Chalon sur Saône

Pour Chalon Autrement, "jouer Kergomard contre Lurçat n’a pas de sens"

Communiqué de Chalon Autrement

 

Dans sa lettre ouverte à l’inspecteur académique diffusée la semaine dernière à la presse, le Maire de Chalon dit qu’il sera «à l’écoute des parents d’élèves des différentes écoles concernées » (par les propositions d’ouvertures et de fermetures de classes pour la rentrée de septembre 2016) et qu’il leur « apportera tout son soutien ainsi que celui des élus de la majorité municipale ».
Dans les écoles listées, ne figurent pas celle de Jean Lurçat.

Pourtant, dans le même courrier, cette école fait l’objet d’un paragraphe et d’une attaque en règle de la proposition de l’Education nationale de «créer une classe de moins de trois ans».

Ce refus de la proposition du DASEN pour Jean Lurçat, s’appuie sur 3 points :

• Ecole non située en zone REP (éducation prioritaire)
• Ecole dont les effectifs sont en baisse et que le taux de natalité du quartier ne devrait pas relever
• Ecole dont le maintien des effectifs est obtenu par scolarisation d’enfants extérieurs à Chalon.

On comprend donc que le maire ne soutiendra pas les parents d’élèves scolarisés à Jean Lurçat ou qui envisageaient cette école pour la rentrée.

Car rappelons le tout de suite, oui cette école opère un recrutement hors de son secteur et pour une raison toute simple : elle dispose d’une classe PHOTO qui, sur le modèle des classes CHAM, CHAD et CHAN, ouvre ses portes au-delà de sa seule zone de recrutement règlementaire : le quartier. Et si les parents envisagent cette classe avec et pour leurs enfants, ils y inscrivent le plus tôt possible dans la scolarité et ce, pour éviter aux enfants de changer d’école et donc de perdre leurs copains. Le recrutement « extérieur » (logiquement) effectué par l’école Vivant Denon pour ses classes à horaires aménagés, ne pose pas de problème au maire ; alors pourquoi pas à l’école Jean Lurçat ???

Cette classe PHOTO est reconnue. Elle est un vrai plus pour la scolarité des enfants, au même titre que la musique, la danse, la natation ou le théâtre pour d’autres écoles.

Cette école a développé en plus de cela, un projet d’accueil des tout-petits selon les principes énoncés par la ministre de l’Education nationale. Il ne s’agit pas seulement de faire entrer des enfants de 2 ans à l’école ; ce nouveau dispositif requiert de vraies compétences et des moyens spécifiques.

Alors, jouer Kergomard contre Lurçat n’a pas de sens, hormis celui de vouloir diviser – les parents et les enseignants - qui seraient mis en concurrence les uns aux autres.

Dans une phrase qui ne supporte pas la contradiction, le maire dit souhaiter que la scolarisation des moins de trois ans soit réservée aux quartiers REP ; décision unilatérale donc qui fait fi des attentes de parents d’autres quartiers ; au nom de quoi ? De quel droit un maire peut il décider seul ce qui est bon ou pas pour des enfants de moins de trois ans. Car c’est bien ceci qui se joue quand on se souvient que l’adjointe à l’éducation expliquait aux parents en conseil d’école que passer toute la journée à l’école – cantine et garderie comprises – n’étaient pas une bonne chose pour eux. Mais que savent-ils ces élus, des difficultés que rencontrent certaines familles et on pense naturellement aux nombreuses familles monoparentales chalonnaises où un seul parent doit tout concilier : vie professionnelle et personnelle ?

Une nouvelle fois, le maire de Chalon, dans une attitude qu’on lui connaît bien désormais, hausse le ton, gesticule, communique via la presse, là où au contraire, il faudrait travailler avec l’Education nationale tout au long de l’année, tant avec le DASEN qu’avec les directeurs d’école et les parents. Mais pour cela il faudrait avoir une ambition pour l’école, une ambition autre que celle de faire taire les uns ou les autres avec des coups de menton.