Chalon sur Saône

FEMMES A L'HONNEUR [PORTRAIT 9] - D’ Hiroshima à Chalon-sur-Saône, rencontre avec Mana Kikuta

FEMMES A L'HONNEUR  [PORTRAIT 9] - D’ Hiroshima à Chalon-sur-Saône, rencontre avec Mana Kikuta

Mana Kikuta est photographe, après 1 an passé à Arles où elle se perfectionne et après avoir rencontré le Directeur de l’Ecole Media Art, Dominique Pasqualini, à Hiroshima, elle intègre le 24 rue Fructidor à Chalon-sur-Saône pour passer son Master. Aujourd’hui, en post-Master, Mana Kikuta partage son temps entre Chalon-sur-Saône et Paris où elle est assistante d’artiste. Son exposition : « Memory Garden » rencontre un vif succès.

Que représente pour vous « la Journée de la Femme » ? C’est un peu étrange pour moi cette « journée de la femme », elle n’existe pas au Japon. Existe-t-il aussi ici une « Journée de l’homme » ? (rires)

Au long de votre vie ou de votre carrière, avez-vous vécu des inégalités hommes/femmes ? Jusqu’à très récemment, les femmes au Japon n’avaient pas trop accès aux emplois dits à responsabilité mais il y a des progrès, notamment en matière de divorce, cela est désormais possible. Personnellement, je n’ai pas rencontré de telles difficultés, ni à Hiroshima où je suis née et que j’ai quitté à 18 ans, ni à Tokyo où j’ai vécu pendant 8 ans. Je pense que le changement est intervenu avec ma génération, j’ai travaillé, là-bas, pendant 4 ans en tant que photographe sans problème de ce genre.

Quelle est votre devise, votre philosophie ? J'admire Simone Weil et Jean Luc Nancy.

Que défendez-vous ? Le fait de rester authentique même dans des situations délicates ou pénibles. Au Japon, j’étais volontaire dans un hospice auprès de personnes en fin de vie pour leur prodiguer des soins et des massages, face à eux, j’ai dû surmonter la peur d’être confrontée à des situations sensibles. Le plus beau cadeau que l’on puisse faire c’est de rester naturelle et agir avec disponibilité et proximité comme on le ferait avec des personnes en bonne santé.

Que voulez-vous transmettre ? Par la photographie, je veux montrer le reflet, la trace de quelqu’un qui n’est pas là mais qui existe encore dans le monde même si on ne peut plus voir. C’est pourquoi, j’articule mon travail autour du souvenir, de la mémoire.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ? C’est un conseil qui me vient de ma grand-mère  et qui est de ne pas ménager ses efforts. Ma mère également, nous a toujours donné le conseil de rester libre, elle nous a toujours laissé la liberté de faire ce que l’on avait envie même si cela est difficile pour elle, cette liberté m’a conduit en France et ma sœur en Italie.

Quelle est/ quelles sont les femmes qui vous ont le plus influencée ? Il me semble que les artistes femmes ont un point de vue important. Je me nourris beaucoup de l’influence de Tomoko Yoneda qui est une photographe installée à Londres.

Crédit photo : photo transmise par Mana Kikuta