Opinion de gauche

Nouvelle carte intercommunale : un mauvais coup pour la Saône-et-Loire

La commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) réunie hier à Mâcon, pouvait être l’occasion d’adopter un schéma définissant une nouvelle architecture des territoires, élargissant le périmètre des intercommunalités et leur conférant des compétences nouvelles. Il devait contribuer à réduire les inégalités entre zones rurales et urbaines, à assurer leur développement économique et permettre à tous les habitants, où qu’ils vivent, un accès à un service public de qualité.
 
A l’issue de cette dernière réunion, la déception est immense pour les élus attachés à ces principes, tant la carte proposée apparaît éloignée des objectifs fixés par la loi.
 
La notion de bassin de vie, placée au cœur de la réforme, devait favoriser la constitution d’entités nouvelles correspondant aux réalités vécues par les habitants. En Saône-et-Loire, elle a tout simplement été écartée.
 
Alors que chacun constate les limites de notre organisation territoriale, que le sentiment de relégation des habitants des zones rurales et le creusement des inégalités entre ville et campagne sont incontestables, réformer les territoires est d’une urgence absolue.
 
Mais réformer efficacement, c’est savoir faire preuve d’audace. Dans notre département, elle a cruellement fait défaut. La préservation de petites et sclérosantes baronnies locales, l’entre-soi et les clivages stériles ont primé sur l’intérêt général.
 
A la place d’un schéma ambitieux et cohérent, nous obtenons ainsi la carte des petits arrangements et des vrais renoncements. Au détriment des territoires et de leurs habitants.
 
 
Philippe BAUMEL
Député de Saône-et-Loire