Bourgogne
La région Bourgogne-Franche Comté en ordre de marche
Publié le 19 Mars 2016 à 07h54

La Présidente de la Bourgogne - Franche-Comté, dans un long discours, a fixé le cap et les objectifs qu'elle souhaite impulser dans la nouvelle grand région.
Les plus anciens, se souviennent comment Monsieur Collinot, alors le patron tout puissant du Front National en Saône-et-Loire, maniait l'invective et avait une vraie propension à créer des incidents. Il avait alors pour tête de turc Jean-Pierre Soisson. Deux grosses décennies plus tard, le Front National, par la voix de Sophie Montel a choisi une autre tête de turc, en la personne de François Sauvadet, le patron du groupe de la droite LR-UDI au Conseil Régional Bourgogne - France-Comté, en créant un incident au moment où il a pris la parole (voir notre article).
Madame Montel, lire ci-dessous, expliquant que si elle s'est abstenue au moment du vote de l'augmentation des indemnités des élus, c'est parce que la question comprenait aussi un volet sur les sanctions pouvant frapper les élus n'assumant pas leur fonction.
Si l'intervention liminaire de la Présidente Marie-Guite Dufay a été écoutée religieusement, la suite des échanges a donc été beaucoup plus électrique. Mais peut-être tout simplement parce que les élus du FN avaient été privés de café au cours de leur réunion de groupe, ainsi que l'a dénoncé Madame Montel.
«La Région est en état de marche. La continuité des politiques publiques est assurée. On avait fait un travail d'anticipation avec François Patriat, avec un dispositif de sécurisation financière, pour éviter toute rupture de financement. On peut ainsi présenter un projet de budget un mois avant l'échéance. Je pense aussi aux travaux portés par les deux anciennes régions, pour les démarches d'harmonisation sur la durée du mandat. Sur le plan social, les déroulements de carrière peuvent être appliqués sans délai. Donc l'administration régionale est en ordre de marche», a donc d'abord déclaré Marie-Guite Dufay dans un discours en forme de déclaration de politique générale.
Elle devait ainsi poursuivre : «Rationaliser pour gagner en efficacité. Un seul comité régional du tourisme sera créé dans les semaines à venir, un seul acteur dans les mois qui viennent.
Nous voulons simplifier l'accès aux dispositifs régionaux, rapprocher la région de tous ceux qui portent des projets sur le terrain».
La Présidente de la Bourgogne - Franche-Comté le martèle : «La Région est en ordre de marche, car le cap politique est fixée. Depuis le 4 janvier j'ai parcouru plusieurs milliers de kilomètres. Nos élus ne ménagent par leur temps. Nous avons six mois pour finaliser le projet de territoire, sur lequel doit s'appuyer notre plan de mandat.
Six mois pour travailler avec l'ensemble des collectivités. Je réunirai le 28 avril une conférence de l'action publique.
Nous allons multiplier les occasions de dialogue, avec des ateliers citoyens dès le 7 avril. Nous organiserons des journées citoyennes, avec des citoyens tirés au sort, en prenant le temps de la pédagogie et de l'écoute».
Marie-Guite Dufay se veut cependant pragmatique : «Je ne suis pas naïve. Nous ne parviendrons pas toujours à établir des consensus. Je refuse de céder à la facilité de la polémique, du commentaire, de l'immédiat. C'est ma méthode, c'est notre méthode. Nos priorités ne manquent pas. D'abord la bataille de l'emploi, avec la déclinaison du plan d'urgence pour l'emploi. Le Gouvernement a fait un choix de proximité et d'efficacité qui nous oblige. Nous avons un partenaire de choix avec Pôle Emploi. 36 millions d'euros vont être mobilisés par la Région pour 12.000 formations, en plus des dispositifs.
ou Bio dans les Lycées»
Je réunirai une conférence sociale, avant l'été, appuyée par un comité d'experts d'envergure nationale et internationale. Nous pouvons ici préfigurer un modèle social ici en Bourgogne. Je pense au compte personnel d'activité. Il a vocation à se densifier pour sécuriser les mobilités professionnelles».
