Cinéma

La grande salle de l’Axel comble de spectateurs et d’émotion pour « La lettre à Gabrielle »

La grande salle de l’Axel comble de spectateurs et d’émotion pour « La lettre à Gabrielle »

Avec « La lettre à Gabrielle » et le court métrage qui lui a précédé, « Demain si je peux », c’est un hommage aux personnes engagées pour défendre les idées républicaines lors du conflit qui a déchiré l’Espagne à partir de 1936 qui a été rendu lors de la soirée cinéma du lundi 7 mars dernier.

Hommage avec Demain si je peux d’abord, court métrage d’Arno Chastanet, qui montre un Français débarquant seul en Espagne avec l’intention de rejoindre les combattants républicains et qui prend peu à peu conscience de la réalité d’une guerre : le danger de se faire repérer en faisant un feu en pleine campagne, des villageois sans vie laissés sous les décombres de leurs maisons, les soldats franquistes sur lesquels il ne parvient pas à tirer alors qu’ils sont dans son viseur, une Espagnole rencontrée en chemin liquidée sans état d’âme sans doute par ces mêmes soldats franquistes alors qu’il l’avait laissée seule quelques instants, la peur grandissante de la mort qui peut se cacher derrière chaque arbre…

 

Hommage avec La lettre à Gabrielle ensuite, qui raconte d’une manière toute personnelle, puisque Gabrielle Garcia parle de son père principalement, « la retirada » de 1939, la retraite des vaincus de la guerre civile d’Espagne, ces combattants républicains contraints après leur défaite à vivre dans des grottes en Espagne ou à s’exiler, notamment en France. Le père de Gabrielle Garcia était de ces combattants. Par ce film, elle lui rend hommage, ainsi qu’à tous les combattants républicains, en se rendant sur place, en Andalousie, et en expliquant ce qu’ils ont vécu.

 

Hommage avec le débat d’après projection enfin, lors duquel des spectateurs ont été nombreux à enchainer des témoignages, à regretter que l’Espagne n’ait pas encore réhabilité la mémoire des combattants républicains et que l’Etat français n’honore que trop peu la mémoire de ces Espagnols réfugiés en France qui se sont engagés aux côté des Français lors de la deuxième Guerre mondiale.

 

Une fois n’est pas coutume pour une soirée spéciale organisée par La bobine, celle-ci était chargée d’émotion. Des spectateurs sont même venus de l’Yonne pour y assister. « Godine », un membre de longue date de La bobine et initiateur de cette soirée, pour qui cette période de l’histoire a, comme pour Gabriele Garcia, une résonnance toute personnelle, dira « C’est la salle la plus remplie que j’ai vu pour un débat. C’est la plus belle soirée de ma vie. Ces Espagnols sont morts pour rien, et je suis fier de contribuer à ce que ces gens-là, ce soir, on s’en souvienne ».

 

Une soirée hommage et émotion donc, qui s’est déroulée en présence de Gabrielle Garcia, auteure, et narratrice de La lettre à Gabrielle.

 

M.B.