Saône et Loire

"La Palette en danger" réagit au conseil municipal de Tournus

"La Palette en danger" réagit au conseil municipal de Tournus

Le collectif "La Palette en danger" qui a publié récemment un rapport sur le coût des projets et le surendettement de la ville de Tournus, repris ensuite sous forme de tracts distribués à la population, n'a évidemment pas manqué le conseil municipal d'hier soir, consacré à l'examen du rapport d'orientations budgétaires et à la présentation du plan pluriannuel d'investissements. Pour alimenter le débat, toujours revigorant dans la cité de Greuze, nous vous proposons son communiqué :

Communiqué de presse Collectif « La Palette en danger »
 
mercredi 16 mars
 
Le maire de Tournus a fait présenter le 15 mars 2016 au Conseil municipal le « Rapport sur les orientations budgétaires de la ville de Tournus » (ROB) . Ce rapport, selon la loi, doit informer sur « les engagements pluriannuels envisagés ainsi que sur la structure et la gestion de la dette ». 
 
Vu l’inquiétude montante dans la ville concernant la gestion des finances de la commune, après les démissions de l’adjointe aux finances et de deux conseillers de la majorité, la parution de plusieurs articles de presse, une émission 
de France 3 et la diffusion de notre dossier « Le surendettement de la ville de Tournus », on comprendra que le débat d'orientation budgétaire était attendu avec intérêt. 
 
On l'attendait dans  l’espoir que les chiffres précédemment annoncés par le maire et repris dans notre dossier seraient sérieusement revus à la baisse, les projets inutiles (zone commerciale nord par exemple) abandonnés et  les projets démesurés (espace multifonctionnel) repensés et reconfigurés.
 
On se réjouira d'abord d'un début de retour à la raison puisque le montant des investissements baisse apparemment d'environ un tiers par rapport aux chiffrages annoncés précédemment. Notre action n'a donc pas été inutile.
 
Mais la satisfaction ne peut être que de courte durée lorsqu'on considère les choses de plus près :
 
1.  le montant de l'endettement annoncé, de 9.200.000 € (soit tout de même près du triplement de la dette actuelle !) reste trop élevé car il se situe dans une zone dangereuse qui ne laissera aucune marge de manœuvre à la commune à la moindre dégradation économique locale ou en cas de crise financière globale 
comme en 2008. C'est dire que l'augmentation des impôts constitue toujours une menace réelle à terme
 
2. Cet endettement n'est que la part avouée de la dette réelle à venir puisque : la subvention que devra verser annuellement la commune pour  équilibrer le budget de fonctionnement de l'espace multifonctionnel à partir de 2018 est sous-estimée de manière irresponsable. C'est d'autant plus irresponsable que cette dépense pèsera, à partir de 2018, de façon insupportable sur les finances de la ville  année après année ;
 
Le maire a curieusement « oublié » ou reporté aux calendes grecques le projet - pourtant annoncé précédemment – d'aménagement/extension du parking de la gare. Est-ce parce que ce projet là est justement pertinent, indispensable et urgent ? On devine, en tout cas, à ce genre de choix que ce qui oriente  l'action de ce maire, ce n'est certainement pas les besoins et les intérêts de la population.
 
3. Pour ne parler que de l'espace multifonctionnel, le passage de 5.500.000 à 3.500.000 €  peut sembler à première vue un élément de satisfaction. Il nous semble pourtant qu'il est encore bien inquiétant car, en l'état actuel, il n'y a que la seule idée de dépenser un peu moins (mais encore beaucoup!) en l'absence de 
tout projet sérieusement pensé sur le plan fonctionnel et architectural. Exemple de cette légèreté : On veut détruire un cinéma fonctionnel et performant en centre-ville pour en reconstruire un autre à la périphérie qui n'apportera aucun service supplémentaire ! C'est proprement jeter l'argent des contribuables par les 
fenêtres.
 
Un réel pas de plus vers la raison consisterait donc à mener une étude sérieuse des besoins en concertation avec les acteurs culturels de la ville et les habitants-usagers pour en définir les fonctions et en déduire la structure architecturale et l'aménagement, à s'inquiéter prévisionnellement des coûts de fonctionnement, à élaborer et présenter un vrai plan de financement et à s'en tenir enfin à la construction d'une seule salle de spectacle de taille raisonnable et au coût supportable.
 
Elus tournusiens, encore un effort vers le bon sens ! "