Chalon sur Saône

FEMMES A L'HONNEUR [PORTRAIT 6] – Rencontre avec Anna de Portuondo, musicienne

FEMMES A L'HONNEUR  [PORTRAIT 6] – Rencontre avec Anna de Portuondo, musicienne

Anna de Portuondo est née à Bilbao, elle grandit à Saint-Jean-de-Luz d’où elle s’échappe à l’âge de 18 ans pour étudier, durant deux ans, la théologie à Paris. Elle arrive à Chalon-sur- Saône, en 1989, pour terminer sa formation musicale au Conservatoire. En 1992, elle commence à y travailler et en 2003, devient titulaire de son poste. Pianiste accompagnatrice, tromboniste débutante, elle dirige également des chœurs d’enfants, l’éveil musical, la formation musicale pour les danseurs et intervient en milieu scolaire. Pour elle : « La musique met l’âme en harmonie avec tout ce qui existe » comme l’écrivait Oscar Wilde.

Que représente pour vous « la Journée de la Femme  ? Je regrette que cela doive exister. C’est bien, dans le sens où cela nous permet de réfléchir sur la liberté, l’autonomie, l’émancipation de la femme… Si cette journée a lieu d’être, c’est qu’il y a un gouffre à combler. Cette place de la femme qui change, change la société, change la place de l’homme, de l’enfant etc. Je n’ai que des questionnements au sujet de cette journée…

Au long de votre vie ou de votre carrière, avez-vous vécu des inégalités hommes/femmes ? Non, jamais.

Quelle est votre devise, votre philosophie ? Chercher l’équilibre entre se laisser porter et tenir bon. J’essaie d’expérimenter le plus souvent possible « l’ici et maintenant », d’être guidée par une forme de spiritualité dans tout ce que j’entreprends.

Que défendez-vous ? La liberté avec intelligence ; trouver la plus grande liberté qui soit malgré les contraintes de la vie.

Que voulez-vous transmettre ? L’amour. Le cœur ne doit pas se dessécher en dépit des déceptions…

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ? Mon père m’a dit un jour qu’il était souvent difficile de vivre avec les personnes que l’on aime, donc qu’il était absolument nécessaire de ne pas vivre avec celles que l’on n’aime pas. Ma mère, quant à elle, avait le souci pour ses enfants qu’ils soient fidèles à ce qu’ils sont vraiment, qu’ils puissent vivre de manière authentique.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez donné ? La vie. La vie à deux enfants.

Quelle est/ quelles sont les femmes qui vous ont le plus influencée ? Ma grand-mère maternelle avec sa rigueur, sa foi inébranlable et sa pudeur. Ma maman m’a transmis l’amour du prochain, l’accueil de l’étranger qui devient familier. Elle était infirmière enseignante puis hygiéniste à l’Hôpital de Bayonne, elle a ensuite dirigé des maisons de retraite. Avec un cancérologue bordelais, elle a été pionnière pour faire venir les soins palliatifs en France. Ils allaient souvent au Canada et ils ont beaucoup œuvré dans l’accompagnement des mourants. Elle m’a appris à tenir compte de l’autre plus que de soi-même, l’ « égo » n’existait pas chez nous.

Photo transmise par Anna de Portuondo