Chalon sur Saône

Une cure musicale de réajustement avec l'Impérial Kikiristan

Une cure musicale de réajustement avec l'Impérial Kikiristan

« Impérial Kikiristan », reconnaissons que ça en jette déjà sur le papier ! Mais lorsque c’est in situ, à la faveur du spectacle « La parade impériale du Kikiristan », répété trois fois samedi après-midi au Quartier de lune des Aubépins, c’est encore autre chose !

Tout est prétexte à la joie de vivre

La troupe de joyeux lurons (Colin Bosio, Guillaume Cottin, Jean-Romain Guyot, Nicolas Mathieu, Benjamin Poulain, Florian Vidgrain) fraîche émoulue d’une semaine de résidence à l’Abattoir dans cette ville de Chalon qu’ils doivent connaître comme le fond de leur poche à force d’y avoir distribué des flonflons en veux-tu en voilà de leur fête ambulante au fil des ans, a sévi à fond les manivelles. Cette fanfare de dix ans d’âge aux forts accents cuivrés est originaire d’une contrée située entre nulle part et un ailleurs improbable. Peu importe la nébulosité au demeurant, tant elle colporte de l’hybridation avec ses savants dosages entre les particularités enrichissantes des fanfares du Monde entier, les acquisitions des formations balkaniques, et les brass bands de la Nouvelle-Orléans. Sans domicile fixe donc, les musiques sont survitaminées, indiquant ouvertement de quel bois elles se chauffent. Actives en diable, elles sont à tous coups un hymne à la vie. Comme si elles ne se suffisaient pas à elles-mêmes, il faut que les facétieux musiciens en rajoutent systématiquement une couche, théâtralisant leurs diverses scènes de fortune. Samedi ils ont généreusement joué avec le public du lieu de convivialité de mille et une manières, accordant de la sorte des plus-values à chaque interaction. Le cumul des fonctions ne leur fait absolument pas peur, frappant le ballon de foot avec des enfants en n’abandonnant pas pour autant leur instrument, taquinant des gens attablés, ou attendant insidieusement devant les toilettes la personne qui aura eu la malencontreuse idée d’y pénétrer ! Dans un dernier coup de reins, l’Impérial Kikiristan, vigie et éclaireur, entraîna à sa suite tous les volontaires jusqu’au point de chute, à savoir le lac des Aubépins où la géante en osier Aubépine Lampion devait commencer à s’ébattre. Mais ceci est une autre histoire…

                                                                                                             Michel Poiriault

                                                                                                             [email protected]