Chalon sur Saône

Tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône - Trois mois de prison avec sursis simple pour avoir détenu de l’herbe et des armes

Tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône - Trois mois de prison avec sursis simple pour avoir détenu de l’herbe et des armes

Cet habitant du Breuil possédait chez lui des vieilles armes et munitions jamais déclarées. Lors d’une perquisition, les forces de l’ordre ont aussi trouvé de l’herbe.

Ce sexagénaire, papa et papy, a une allure baba-cool et donne l’impression, à la barre, d’une personne écorchée vive et hypersensible.  Il a subi coup sur coup plusieurs deuils difficiles dans sa famille et connaît quelques problèmes de santé, après un épisode dépressif. Rien ne soulage plus ses douleurs récurrentes que le « cannabis en tisane ». Depuis dix ans, il a un travail fixe. A l’époque des faits, en juin et septembre 2014, il hébergeait encore l’un de ses fils, impliqué dans une affaire pour laquelle le fiston a d’ailleurs été relaxé en appel. Mais la police est venue perquisitionner, a saisi des choses pendant l’enquête, des objets répréhensibles. Une 22 long-rifle, offerte par sa femme voilà trente ans, qui n’a jamais servi et a toujours été « décorative ». Habitant Torcy pendant des années, « un quartier chaud », ça le rassurait d’avoir une arme à la maison, dans sa chambre. « Quand vous dites que cette arme décorait, on n’achète pas des munitions pour des décors. Quand on entend que vous avez été déprimé, ce n’est pas très rassurant… » commente la présidente Therme. « J’ai été turbulent et alcoolique dans ma jeunesse, je ne bois plus depuis dix-huit ans, j’étais comme un grand-frère pour les jeunes, je ne me laissais pas faire. Je n’ai pas eu une vie facile », résume le prévenu. De plus, raconte-il, les 40 grammes d’herbe trouvée chez lui ont « beaucoup fait rire la police, elle n‘était pas mûre ». Bref, des armes pour la déco, de l’herbe qui n’en est pas vraiment… Pour le parquet, le prévenu « tient un discours préoccupant et a adopté un comportement assez léger. Même si les armes ont été offertes et possèdent une valeur sentimentale, elles sont détenues sans autorisation. C’est tout de même faire preuve d’une inconscience incroyable, de détenir pendant trente ans, des objets dangereux».

Le tribunal l’a reconnu coupable de détention d’arme et de stupéfiants et l’a condamné à trois mois de prison avec sursis. Et a confisqué les armes non déclarées.

F.G.