, Madame la Procureure ! Ce chapeau, je ne sais pas sur quelle tête il était mais pas sur celle de mon client. » Relaxes demandées au bénéfice du doute.
Le tribunal a relaxé le couple marseillais, en l’absence de preuves formelles et au bénéfice du doute. Les parties civiles ont été jugées recevables mais déboutées faute de coupables.
A la lumière de cette affaire, nous recommandons à nos lecteurs de se montrer prudent lorsqu’ils retirent des espèces dans un distributeur automatique de billets et de ne pas se laisser distraire par des interlocuteurs avec ou sans chapeau. Une précaution qui leur rendra, à coup sûr, plus belle la vie.
Florence Genestier
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