Marie-Guite Dufay devait ajouter : «L'urgence pour l'emploi, c'est aussi le plan d'urgence pour l'agriculture. Ce sont 4 millions d'euros supplémentaires que la Région va mobiliser. Nous voulons répondre à l'urgence en préparant l'avenir en rendant nos filières plus compétitives, mais aussi en rapprochant les producteurs des consommateurs. Avec un objectif : 50% de produits locaux ou bio dans nos lycées. L'agriculture biologique a besoin d'être accompagnée comme il se doit sur notre territoire. Les conversions bio bousculent nos prévisions financières.
Je veux rassurer les acteurs économiques. Oui il y aura continuité des aides économiques, pour permettre d'accompagner au mieux chaque entreprise. Il n'y aura pas de rupture. Je veux mettre en place un fonds économiques, pour les aides européennes non versées.
et le ferroviaire
La Présidente a aussi annoncé vouloir accélérer les investissements. «Le volontarisme de nos investissements dans les lycées doit permettre de relancer le bâtiment, comme dans les trains pour le ferroviaire. Ce sont 200 millions d'euros qui vont être mobilisés. On va porter à 30% nos avances pour les chantiers de travaux publics.
Je veux aussi démontrer la capacité de notre territoire à innover, notamment sur les secteurs de l'énergie, de l'agroalimentaire, notamment. Il y a des potentialités formidables, notamment dans l'automobile.
J'en appelle à un rôle propre de démonstrateur, avec de nouveaux véhicules, de nouvelles techniques sur notre territoire.
Nous devons territorialiser notre action pour prendre en compte les spécificités locales.
Cela alors que nous élaborons le schéma régional économique».
Côté environnement, Marie-Guite Dufay a aussi fixé le cap : «Nous devons être des pionniers de la transition énergétique, en permettant à chacun d'être accompagné dans son logement. Je veux clairement prendre position contre les amendements parlementaires concernant le déploiement éolien.
Sur la question éolienne la concertation doit être au rendez-vous pour que les projets soient connues.
Il y aura une modification des tarifs sur les TER, pour inciter à plus à prendre le train.
Nous exercerons en régie directe les compétences qui nous sont attribuées. Et je confirme la gratuité des transports scolaires.
Troisième priorité : La bataille pour le vivre ensemble. La majorité régionale porte les valeurs de solidarité et de fraternité. Culture, sport, vie associative, sont des budgets qui ne seront pas des variables d'ajustement. Ils sont sanctuarisés.
On va accélérer les aides dans les quartiers prioritaires. On veut aussi promouvoir les nouvelles ruralités. Nous voulons aussi promouvoir des équilibres territoriaux».
La Présidente a enfin abordé les tensions entre Dijon et Besançon pour affirmer : «J'ai regretté les déclarations sur les rivalités supposées entre Dijon et Besançon. Je suis pour un pôle métropolitain, avec coopération et responsabilité collective. Je vais réunir les Maires de Dijon et de Besançon, avec leurs équipes.
Monsieur Sauvadet, les Maires de Dijon et Besançon sont dans un état d'esprit constructif, par rapport au pôle métropolitain.
Avec le Maire de Besançon, nous nous sommes battus pour un équilibre administratif. Je veux vous apporter l'ensemble des données. Ce n'est pas une répartition administrative qui fera grandir les deux villes. Ce sont les synergies et c'est ce que j'attends avec le pôle métropolitain.
Au niveau de l'administration régionale, il y aura une recherche de juste équilibre. Je ne veux pas d'une concentration dans un seul lieu.
Le bonheur de notre région passe par le développement».
Alain BOLLERY
et Bruno LEDION
François Sauvadet pointe «l’amateurisme »
Président du groupe UDI-LR, François Sauvadet est d’abord intervenu pour commenter « ce premier débat d’orientations budgétaires dans la nouvelle région. Vous avez raté la première fois, car j'ai le sentiment que c'est le royaume de l'imprécision». Bien sûr avec un peu d’ironie en expliquant d’emblée : « On pourrait s’attendre à un document qui fixe le cap, qui se projette sur les investissements et métiers d’avenir ». Mais l’élu de Côte-d’Or estime que le compte n’y est pas, déclinant « la fiscalité, il faut qu’on ait des pistes ». « Or, j’ai lu attentivement votre document, il n’y a aucune direction claire ». Citant « l’organisation des services, où il n’y a pas de vraies économies. Vous parlez d’un ‘document de transition ‘, alors que vous dites vous-même que vous travaillez depuis deux ans sur la fusion Serait-ce de l’amateurisme...».
