Chalon sur Saône

FEMMES A L'HONNEUR [PORTRAIT 23] – La psychopratique et l’art thérapie pour être soi, Mylène Berger, un métier, une passion

FEMMES A L'HONNEUR  [PORTRAIT 23] – La psychopratique et l’art thérapie pour être soi, Mylène Berger, un métier, une passion

Mylène Berger a suivi une formation de 5 années de psychothérapie et d’art-thérapie. C’est l’aspect expérientiel qui a orienté ce choix qui, à l’époque, était « hors les normes ». La recherche de sens, dans une question existentielle : celle d’être Humain, avec un grand H, la question de la place, celle que l’on a au monde, notre capacité à être acteur, autant d’interrogations qui ont motivé ce parcours atypique.

Après avoir étudié les bases essentielles psychanalytiques et expérimenté les outils psychothérapeutiques, elle s’est, plus tard, formée à l’analyse des pratiques professionnelles. Elle exerce sa profession entre son local, qu’elle appelle parfois son laboratoire, et plusieurs institutions où elle intervient auprès d’équipes de travailleurs sociaux. Elle vient soutenir l’Autre au bon endroit, au moment où il en a besoin et quand il a le courage de cette demande d’accompagnement. L’acte thérapeutique de mise en pensée, cette recherche de sens, est un acte de soin, mais c’est aussi un acte engagé, engagé dans une recherche, dans une co-construction vers plus d’humanité. En effet, aller vers un « prendre soin de soi », ou pour sortir des maltraitances, ou dans une recherche du sens, c’est aller vers plus d’humanité ; accompagner ce mouvement également. C’est pourquoi, elle a créé récemment un organisme de formation de psychopratique et d’art-thérapie.

Que vous évoque/que représente pour vous la journée de la femme? Si c’est l’humanité qui me touche, la question de la femme y a toute sa place. Il y a encore tant à faire de par le monde. Il suffit de regarder le rapport d’Amnesty International. Là encore, la question de la place se pose. Et puis, dans ma profession, je rencontre des femmes qui, tantôt subissent des maltraitances, des harcèlements, tantôt qui subissent la misère, et quand je parle de misère, j’entends celle de la pauvreté d’être, de culture, d’humanité. Je suis toujours touchée de voir cette énergie qu’une femme déploie quand elle s’engage dans un travail thérapeutique. Les femmes consultent plus que les hommes. Sont-elles enclines à plus de mouvements ? Ou bien les hommes trouvent-ils des réponses à d’autres endroits ? En deçà des questions de la Femme, se pose la question de l’engagement à être une Femme, donc être Humaine. N’est-il pas là le plus beau message que nous pouvons donner en exemple au monde ? N’est-ce pas cette question qui nous engage et nous offre un chemin bordé par la préciosité de la vie ?

Quelle est votre philosophie/votre devise? Aussi, ma philosophie pourrait se résumer en un mot : autonomie. J’entends par là non pas seulement une autonomie financière, mais également une autonomie affective me gardant de toute emprise, me laissant le champ d’être là où je veux être, de ne pas être où je ne veux pas être. Vaine quête en somme si l’on considère que le temps fera son œuvre et me conduira vers un rétrécissement des espaces mais qu’aujourd’hui en tout cas je peux choisir. Le présent est donc une invitation à prendre la place que je prends, d’être l’actrice de ma vie.

Que défendez-vous? La nécessaire ouverture au monde. En dehors de ma profession, j’aime partir avec mes enfants pour leur montrer le monde, me réjouir de leur curiosité, de leur bons sens du présent. Et aussi, partager avec eux un amour, celui de notre cheval Cyrano, notre cœur sur pattes.

Que voulez-vous transmettre? Que l’amitié est une valeur essentielle. C’est une famille choisie. Mes amis sont très importants, ils me rassemblent quand je suis trop emporté par les courants.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu? / Quel est le meilleur conseil que vous ayez donné? Mes amis me donnent en témoignage leur sensible, leur intime humanité. Ils viennent agrémenter ma vie de tendresse. J’ai beaucoup d’amies et nos échanges sont tous fleuris de nos questionnements communs : être une femme, être mère, être professionnelle. Tous ces mouvements que les femmes vivent dans leur quotidien alliant compromis et affirmation de soi. Un subtil mélange pas toujours aisé.

Quelle est/ Quelles sont les femmes qui vous le plus influencée? Mes amies, de confidentes, elles sont aussi des exemples qui confortent ma posture de femme dans ses choix au même titre que de nombreuses personnalités auteures, exploratrices, réalisatrices, psychanalystes… Plus généralement, mes maîtres sont tous les mouvements de vie, qui m’enseignent, parfois avec rudesse. Les expressions de violences également, qui me donnent à voir à chaque fois que derrière l’agression, il y a toujours de la souffrance et qui convoque chez moi ce sentiment si humain qu’est l’empathie.