Côte chalonnnaise
Grand Chalon et services de l'Etat main dans la main pour accompagner les viticulteurs victimes du gel de printemps
Publié le 12 Mai 2016 à 07h24
Gilbert Payet, Préfet de Saône et Loire, était reçu ce mercredi par les viticulteurs de la Côte Chalonnaise. Après le gel de printemps, certaines parcelles ont été touchées à 100 %.
Le rendez-vous entre le Préfet de Saône et Loire et les viticulteurs de la Côte Chalonnaise était calé depuis plusieurs semaines... avant même que l'épisode du gel de printemps ne vienne impacter quelques 10 000 hectares de vignoble en Bourgogne. Du coup, la visite du jour a pris un tout autre accent que celui prévu initialement. En présence de Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, Juliette Méténier - maire de Givry, Dominique Juillot - maire de Mercurey, Daniel Christel - Maire de Saint Désert, Guy Duthoy - maire de Saint Mard de Vaux et de Jehan-Erick Winkler, Sous-Préfet de l'arrondissement de Chalon sur Saône, Gilbert Payet - Préfet de Saône et Loire, s'est plié au jeu des questions-réponses face aux interrogations de la filière viticole.
"Centraliser, organiser et ne pas perdre de temps" a lancé Sébastien Martin auprès des professionnels du vin, conscient des difficultés de trésorerie qui risquent de se poser sous peu pour un certain nombre de petits producteurs de la Côte Chalonnaise, qui ont perdu entre 50 et 100 % de leur récolte à venir. Mais si l'année 2015 aura été un cru exceptionnel, "on sait que les aléas climatiques font parti de votre quotidien".
"Un gel sournoi avec la Saône et Loire pas la plus touchée"
Face à l'interpellation des viticulteurs, le Préfet de Saône et Loire a appelé les viticulteurs locaux a relativisé et surtout à s'organiser plus efficacement face à de tels aléas. "La Saône et Loire n'est pas le département à avoir été le plus touché en Bourgogne-Franche Comté. Je vous rappelle que chez vos voisins de Côte d'Or, ce sont 7000 hectares qui ont été impactés, sans compter le fait qu'il y a d'autres secteurs agricoles bien plus touchés par la crise, tel l'élevage" a tenu à préciser sans détours le représentant de l'Etat. Adepte du discours de vérité, le Préfet n'a pas maché ses mots à destination des producteurs locaux. "Vous devez réfléchir à des mécanismes de solidarité interne, mener une réflexion sur les relations entre fermiers, exploitants et propriétaires et à tous les mécanismes périphériques à mettre en place".
"Il faut objectiver les choses. Une commission passera dans vos exploitations afin d'expertiser les conséquences surtout sur le long terme, une fois que les choses seront stabilisées".
Appel à souscrire une assurance
Le Préfet de Saône et Loire a rappelé l'importance d'avoir une assurance intempérie et souligné le dispositif d'accompagnement permettant le subventionnement d'une partie de l'assurance. Un sujet qui est dans bien des bouches et ce d'autant plus par rapport au coût. Du côté de Rully, après les épisodes de grêle et de gel, les viticulteurs ont d'ores et déjà fait le choix avec le poids que cela peut représenter dans la trésorerie.
"Pour la récolte de l'année, c'est considéré comme un risque assurable" a martelé le Préfet de Saône et Loire, appelant les viticulteurs à intégrer cette dimension, tout en signalant que toute une série de dispositifs existent. "400 viticulteurs ont d'ores et déjà demandé à bénéficier de la couverture assurantielle. La récolte 2016 n'est pas assurée par le fonds de calamité agricole. Il entrera en vigueur seulement à partir de 2017 et seulement si la chute de production est au moins égale à 30 % de la production moyenne habituelle".
"Faites appel à la Conférence des chefs des services financiers !"
Le Préfet de Saône et Loire a demandé aux viticulteurs de se rapprocher de la Direction Départementale des Territoires afin de monter des dossiers permettant de bénéficier de tout un panel d'outils. Exonération partielle de charges, exonération partielle de fiscalité, report d'annuités... sont autant d'outils d'ores et déjà à disposition des viticulteurs impactés par le gel.
Pour Amaury Devillard, Président de l'ODG de Mercurey, "on a besoin d'éléments factuels. A qui on s'adresse ? A quel guichet ? Quelle procédure ?".
Un sujet dont l'ambiguité a été levée par le Grand Chalon qui entend servir de relais administratif pour les viticulteurs de la Côte Chalonnaise auprès des services de l'Etat.
Laurent Guillaumé
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