Saint-Marcel
Trop c'est trop… le coup de gueule de Roger Leborne
Publié le 15 Mars 2016 à 08h12
Maire de Saint Marcel de 1989 à 2006, Roger Leborne réagit à la lecture de certains comptes-rendus. Une sortie de sa retraite bien méritée. Il a adressé aux lecteurs d'info-chalon.com sa version et l'idée qu'il se fait du mandat de maire.
Photo Laurent Guillaumé-Info-chalon.com
LA DETTE, LA DETTE...CHANGEONS DE DISQUE! par Roger LEBORNE, maire de 1989 à 2006.
Autrefois, avoir des dettes était considéré comme un déshonneur! On puisait dans le «bas de laine». Alors que les taux d'intérêt des années 1960 à 1980, et l'inflation galopante de l'époque, permettaient de s'équiper à moindre coût et d' investir grâce à l'emprunt, comme le répétait alors le maire de CHALON, Roger LAGRANGE, les élus de SAINT-MARCEL, frileux et satisfaits de leur sort, se contentèrent d'expédier les affaires courantes, sans une vision d'avenir et de développement de notre ville. SAINT-MARCEL, c'était la ville la moins bien équipée, et la moins attractive de l'agglomération, un peu, beaucoup à la traîne. C'est Roger BALAN, maire de 1977 à 1983, qui secoua légèrement le cocotier et commença à la sortir de sa léthargie.
Quelle situation en 1989, année du Bicentenaire, comme titrait alors le JSL?
Malgré cette frilosité, la situation financière se dégrada rapidement: ainsi, dès notre élection en mars 1989, nous avons eu une surprise de taille! Le percepteur, d'alors, Monsieur CHAUMONT, m'alertait que la commune n'avait plus aucune capacité d'emprunter, faute d'un autofinancement suffisant. Mais nous n'avions pas la possibilité de vendre «les bijoux de famille», car le coffret était vide! La ville de SAINT-MARCEL ne possédait en bâtiments que la mairie, le petit local des pompiers et des agents techniques municipaux, les écoles, le gymnase, l'église, et en terrains que le stade de foot, le terrain de pétanque, les courts de tennis et... le cimetière! Pas facile à vendre pour faire rentrer des sous!
L'expression de nos choix volontaires:
Nous avons réagi très vite; nous ne nous sommes pas contentés de gémir; nous avons augmenté les recettes de manière importante, tout en maintenant la fiscalité à un niveau bien inférieur aux autres communes de l'agglomération.
Ainsi, nous avons dégagé des crédits pour acheter des terrains et des bâtiments, et en construire de nouveaux, afin d'accueillir les services publics que nous avons créés ou développés, en dotant ces équipements de personnels qualifiés et de crédits de fonctionnement substantiels, leur permettant d'assumer pleinement les missions que nous avons fixées ensemble.
En voici quelques exemples:
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la Maison de l'Enfance Louise MICHEL puis la Maison Germaine TILLION ont immédiatement accueilli les petits enfants en crèche, halte-garderie, atelier d'éveil, multi- accueil, et le premier Relais Assistantes Maternelles de France; alors que les dépenses étaient nulles auparavant, puisque le service n'existait pas; avons-nous eu tort? Oui, bien sûr, ça coûte!
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la Bibliothèque municipale et son équipement;
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les Ateliers Municipaux, avec du matériel digne de ce nom, et des agents professionnels
qualifiés, prêts à intervenir très rapidement, en fonction des besoins;
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la caserne des dynamiques Pompiers de notre Centre de Première Intervention, restructurée;
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la création de nouvelles classes dans les écoles; le restaurant scolaire;
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les équipements sportifs: tennis couverts; club house du football, du tennis; dojo à vocation
départementale;
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le Réservoir, équipement culturel très actif et apprécié, réputé bien au-delà de notre ville;
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le Centre Socio-Culturel pour toute la jeunesse (bâtiment et parc achetés à la Sauvegarde de
l'enfance, puis doté d'un bâtiment neuf);
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l'AGORA 95, doté d'équipements informatiques à destination des scolaires, mais aussi de tout public;
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la Résidence Hubiliac, qui fonctionnait en 1989 avec deux agents municipaux seulement, pour plus de 70 résidents!
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les digues de protection des zones habitées inondables;
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de nombreuses rues et réseaux rénovés et sécurisés;
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le Parc d'Activités des Gares, pour l'implantation d'entreprises, et les deux gares, du Tacot et
du Chemin de Fer, rénovées et occupées;
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les Transports Urbains reliant notre cité au reste de l'agglomération
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la déchetterie, à la place de l'infâme décharge d'autrefois.
Et bien d'autres choses encore!
Nous avons développé les services à toutes les catégories de population, enfants, familles, personnes âgées. Nous avons attiré des habitants par une politique volontariste du logement: 4000 habitants en 89; plus de 6000 aujourd'hui! Qui dit mieux? C'est du potentiel fiscal en plus! Mais aussi des clients pour dynamiser le commerce local.
Nous avons donné aux associations les moyens de vivre, à la grande satisfaction de leurs membres: subventions, mais aussi mise à disposition de moyens et d'équipements gratuits, locaux, salles communales, minibus.
Nous avons travaillé en excellente intelligence avec les élus des communes voisines, petites et grandes, dans le plus profond respect.Voilà un aperçu de ce que nous avons fait de notre ville; nous avons redoré son blason et l'avons fait respecter au sein de la Communauté d'Agglomération, dont nous avons été un élément moteur. Nous avons fait des choix dont nous pouvons être fiers! Au lieu de gémir, nous avons fait comme les Maraîchers et les Musiciens qui, naguère, firent connaître notre ville bien au-delà des frontières; nous avons retroussé les manches! Nous avons économisé, nous avons programmé sur toutes ces années; certes, nous avons emprunté, de manière raisonnable, sans mettre la commune en difficultés. Serait-il juste que ce soient les seuls contribuables d'aujourd'hui qui paient les équipements que les générations à venir utiliseront pendant des décennies?
Nous avons été des bâtisseurs, confiant une énorme masse de travail à de nombreuses entreprises locales, rendant notre cité agréable et vivante, attractive. Nous n'avons jamais baissé les bras!
Nous n'avons pas ruiné la ville de Saint-Marcel; à qui ferez vous croire que c'est une ville pauvre?On peut manipuler les chiffres et leur faire dire n'importe quoi. Il faut être honnête et comparer ce qui est comparable (taux d'imposition, mais aussi la base d'imposition différente d'une ville à l'autre); les «strates» n'ont de sens qu'à services publics identiques, et les moyennes cachent des écarts considérables.
«Une dette écrasante»?
Ce gros titre du JSL, reprenant le maire, qui note «le poids d'une dette contractée lors des mandats précédents», m'a fait bondir! Je dénonce vivement cette calomnie, moi qui ai conduit la municipalité pendant trois mandats, avec mon fidèle premier adjoint, Raymond PROST, et toute notre équipe, dévouée et efficace!
Et si c'était vrai?...
Je m'inquiète beaucoup pour le maire actuel! Comment va-t'il payer les entreprises qui cassent et détruisent tous azimuts sur notre commune? Comment va-t'il payer son nouveau directeur général des services qu'il a embauché en mettant au placard celui qui nous a accompagnés pendant de nombreuses années avec ses compétences exemplaires? Comment va-t'il payer l'ingénieur qu'il recrute? Avec son indemnité?...
Roger LEBORNE.
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