Opinion

La « malbouffe » ça existe surtout pour des malades !

Coup de gueule d’un patient ayant passé quelques semaines dans un centre hospitalier du Chalonnais, au désespoir de son estomac maltraité par une nourriture que l’on ne servirait pas à des cochons.

Il faut l’avoir vécu, comme ce patient a pu le vivre et comme la très grande majorité de celles et ceux qui sont passés par cet établissement hospitalier pourtant de renom sur le plan médical, pour se rendre compte combien l’on peut se moquer ou que l’on « se fout » de la façon dont est soi-disant « cuisiné », ce mot n’a d’ailleurs plus son sens dans ce cas, ce qui est servi midi et soir aux malades en post opérations ou aux résidents en séjour prolongé de rééducation ou soins de suite prolongés.

Certes les patients ont le choix dans des menus présentés quelques 48 heures avant par une charmante hôtesse, qui fait son travail d’enregistrement. Les noms sont parfois pompeux, mais à quoi cela sert puisque le verbe « cuisiner » perd tout son sens quand arrive sur un plateau (chaud d’un coté, froid de l’autre), une nourriture qui peut à peine plaire à un élevage de cochons.
Tout y est : les odeurs désagréables surtout lorsque les plats sont sur des bases de poisson; des légumes qui visiblement sont des produits congelés et qui trempent dans un liquide qui laisse un gout d’eau de vaisselle, des viandes noyées dans des sauces. La liste est longue. Même des fruits ont été servis pourris en partie, voir verts pour certains. Les réclamations sont nombreuses et c’est en étant au milieu des patients que l’on rend compte que cela n’est pas propre à une personne.

Quand on sait qu’il est demandé un prix de journée non négligeable auquel s’ajoute un forfait journalier et un prix de chambre individuelle, ils sont nombreux à demander cette prestation, cela peut relever du scandale, une véritable honte et une notion évidente de profit au détriment de qui :
- des malades et patients qui ne peuvent que subir, certains médecins se faisant aussi les interprètes de leurs patients auprès de la direction
- des organismes sociaux (Sécurité sociale, Mutuelle, etc …) qui prennent tout ou partie en charge ces couts. C’est donc la collectivité toute entière qui subi et paie également
- du personnel soignant qui lui aussi constate dans son assiette, qui est le premier à recevoir les doléances des malades alors qu’ils sont parfaitement à l’écoute et au service des hospitalisés et des résidents temporaires.

N’ayons pas peur des mots : c’est honteux de servir de tels repas !

Personne ne cherche à avoir dans son assiette une cuisine raffinée ou comme chez soi. Une cuisine collective peut cependant être mieux travaillé avec un peu d’art et et de gout, afin que cela serve essentiellement à remettre sur pieds les patients, en non l’effet inverse, comme certains l’ont été, en revenant malades chez eux jusqu’à ne plus vouloir avaler quoi que ce soit durant 48 heures.

Si l’on faisait un peu abstraction de la notion de profit avant tout, une entreprise n’est pas faite pour perdre de l’argent, cela se comprend, mais il n’y a aucune raison pour que cela soit aux dépens d’une collectivité ou de malades. Peut-être est-ce aussi une question de compétence en matière de direction ou de choix de personnel mais donner à manger correctement à un malade est fait aussi pour le rétablir, non l’empêcher de s’alimenter et quel que soit l’âge de chacun.

Cela s’appelle aussi du respect, un mot que l’on semble totalement oublié dans cet établissement en matière de service restauration.

JC Reynaud