Saône et Loire

Aurélie Mauchand du Domaine Serguier était au « Salon Vins Plaisirs » de Sennecey le Grand

Publié le 07 Avril 2016 à 06h10

Ayant intégré le domaine Serguier en 2015 en s'unissant de cœur avec Daniel Nury, Aurélie Mauchand a aussitôt adopté le Domaine Serguier. Une interview à cœur ouvert sur cette magnifique région.

Aurélie, parlez nous réellement du Domaine Serguier,

« Le domaine s'appelle Domaine Serguier. Il porte le nom de jeune fille de la mère de mon mari. C'est avant tout un domaine familial en Chateauneuf du Pape. Mon mari et moi avons créé en 2015 une EARL nommée sur les deux rives, car nous avons tous les deux un pied sur chaque rive du Rhône avec des terres en Chateauneuf du Pape côté Vaucluse pour lui, et des terres en Côtes du Rhône et Lirac dans le Gard pour moi. On aimait l'idée de mettre en avant notre aventure de chaque côté du Rhône ! »

Rappelez nous votre parcours,

« Je travaille dans le vin depuis 9 ans, historiquement dans le marketing suite à des études faites à L'ESC DIJON avec un mastere de commerce international vin et spiritueux. Mon mari est installé depuis 1997 sur le domaine, et en 2015, je l'ai rejoint après avoir acheté 5 hectares de vignes ».

Qu'est-ce métier représente pour vous ?

« Je travaillais depuis longtemps dans le vin et voulais avoir la chance de produire mon vin et faire partager ma passion pour les vins de la Vallée du Rhône. Être vigneron était plus qu'une reconversion d'adulte mais aussi l'occasion de pouvoir vivre selon mes valeurs et les faire partager. Derrière une bouteille de vin, quelle qu'elle soit, il y a un travail pour le respect du sol, pour l'entretien et la beauté des paysages, pour la préservation du patrimoine, sa valorisation. Par exemple, en Provence, les cabanons ont longtemps été abandonné avec la mécanisation. Maintenant, ils représentent le vrai emblème de l'art de vivre en Provence, et j'espère à l'avenir pouvoir proposer des dégustation dans le cabanon de ma mère ! Le nom de la cuvée donné à ce Côtes du Rhône blanc que nous avons pu faire connaître lors du salon de Sennecey le Grand les 2 et 3 avril dernier.

Pourquoi avoir choisi cette région ?

« Mes parents sont nés à Pierre de Bresse et Charettes, en plein coeur du pays Bressan et mon grand père paternel avait 5 rangées de vignes pour faire son vin. J'ai toujours été fascinée par son coin de cave et le plaisir qu'il prenait à nous faire goûter en cachette son vin. La passion naît parfois de moments simples. Elle ne m'a jamais quittée et j'ai fini par entreprendre une formation au sein de l'ESC Dijon en reprenant des études à l'age adulte. J'ai été élevé aux vins de Bourgogne, je ne me voyais pas aller ailleurs. En m'installant dans les vignes, j'ai entraîné mes parents dans l'aventure assez naturellement car les vignes sont situées dans le prolongement d'une chaîne de collines située au pied de leur maison. Il y avait un parfum d'enfance dans cette aventure, et le projet a mobilisé toute la famille. C'est d'ailleurs pour cela que la cuvée s'appelle "le cabanon de ma mère" pour le vin blanc et "la joie de mon père" pour le vin rouge. Une façon de rendre hommage à mes parents. Finalement, le Rhône est ma terre d'adoption d'une passion née en Bourgogne ».

Parlez nous du Salon Vins Plaisirs de Sennecey le Grand,

« Nous avons été contactés il y a 2 ans par le Rotary club Saint Vincent qui mettait en place un 1 er Salon des Vins à Sennecey le Grand. J'ai tout de suite voulu participer à ce Salon pour faire connaître les vins que j'aimais aux personnes de ma région d'origine. Toute ma famille est basée dans un rayon de 60 km alentour. L'occasion était trop belle ! C'est un salon de taille raisonnable en nombre d'exposants, qui nous laisse le temps d'échanger avec les gens, de faire déguster. J'ai rencontré les autres vignerons et l'ambiance était vraiment chaleureuse. Les organisateurs sont une équipe dynamique, pleine d'entrain. Je pense que tout le monde passe un bon moment.

Le salon a accueilli plus de visiteurs cette année. J'ai développé mes ventes et découvert de nouveaux clients. J'ai eu l'immense joie de retrouver près de 80% des personnes ayant découvert mes vins l'année dernière, et c'était formidable de pouvoir échanger sur leurs dégustations de l'année ».

Quel est votre objectif ?

« À terme j'espère que ce salon va encore se développer pour devenir le rendez vous bourguignon pour notre domaine. J'ai eu des contacts avec des restaurateurs chalonnais. Notre domaine, de petite taille, a une clientèle de particuliers et restaurateurs/cavistes, alors j'espère pouvoir installer du "Cabanon de ma mère", de "La joie de mon père" et des "Chateauneuf du pape tradition" sur de belles tables.

Nous participons à une dizaine de salons en France chaque année, essentiellement en Rhône Alpes et en Savoie. Nous accueillons pendant la saison touristique les clients au sien de notre chai à barrique, qui est encore une cave voûtée traditionnelle au coeur du village.Un accueil se fait aussi sur rendez vous pour faire découvrir la dégustation sur barrique. C'est une occasion en or pour présenter notre métier et notre savoir faire d'assemblage et élaboration de cuvée.

En 2016, nous allons mettre en place une matinée de participation aux vendanges gourmandes avec accueil au caveau, visite du village de Chateauneuf du pape, participation aux vendanges de notre parcelle en Chateauneuf du Pape blanc puis dégustation accompagnée d'un buffet vigneron. Cette activité se teindra les samedi 17 ou 24 septembre selon la maturité des raisins et sera sur réservation et participation de 30 euros. Chaque participant repartira avec une bouteille de Chateauneuf du Pape blanc en souvenir de ce moment. Les tenues sportives seront de rigueur car la parcelle se situe sur le lieu dit Coste Froide ».

Aurélie, quels sont vos projets ?

« Nous ballons continuer à rénover les vignes acquises récemment, notamment en réhabilitant les bordures avec la plantation d'oliviers et d'essences de garrigues. Dans paysan, il y a paysage et c'est ce que nous laisserons à nos enfants : des paysages non seulement beaux mais dont l'équilibre écologique est préservé. Le thym et le romarin sont de précieux condiments en cuisine provençale mais aussi de très belles cachettes pour la faune sauvage ( lièvre, oiseaux.. ).

Nous sommes en cours de réhabilitation d'une parcelle de 13 cépages à Chateauneuf du Pape pour élaborer une cuvée inscrite dans le patrimoine de Chateauneuf du Pape. D'ici quelques années, j'envisage même de créer un espace dégustation au coeur du magistral figuier qui borde cette parcelle.

Je ne manque pas d'idée mais parfois de patience, alors la vigne saura me rappeler qu'elle ne fait qu'un millésime par an ... ».