Chalon sur Saône

A Chalon, Magali Ripoll a exploré les méandres de sa vie au gré de son humeur facétieuse

A Chalon, Magali Ripoll a exploré les méandres de sa vie au gré de son humeur facétieuse

De l’émission « N’oubliez pas les paroles » animée par Nagui sur France 2 à l’émancipation rassérénante d’un tour de chant en guise de complémentarité, il n’y avait qu’un pas…allègrement franchi par Magali Ripoll vendredi soir en la salle Marcel-Sembat.

Ce quotidien qui n’est pas obligatoirement riant

A la mi-mars Magali créait un précédent en ce qui la concerne, puisque cette date équivaut à la sortie de son premier album, autoproduit qui plus est, désigné sous l’appellation « L’amour des lamentations ». Tout un symbole ! Un peu plus d’un mois et demi après l’artiste s’est rapprochée du public chalonnais pour des moments de partage fusionnel hors du cadre virtuel. Personnage qui abhorre se prendre au sérieux, la chanteuse-musicienne (l’accordéon chromatique et le clavier sont ses principaux outils de travail sur scène) s’est arc-boutée sur les tracas qui ne manquent pas d’être journellement vécus par tout un chacun, et notamment par elle, pauvre victime expiatoire. Ce bien-nommé album de douze titres « L’amour des lamentations » est donc consacré à la loose, à ce qui tire vers le bas à votre corps défendant. Beaucoup se reconnaîtront dans ces descriptifs…à prendre, ou pas, au second degré, c’est selon, le pas de côté effectué par rapport à la réalité lui conférant un je-ne-sais-quoi de particulièrement audible. Au travers de «Diable au corps », «Je fais pleurer les garçons », « Mon voisin », « Heureuse errance », « Cameleon boy », « L’amour des lamentations », etc. le tour d’horizon se voulait résolument festif, où il devenait loisible de danser, ne serait-ce que pour exorciser la malfaisance. Il y a du dépouillement, de la faillibilité, de l’intimité, dans cet album à l’intérieur duquel la musique pop aigrelette se taille la part du lion. Durant son récital la sémillante Magali a fait preuve de prolixité, commentant avec malice ce qui lui passait par la tête afin d’introduire ses sujets, se montrant par ailleurs très complice de son guitariste et de son claviériste. Sans compter que les choses farfelues, appréhendées comme autant d’instants de décompression salvatrice, elle est à plat ventre devant ! A l’image de son immersion dans les travées, pour une zumba destinée à davantage de grinta chez les spectateurs ! Cet aspect déluré ne saurait toutefois pas reléguer au second rang ses grandes facultés vocales qui, sans conteste, pourraient tout aussi bien tirer les marrons du feu dans un registre autre. Un bien bel atout à faire fructifier…

                                                                                                       Michel Poiriault

                                                                                                       [email protected]