Pour lui, ce DOB est « un document inachevé et ça fait peur pour l’avenir ».
« Vous évoquez également la bataille pour l’emploi et la transition écologique, alors que notre région est en récession. Ce ne sont pas des mots dont nous avons besoin ! Cela fait 100 jours ou presque que vous êtes élue et nous sommes dans le royaume de l’imprécision. J’ai comparé avec les autres régions : certaines ont opté pour des plans massifs d’économie afin de favoriser l’investissement »…avant d’être interrompu (lire par ailleurs) par les pancartes levées par le groupe FN.
Puis de reprendre après la suspension sur les économies à faire selon lui, ou pas : « Vous proposez certes de faire 47000 euros d’économies sur les abonnements téléphoniques ou les achats de journaux, mais comment allez vous organiser les services ? ».
« Sur le numérique et le très haut-débit, êtes-vous prêtes à travailler avec les départements ? (François Sauvadet préside le conseil départemental de Côte-d’Or, ndlr).
Pour lui, « ce DOB est très décevant et manque clairement d’orientations ! Ce débat, aujourd’hui, est un simple ‘tour de chauffe’ ».
Sophie Montel : «Heureusement
que le ridicule ne tue pas !»
Prenant la parole après François Sauvadet, en tant que présidente du groupe FN, Sophie Montel, en plus de l’incident du matin, a centré son intervention, non pas sur le DOB mais sur… François Sauvadet à nouveau.
Toute fois elle a eu également quelques mots aigres-doux envers Marie-Guite Dufay : « Vous nous dites que la région est en ordre de marche mais où, à Dijon ou à Besançon ? Vous nous parlez également de votre méthode ‘basée sur le dialogue et la concertation’, alors même que le maire de Dijon traite celui de Besançon de ‘gougnafier ‘ ».
« Sur l’agriculture, vous ne manquez pas de culot, puisque vous feignez de vous plaindre aujourd’hui du résultat de la politique de la commission européenne ».
Elle est également revenue sur la polémique autour de la hausse des indemnités des élus régionaux : « Je signale, alors que nous nous sommes abstenus sur ce vote, que M. Sauvadet se présente aujourd’hui comme l’opposant le plus farouche à cette hausse et nous reprochant de nous être mollement abstenus selon lui. Je voudrais rappeler à François Sauvadet certaines vérités. J’ai une bien piètre opinion de lui, il représente la caricature du politicard, qui n’a toujours pas démissionné de son mandat de député », avant que des critiques à droite ne fusent pour dénoncer des « attaques personnelles » contre François Sauvadet.
« Non, je ne vous laisse pas terminer Mme Montel », s’est agacée Marie-Guite Dufay. « Je suis prête à réentendre votre position mais ce n’est pas une occasion de s’en prendre à d’autres ».
Et Sophie Montel de reprendre : « Nous avons été les seuls à proposer la baisse de ces indemnités. Heureusement que le ridicule ne tue pas ».
Jérôme Durain (PS) dénonce du
«grand-guignol» de la part du FN
Président du groupe PS, Jérôme Durain, revenant sur la polémique soulevée par le FN via les fameuses pancartes a lancé « nous vivons une période difficile et la démocratie est malade. Je condamne cet incident. Ceux qui se demandent encore ce qu’est le FN l’ont vu : du grand-guignol et du cirque », évoquant « les pages les plus sombres de notre histoire ».
« Imaginez le temps qu’ils ont passé à mettre au point ces pancartes. Et bien les électeurs vous attendent sur autre chose que des travaux manuels ».
Avant d’expliquer que la majorité avait « pris sa plume pour écrire l’histoire de notre territoire avec un grand H ».
« Quand les temps sont durs, il faut aller à l’essentiel » et de citer « les plans d’urgence sur l’agriculture et l’emploi ».
« Le monde agricole est en crise et nous allons voter un plan pour favoriser notamment les revenus complémentaires ».
Avant d’inviter les deux oppositions, FN et droite à « la critique constructive plutôt qu’au commentaire ».



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