Chalon sur Saône

Ce jeudi, pour vous faire oublier une éventuelle journée de m…, la Bobine de Chalon a choisi de projeter « A perfect day, un jour comme un autre »

Ce jeudi, pour vous faire oublier une éventuelle journée de m…, la Bobine de Chalon a choisi de projeter « A perfect day, un jour comme un autre »

Toujours dans le cadre de ses « jeudis », la Bobine a décidé de projeter une comédie, ce qui devrait ravir nombre de ses membres qui, à l'occasion de l’assemblée générale de cette association en novembre dernier [1], un peu lassés sans doute de voir des drames donnant l’envie de se pendre en sortant du cinéma, avaient émis le souhait de voir un peu plus de films légers, dans l’esprit, justement, de "A perfect day, un jour comme un autre" [2].

« Y a toujours plus profond qu’le fond ». C’est ce que chantait le défunt Mano Solo dans Julie, une chanson de son premier album, l’un des meilleurs : La marmaille nue (1993). En un certain sens, c’est un peu l’une des idées sous-jacente de A perfect day, un long-métrage de l’espagnol Fernando Léon de Aranoa, également connu pour ses recueils de nouvelles et certains de ses documentaires. En effet, pour peu que l’on se laisse happer par ce film narrant les déboires d’humanitaires œuvrant au cœur des Balkans peu après les accords de Dayton (1995), on se dit assez vite que, si le pire n’est jamais sûr, il nous guette à chaque instant, tandis que nous revient dans le même temps en mémoire l’une des célèbres lois de Murphy, à savoir que « si cela peut mal se passer, ça se passera mal ». Bref, devant A perfect day, l’idée qu’il « y a toujours plus profond qu’le fond » n’est effectivement jamais très loin.

Présenté comme ça (les Balkans, contexte humanitaire dégradé, etc.), A perfect day, c’est pas faux, n’est a priori pas le film que tout un chacun rêve de voir après une journée de travail, surtout si celle-ci a été particulièrement gratinée et riche d’ennuis en tout genre. Pourtant, c’est typiquement l’un de ces films qui font du bien. Car, même si son sujet n’est pas des plus engageants, s’avère même un peu glauque, Fernando Léon de Aranoa, qui a couvert la guerre en Bosnie et sait donc de quoi il parle, livre ici une comédie particulièrement réussie, parvenant à nous faire rire aux éclats de situations objectivement déprimantes. Une belle illustration de ce que, même face aux situations les plus désespérées, l’espoir, comme le rire, demeurent plus que jamais permis. Un film à découvrir.

S.P.A.B.

[1] Voir l’article d’Info-Chalon :

http://www.info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2015/11/24/17870/interrogations-autour-des-cinemas-chalonnais-a-l-assemblee-generale-de-la-bobine/

[2] 2015. Durée : 1 h 46.

Bande-annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19560475&cfilm=227703.html