Grand Chalon

Le comité des usagers du réseau de bus du Grand Chalon relève désormais les conséquences économiques du Transport à la demande

Le comité des usagers du réseau de bus du Grand Chalon relève désormais les conséquences économiques du Transport à la demande

Le combat du Comité des usagers du réseau de bus du Grand Chalon est loin d'être terminé. A la veille de leur réunion avec Sébastien Martin, programmée au dernier conseil communautaire, ils font état de conséquences économiques.

Anissa Lecoustre en tête, accompagnée de Gérard Bouillet pour Châtenoy le Royal, de Guy Talès pour Saint Rémy et désormais de Fabrice Carpier pour le CHS de Sevrey, ont pointé du doigt les conséquences désormais économiques du redéploiement des lignes régulières en transport à la demande. S'appuyant sur les données chiffrées officielles de la fréquentation des lignes avant l'application du TAD, le Comité des Usagers pointent du doigt "la baisse de fréquentation de 45 % entre 2013 et 2014 de l'arrêt SaôneOr sur la ligne 1. On n'invente rien.. il suffit juste de lire les chiffres. Nous ne comprenons pas ce besoin d'agir sur la ligne 2 qui totalisait 4435 voyages/jours faisant d'elle la deuxième ligne la plus fréquentée du réseau". 

"Il y a un renforcement de l'isolement des personnes en situation de précarité" insiste Guy Talès. "Partout où le bus ne passe plus, c'est simple, c'est le renforcement de l'isolement. Les témoignages sont affligeants après la suppression de certains arrêts. On a des témoignages de détresse qui affluent. Interrogez la patronne du bar ici qui vous fera part du quotidien vécu par les usagers. Où sont les arrêts réguliers en période de vacances scolaires ? Si on veut traiter les actifs... ils ne travaillent pas pendant les vacances ? Ils doivent retourner sur du transport à la demande. 

Sur le dossier de l'emploi, c'est Anissa Lecoustre qui a fait part d'un échange avec le directeur de Babou France qui a fait part de ses inquiétudes sur la zone Californie. Plusieurs facteurs sont en cause et pas seulement les bus bien évidemment. L'aménagement du Pont Jean Richard et surtout de la RCEA sont pointés du doigt dans la baisse de la fréquentation mais la direction de Babou n'oublie pas non plus le redéploiement du réseau de bus... même si avant le TAD aucun arrêt  n'était lié spécfiquement à la zone commerciale Californie.

Même son de cloche du côté du CHS de Sevrey et là c'est bien plus grave puisque "'l'hôpital départemental psychiatrique n'est plus desservi" insiste Fabrice Carpier "avec les conséquences sur la sécurité sociale. Dîtes vous bien que les patients bénéficieront de transports sanitaires sur ordonnance médicale. Ce n'est ni le Grand Chalon ni l'hôpital qui paieront mais bien la sécurité sociale. Où est l'économie ? C'est un vrai gag !". Pire, Fabrice Carpier fait état de risques pesant sur le non-renouvellement de contrats de salariés au sein du CHS "par défaut de bus pour être à l'heure au boulot. Nous avons des dispositifs d'accompagnement pour des salariés précaires à qui on demande de la réactivité professionnelle, c'est désormais impossible avec la commande d'un transport 2 heures à l'avance quand tout va bien, sans compter le fait que le CHS est un gros contributeur de la taxe transport à plus de 200 000 euros/ an. Où sont les services face à notre cotisation ? Tout le monde se le demande."

"Sur le plan psychiatrique, le transport à la demande est trop complexe et pas adapté pour nos patients. Imaginez ce que cela peut être pour des schizophrènes sur le plan cognitif ou encore pour des patients placés sous tutelle. Qui gère le Transport à la demande si ce n'est l'équipe soignante" insiste Fabrice Carpier qui pointe la responsabilité du Grand Chalon dans le fait "que des patients vont à pied du CHS au Leclerc de Lux par exemple". "Il y a un vrai  sujet lié à la réintégration sociale de nos patients de part leurs activités thérapeutiques de jours. A quand une réaction de l'Agence Régionale de Santé? ". 

Une réunion de restitution est programmée le 2 mai à 19h30 à la,salle Georges Dumont à Lux afin de faire état des avancées. 

Laurent Guillaumé