Chalon sur Saône
Bruno Salomone se penchera sur le "syndrome" du rire à jet continu le 20 mai à Chalon
Publié le 10 Mai 2016 à 14h26
« Nous ç Nous », « Kaamelott », ou toujours d’actualité « Fais pas ci, fais pas ça », pour ne citer que ces seuls exemples télévisuels, « Brice de Nice » au cinéma notamment, Bruno Salomone écume les endroits notoires où l’on joue depuis deux décennies. Au terme d’une longue abstinence l’humoriste-acteur retrouve la joie ardente éprouvée en brûlant les planches. Le vendredi 20 mai à 20h ce sera au Théâtre Picolo de Chalon-sur-Saône qu’il rendra sa copie « Euphorique » au public. Interview pour info-chalon.
Quelle est donc l’histoire de Golri, dont vous êtes l’auteur ?
« C’est l’histoire d’un enfant qui naît en riant, qui va passer son existence à rire, et ça va être la seule émotion qu’il va pouvoir manifester. Du coup ça va lui poser des petits problèmes avec son entourage, même quand il va grandir, parce que c’est tout son parcours. Il y en a que ça va agacer, il y en a que ça va inquiéter, d’autres que ça va intriguer, fasciner... C’est toute sa vie vue à travers le prisme des personnages, quarante-trois à peu près, qu’il va rencontrer.»
Vous êtes actuellement en période de rodage de ce spectacle. Quels en sont les rejaillissements ?
« On emploie le mot rodage parce que ce sont les débuts, mais on va dire que je me suis bien préparé avec Gabor Rossov, qui m’a mis en scène. On a tout fait pour qu’il soit déjà rodé avant la première qui s’est déroulée il y a quelque temps, donc on a quand même bien bossé en amont. Et puis il y en a beaucoup de personnes qui pensaient que j’avais fait le feignant en racontant ma vie comme le font la plupart des gens. Ils sont hyper surpris, j’ai eu plein de retours sur les réseaux sociaux, après les spectacles, ils sont hyper emballés. Il y en a même qui étaient fans du précédent spectacle, et qui préfèrent celui-ci. Alors je me dis que c’est une belle récompense. »
A partir de quel moment considérerez-vous qu’il n’y aura plus rien à retoucher ?
« A partir du moment où je serai mort, peut-être (rires) ! Je vous avoue que le texte on l’a tellement bien bossé en amont, que je ne l’ai pas retouché tant que ça en fait. Après, rien n’est gravé, mais comme ça a été un long chemin, le démarrage a eu lieu il y a trois ans, on va dire que c’est une année, la dernière année sur laquelle j’ai pas mal bossé dessus, mais j’y ai réfléchi avant pas mal. Je pense qu’il y aura toujours quelque chose qui va bouger à un moment ou à un autre, de toute façon l’idée de la scène c’est aussi de réagir en fonction des réactions. »
Le rire serait-il si incontournable qu’il faille le prendre sans arrêt au sérieux ?
« C’est le propre du spectacle, il parle beaucoup de ça d’une manière indirecte, c’est-à-dire qu’après il y a mille sortes de rires, mais je ne parle pas forcément du métier d’humoriste, enfin j’en parle un petit peu. Là, c’est une extrapolation d’un personnage qui est complètement dans le fantasme, il rit tout le temps. Les gens peuvent avoir cette vision du comique aussi en disant : vous devez bien vous marrer, vous devez vous marrer tout le temps…Du coup, ils pensent que nous nous marrons tout le temps ! C’est ce que je dis dans le spectacle : on n’est pas là pour rigoler, mais pour faire rigoler, ce qui est un peu la nuance du truc, mais ça ne veut pas dire que l’on ne se marre pas non plus ! Je pense que l’on se marre pareillement à d’autres métiers. D’ailleurs on dit qu’on rigole beaucoup moins avec un humoriste qu’avec quelqu’un d’autre. Car en fait souvent l’humoriste c’est son métier, alors pour le faire rire il faut trouver le truc un peu plus atypique. Il n’est pas toujours généreux en rires, le comique ! Il aime bien faire rire, mais qu’on le fasse rire, des fois même ça peut le gêner, c’est très particulier.»
Entre les films, la télé, les voix off, le doublage, le théâtre, les one-man-show, est-il facile d’y retrouver ses petits ?
« Oui, mais là j’avais besoin de retourner sur scène, elle me manquait, et d’être dans la vérité avec les gens. Ainsi que de faire vraiment mon métier de comédien jusqu’au bout. »
Voler de ses propres ailes, ou faire partie intégrante d’un bloc compact comme auparavant avec les Nous ç Nous, est-ce simplement une complémentarité, ou alors le désir fort de se singulariser ?
« Non, non, parce que j’ai commencé par le one-man-show. Quand la rencontre a eu lieu avec les Nous ç Nous on avait chacun notre one-man-show, donc j’en ai toujours fait à côté, et les gens des Nous ç Nous aussi. Justement l’intérêt de cette troupe, c’était des individualités qui se regroupent. »
Vingt-cinq ans de scène à votre actif, quels enseignements en retirez-vous ?
« Là ça fait treize ans que je ne suis pas remonté sur scène, il faut bien préparer le retour, être convaincu. Il faut vraiment que ça parte de nous. La scène, pour moi ce n’est pas un business, les gens le sentent si on leur ment, donc il faut être sincère. »
Que faut-il vous souhaiter pour la suite ?
« Du rire, une euphorie permanente, de la joie, du bonheur, tout ça. Que des trucs positifs, tant qu’à faire ! J’aimerais bien qu’on me fasse rire moi aussi un petit peu ! «
Infos pratiques
Le dernier chapitre des Evasions Rieuses 2016 d’A Chalon Spectacles sera écrit par Bruno Salomone le 20 mai au théâtre Piccolo. Tarif unique : 22,00 euros. Accueil et billetterie : Fanny au Parc des Expositions chalonnais (03.85.46.65.89 –[email protected]). Office de tourisme du Grand Chalon, 4 place du Port Villiers (03.85.48.37.97). Web : réseaux Fnac/Billetel et Ticketmaster.
Crédit photo : Renaud Corluer Michel Poiriault
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