Saône et Loire

Semaine chargée du côté de Saint-Philibert

Semaine chargée du côté de Saint-Philibert

Rude agenda pour la semaine. Demain mardi, Tournus connaîtra sans doute un conseil municipal animé avec l’examen du budget. Ce lundi après-midi, le tribunal administratif de Dijon devait examiner le référé précontractuel déposé par la société SADE pour le marché du collecteur d’assainissement. Audience annulée le matin même. Jeudi dernier, la Communauté de communes du Tournugeois a été balayée de nouveau par une fronde anti Claude Roche, maire de Tournus et président de la Com Com. Ambiance.

Dans la vie, les périodes mouvementées succèdent aux moments calmes. C’est cyclique. Les communes et les communautés de communes n’échappent pas à ce rythme. Depuis quelques mois, le Tournugeois traverse politiquement une période sportive. 

Par deux fois jeudi dernier, les maires des communes rurales du Tournugeois ont affirmé avec clarté leur manque de confiance envers leur président de Communauté de Communes. Depuis un an, les relations entre le maire de la ville centre et les édiles des villages périphériques sont tendues, pas seulement pour des raisons politiques d’appartenance partisane. Les projets du maire de Tournus inquiètent certains de ses administrés mais aussi certains de ses collègues. En cause, non seulement les projets de transformation de la ville et de nouveaux équipements, dont l’espace polyvalent et la zone commerciale nord.

Pourtant la communauté de communes du Tournugeois tourne bien en se chargeant d’aspects incontournables de la vie quotidienne des habitants, comme la collecte et le traitement des déchets. Avant la première salve frondeuse de jeudi soir d’ailleurs, les élus ont longuement parlé du tractopelle en usage à la déchetterie et le tractopelle tournusien, beaucoup moins sollicité que son homologue intercommunal pouvait sans problème et de l’avis de tous –Claude Roche et ses frondeurs-  lui venir en aide.

Quand soudain, au registre du débat d’orientations budgétaires est apparu le dossier du soutien de la Com Com au plan de revitalisation du centre-ville de Tournus. Après la présentation détaillée par le chargé de mission du projet, la soirée s’est éloignée du fond pour aborder une tournure plus polémique. « Excusez-moi, mais comment dynamise-t-on le centre-ville en créant une ZAC au nord de Tournus, avec une galerie commerciale, qui chacun le sait, vide généralement les centres-villes ?» commence l’un des frondeurs ruraux. Claude Roche répond par le récit élliptique d’ une réunion récente en préfecture qui aurait apporté selon lui des garanties : « les choses sont lancées et bien lancées ». Moue dubitative du côté rural de la table, aussitôt relayée par M. Meulien, élu d’opposition à Tournus : » Ne me parlez pas du Préfet. Qu’a-t-il à voir là-dedans ? Je soutiens évidemment la revitalisation du centre-ville mais pas le reste. » Les onze maires ruraux, par la voix de celui de la Chapelle-sous-Brancion ont réaffirmé leur entier soutien au plan de revitalisation. A condition qu’il sot détaché du projet de la ZAC Nord, envisagé par le même Tournus. Incompatibilité d’humeur et fonctionnelle, selon eux. « La grande surface, ça ne va pas du tout » lâche quelqu’un. L’un des adjoints tournusiens s’agace : « M. Perrier, où avez-vous vu la Zone Nord de Tournus dans ce Débat d’Orientations Budgétaires ? Là on vous parle de revitalisation du centre-ville ». « On va dire aux commerçants tournusiens que les maires ruraux ne les soutiennent pas » ajoute Claude Roche. Un autre échange limité à l’opposition et la majorité tournusiennes suit. «  La ZI nord s’installera en 2018 » affirme le maire. « 2018 ? Quel jour ? » ironise M. Meulien.

 

Ce débat clos, le vote du compte administratif a été dilué dans une autre manifestation des frondeurs, qui - restés groupés- , ont souligné par un vocabulaire choisi le manque d’investissement du président de la Communauté dans le travail collectif. L’obligatoire sortie du président pendant le vote du CA a délié les langues. Beaucoup de reproches sont tombés. Un moment où Claude Roche, au téléphone dans l’entrée, a été beaucoup décrié pour son comportement personnel envers ses équipes, maires ruraux et adjoints de Ville. « Tout de même, clame une élue hors Tournus, la façon dont il a parlé à Colette (Beltjens, sa première adjointe et conseillère départementale, absente jeudi) lors de la dernière réunion, ça ne passe pas ! ». Contrairement à leurs premières déclarations, les maires ruraux frondeurs ne se sont pas opposés d’un bloc au Compte administratif, partagés entre leurs griefs présidentiels et le « bon travail accomplis par l’équipe administrative et les vice-présidents ».

Ambiance spécifiquement tournusienne ou tournugeoise, vous-dit-on. Une spécialité locale ?

 

Florence Genestier