Ceci reste entre nous : Edouard Baer aura des rapports conflictuels avec Léa Drucker le 30 avril à Chalon

L’heure du dernier rancard (le huitième) des Théâtrales 2015-2016 sonnera –déjà-le samedi 30 avril à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, avec Edouard Baer et Léa Drucker pour parachever l’existant en beauté. Inutile cependant de vous précipiter si le précieux sésame d’entrée ne vous a à ce jour pas été attribué : la comédie se jouera à guichets fermés ! Edouard Baer s’est confié à info-chalon.

On ne présente plus Edouard Baer, tant il est polymorphe. Vendeur de yaourts dans « La porte à côté », n’aura-t-il de cesse de se chamailler avec sa voisine de palier, Léa Drucker en l’occurrence, psy. Chacun traquera par ailleurs sur le net celle ou celui avec qui le bonheur conjugal effacerait les stigmates de ces relations à couteaux tirés…Edouard Baer s’est confié à info-chalon.

« La porte à côté », est-ce une situation réellement intenable pour les deux protagonistes ?

« On peut être attiré par ce qui est énervant. Dans le cas présent ils ont peu de temps, ils hésitent entre l’envie de se gifler et de s’embrasser. C’est une sorte d’électricité amoureuse entre deux personnages. Je crois que ça fait partie des gens, il y a souvent ça dans la vie, c’est un maintien effectif. Il y a beaucoup de couples qui tiennent comme ça, en continuant à s‘engueuler comme au premier jour. Est-ce que vous continuez à vous aimer comme au premier jour ? Oui, on s’engueule toujours autant ! »

Cette fiction ne pourrait-elle pas trouver son origine dans la vraie vie ?

« Ah oui, bien sûr, ce sont vraiment des personnages de la vraie vie. Il y a un mélange de solitude, de ces personnes qui ont à la fois une vie sociale qui a l’air sympa, marrante, avec un métier, et qui se retrouvent le soir sur des sites internet de rencontre car ils ont du mal dans la vraie vie à se croiser. C’est une solitude moderne. »

Le feu sacré est-il toujours là après maintes représentations ?

« C’est une pièce de toute façon qui, grâce à ses scènes de colère, vous ramène à une certaine réalité. Même si un jour, je ne sais pas pourquoi, vous êtes crevé, ou de mauvaise humeur, vous avez appris une mauvaise nouvelle avant de monter sur scène, c’est une pièce tellement tout feu tout flamme, tellement intense, qu’on est obligés, quand on la joue, de rentrer dedans. Et puis l’avantage au théâtre c’est que ce n’est jamais le même public, donc ce sont les spectateurs qui viennent les premiers soirs ; ça nous fait recommencer aussi. L’autre avantage en tournée c’est que l’on va dans beaucoup de théâtres, ce qui fait qu’on arrive à chaque fois dans un lieu différent, on repart à 0. Ca remet les pendules à l’heure chaque soir. »

Votre profil artistique comporte de nombreuses facettes. Vers laquelle va votre préférence ?

« J’aime bien la troupe. J’aurais voulu faire Marcel Pagnol comme métier, c’est-à-dire avoir des troupes d’acteurs et de techniciens, faire des films et des pièces. Mais surtout vivre en troupe, en groupe. »

Y a-t-il encore un domaine que vous n’avez pas exploré et qui vous tient à cœur ?

« Non, mais j’aimerais refaire dans chaque domaine. Refaire de la radio, parce que je pense que c’est formidable, surtout tôt le matin, quand les gens sont de mauvaise humeur, ont la vie dure et vont travailler. Le théâtre, je voudrais remonter des spectacles. J’aimerais refaire dans tout. Un peu comme les cyclistes, faire mieux la prochaine fois. »

Quelle vision souhaitez-vous que le public ait de vous ?

« Oh, pas tellement, nous on aime bien que les gens aiment le travail, les œuvres, les ouvrages, et que l’on ait une image un peu tranquille. C’est bien les gens avec un nom connu qui peuvent passer anonymement dans la rue…J’aimerais bien que les gens n’aient pas d’image de moi, mais qu’ils apprécient des choses, en disant : tiens « La porte à côté » c’est vraiment formidable, ce qu’il a fait c’est bien, etc. Ca serait pas mal qu’on soit en arrière, que ce ne soit pas juste pour pousser notre ego tout le temps en avant.»  

Si vous ne deviez garder en mémoire que votre meilleur souvenir ?

« Les tournées, parce que c’est quelque chose qui permet de découvrir la France, et des villes que l’on ne connaît pas forcément. Arriver et avoir rendez-vous tout à coup dans une ville inconnue avec cinq cents, six, sept, huit, neuf cents personnes, c’est extraordinaire quand même ! L’image du théâtre et de la tournée c’est ce qu’il y a de plus beau je trouve. »

Après Chalon-sur-Saône, dans quel(s) contexte(s) pourra-t-on voir Edouard Baer à court et moyen termes ?

« On termine la tournée, là c’est la fin, il reste une semaine dans le sud-ouest. Autrement j’ai réalisé un film il y a quelques mois qui s’appelle Ouvert la nuit et va sortir en septembre avec Audrey Tautou et Sabrina Ouazani, dans lequel je joue aussi. C’est un directeur de théâtre qui a une nuit pour sauver son théâtre en cherchant de l’argent dans Paris. C’est une déambulation nocturne à la recherche de pognon ! »

Crédit photo : Emmanuel Murat                                                          Michel Poiriault

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