Chalon sur Saône
Tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône - Héroïne, cambriolages et réinsertion
Publié le 16 Avril 2016 à 12h09
Les deux complices ont été condamnés à la même peine : quinze mois de prison dont neuf fermes. Ils étaient poursuivis pour six vols ou tentatives de vols dans la région de Blanzy et à Sanvignes-les-Mines en 2013. Depuis leur sortie de détention provisoire, les deux prévenus ont su faire des efforts pour sortir de la spirale infernale toxicomanie-délinquance.
Arthur cambriolait, Lucien guettait (1). Quatre vols, deux tentatives leur sont reprochés mais le bilan réel de leur collaboration serait plus important, proche de la vingtaine. Six faits, voilà ce qu’ils reconnaissent. Un mégot avec des traces ADN de l’un d’eux a été retrouvé sur une propriété visitée. A l’automne 2013, les deux amis, qui dans la liste, cambriolent deux maisons appartenant à des parents de leurs amis sont toxicomanes et fort dépendants à l’héroïne. Ils consomment 5 à 6 grammes quotidiens de cette substance –vendu 30 € le gramme au Creusot paraît-il - et volent pour subvenir à leur besoin maladif.
Paroles fortes des victimes
Depuis 2013, une incarcération provisoire et des soins plus tard, les deux prévenus semblent avoir évolué dans le bon sens. Fait rare, l’examen de leur affaire n’est pas dénué d’émotion. Souvent, leurs voix tremblent pendant l’interrogatoire mené par la présidente Therme. Même si leur bilan délinquant est important, les deux hommes ne sont pas là pour jouer les durs. D’un point de vue psychologique, c’est plutôt leur hypersensibilité et leur fragilité qui paraît les avoir amené dans la spirale de la délinquance et des vols à répétition. Le dialogue avec deux de leurs victimes, qu’ils connaissent est un moment fort de l’audience. Au-delà de la disparition de biens matériels, les deux dames partie civile, sans agressivité aucune, ont parfaitement énoncé leur malaise, traumatisées par l’intrusion chez elle, dans leur intimité, d’étrangers indélicats. Parce qu’un cambriolage de domicile ne se résume jamais au délestage d’objets plus ou moins précieux, mais reste aussi le viol d’un refuge, la maison, où chacun est censé se sentir en sécurité, à l’abri des méfaits du monde extérieur. « Ils connaissaient mon fils, j’étais prête à les aider, mais maintenant à cause d’eux, j’ai peur de rester dans ma maison. » Elle se tourne, très émue, vers les deux prévenus, qui ne brillent guère : « Vous n’avez rien volé, juste cassé un peu un volet, une fenêtre. Mais surtout, vous m’avez un peu détruite à l‘intérieur. » L’autre victime, maman elle aussi d’une de leurs connaissance insiste : « Je sais pourquoi ils ont agi comme ça, mais ça n’excuse rien. Le plus dur à accepter dans cette histoire, c’est leur trahison. Je souhaite qu’ils s’en sortent ».
Larmes et prise de conscience
« Le choc d’avoir été en prison m’a mis du plomb dans la tête, j’ai pris conscience du mal que j’avais fait », explique Lucien, qui contrairement à son complice avait déjà eu maille à partir avec la justice avant 2013. « C’est un tout qui fait que j’ai dérapé, que je suis tombé dans l’héroïne. Ma copine m’a quitté, j’ai perdu mon emploi ». « Mais vous pensez à quoi quand vous cambrioliez ces maisons, quand vous cambriolez de plus des maisons de familles que vous connaissiez ? » « Oh, à l’époque, je ne pensais pas », répond Arthur.
Le parquet note que les prévenus ont tenté de « reprendre en main leur parcours depuis leur sortie de prison ». Car l’incarcération marque aussi pour eux le début des soins. Lucien, qui s’est contenté de faire le guet mais a joué les instigateurs a mis davantage de temps à reconnaître ses responsabilités qu’Arthur. Le parquet, sensible aux efforts de réinsertion et de désintoxication réussie des prévenus et à leur sincérité – Arthur a décroché un emploi de boulanger, Lucien a multiplié les stages d’insertion – requiert une peine forte similaire : 24 mois de prison, dont 12 avec sursis et une mise à l’épreuve de deux ans.
L’avocat d’Arthur, Me Ramazan Oztürk, insiste sur l’effondrement rapide de la vie « stable » de son client, voilà trois ans. « Il avait une vie banale sans histoires, qui a basculé en 4 mois : séparation sentimentale, perte d’emploi, inactivité, on n’est pas tous égaux devant ces ruptures. II a vécu une descente brutale et incontrôlée vers la dépendance à l‘héroïne, il a perdu 28 kg. Il aurait pu trahir n’importe qui et voler n’importe quoi pour obtenir de la drogue. Il a eu le courage de refuser la personne qu’il était devenu, ce toxico, ce voleur. Il a trouvé un emploi dès sa sortie de prison. L’héroïne n’a pas eu le temps de le détruire ».
Les deux prévenus ont été condamnés à 15 mois de prison dont neuf fermes, qui sont aménageables. Leurs peines avec sursis sont assorties d’une mise à l’épreuve de deux ans avec obligation de travailler, de soins, d’indemniser les victimes.
Florence Genestier
(1) Prénoms changés (1).
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