Chalon sur Saône

Série FEMMES A L'HONNEUR [FIN] – J’ai aussi rêvé de porter la moustache…

Série FEMMES A L'HONNEUR  [FIN] – J’ai aussi rêvé de porter la moustache…

Pour conclure… remerciements

Je remercie toutes les femmes, fortes, déterminées, fragiles, qui doutent parfois mais qui avancent toutes avec la même énergie, qui m’ont fait confiance et m’ont parlé à cœur ouvert. Je mesure, aujourd’hui, grâce à elles, la chance d’appartenir à cette belle famille, celle des femmes qui, je le rappelle - faisons un peu d’humour - sont des hommes avant d’être des femmes. Les plus féministes voudront remplacer le terme « hommes » par « humains » mais que m’importe… Je suis, comme tant d’autres, de celles qui voient l’être avant de voir la femme ou l’homme. Ce qui veut, malheureusement, nous rappeler notre condition féminine, c’est le jugement de l’autre biaisé, le préjugé que nous serions moindres alors que nous sommes ni plus ni moins, qu'égales… Grâce à ces rencontres, je pose un regard différent sur cette journée qui auparavant me laissait indifférente, parce que je ne me sentais pas concernée, par lâcheté ou par déni. Admettre l’inégalité aurait déjà été aveu de faiblesse, mais avec beaucoup d’humilité et de bienveillance, elles ont porté mon regard plus haut, plus loin. Puissent tous ces portraits - confidences, les yeux dans les yeux - être autant de témoignages d’un changement souhaité, annoncé et à venir, vite, vite, car il y a imminence. Les femmes ne veulent plus attendre et elles n’attendront plus. Elles prendront la liberté, l’égalité que l’on tarde trop à leur reconnaitre. En cela, la journée de la femme, ne divise pas les femmes. Toutes conviennent qu’un seul jour, c’est trop peu pour embrasser toutes les problématiques, ici et de par le monde, que tente de soulever cette journée internationale.

Beaucoup d’entre elles m’ont demandé si j’avais, moi-même, essayé de répondre aux questions que je leur ai posées et j’ai mesuré combien, sans qu’il n’y paraisse, l’exercice est difficile. Alors, merci, merci à elles. En ce jour, je veux, également, remercier mon père, lui rendre hommage, car je viens de prendre conscience, qu’il m’a toujours laissée être ce que j’ai voulu être, parce qu’il m’a laissée mettre les mains dans le cambouis quand j’en avais envie. Il m’a laissée jouer dans son atelier avec tous ses outils à l’imiter, à essayer de réparer les objets divers et variés qui trainaient çà et là. À ma mère aussi, pour n’avoir pas trop insisté quand je ne voulais jamais jouer avec les poupées qu’elle m’offrait et qu’elle-même chérissait tant, parce qu’enfant, elle n’en avait pas eu.  Je préférais partir à vélo dans les petits chemins caillouteux ou poser mes cannes à pêche avec mon père et ses amis dans le canal, la Loire ou les étangs de l’Allier. Au final, dans l’égalité, la véritable chance, c’est d’être soi. En ce qui me concerne, je ne veux pas rester féminine en toutes circonstances. Je veux, surtout, être moi sans éprouver le besoin de savoir si je fais parler la part féminine ou masculine qui est en moi.

Pour terminer, je voudrais citer Françoise Giroud parce que plus de 30 ans après sa déclaration « la femme serait vraiment l’égale de l’homme, le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente », est toujours aussi provocatrice et pertinente. Et aussi, une citation que l’on doit à Rebecca West « je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement empêche de me confondre avec un paillasson ».

Encore merci à Maya, Clémentine, Marode, Sonia, Houria, Anna, Nicole, Mana, Katy, Josée, Valérie, Carol, Amélie, Thérèse, Pascaline, Solange, Françoise, Bernadette, Isabel, Laëtitia, Anne-Ju, Mylène… et Krystel, pour son soutien indéfectible.