Chalon sur Saône

François Morel s'en vint à la librairie Develay...et la lumière fut !

François Morel s'en vint à la librairie Develay...et la lumière fut !

Entre « La fin du monde est pour dimanche », pondue en 2013 et interprétée mardi soir, puis le lendemain, toujours à l’Espace des Arts, François Morel a effectué mercredi après-midi un crochet par la librairie-papeterie Develay située au n°1 de la rue du Général de Gaulle à Chalon-sur-Saône, pour des instants de partage à la bonne franquette avec ses lecteurs, dédicaces à la clé. Des lecteurs bien souvent admiratifs de sa stature et de son envergure, particulièrement focalisés sur l’aventure des Deschiens.

Un semeur de bonheur

La librairie Develay, ainsi nommée depuis février 2014 dépend de celle de Villefranche-sur-Saône, et est cornaquée par Jean-Noël Riblier. Dès lors qu’un artiste se produit deux jours consécutifs dans la même ville il est manifestement plus aisé de l’inviter, a fortiori lorsque l’on en est aficionado de longue date –ce qui est le cas de Jean-Noël- et cerise sur le gâteau, quand les deux protagonistes sont natifs de la même commune, en l’occurrence Flers (Orne) ! Alors, histoire de retenir l’attention du chaland, un certain nombre d’ouvrages de François Morel ornaient une partie de la devanture de l’établissement : « Je rigolerais qu’il pleuve », « Meuh », « La fin du monde est pour dimanche », « L’air de rien », « Je veux être futile à la France »…Ne restait plus qu’à pénétrer gaillardement dans un macrocosme nullement piqué des hannetons. Acteur, metteur en scène, chanteur, réalisateur, scénariste, chroniqueur, François Morel est détenteur du Prix Alphonse-Allais décerné en 2012 « pour l’ensemble de son œuvre », du Prix Raymond-Devos accordé en 2013, ainsi que, liste non exhaustive, du grade d’Officier des Arts et Lettres en 2013. Très abordable et sympathique, l’homme n’aura fait que des heureux autour de lui dans la cité de Niépce.

 

Courtisans d’un jour…courtisans de toujours !

Sandrine Dovergne, de Mercurey, était aux anges. « Je l’ai vu dans Le Bourgeois gentilhomme. Je suis venue ici pour échanger sur mon parcours, grâce et à cause de lui. Il m’a offert deux places pour le soir, je n’en revenais pas, je suis follement contente. C’est le début de mon nouveau monde ! Je suis déjà sur un nuage, j’ai de la chance, mais la chance vient de l’audace ! » Pour Catherine, de Chalon, « Il m’évoque quantité de choses, ça date des Deschiens. J’ai vu « Les Diablogues », j’écoute ses chroniques sur France Inter, et il a des rôles d’anthologie au cinéma. Je l’aime beaucoup en tant que comédien. Il a la finesse des mots, tout en étant drôle, mais pas moqueur ni méchant. Il pose le doigt juste là où il faut. » Habitante de Lux, Séverine ne masquait pas son plaisir de l’avoir rencontré, associant son conjoint en faisant dédicacer un livre. « Mon mari est super fan. C’est sa fête demain, ça sera un beau cadeau pour lui. » La Chalonnaise Sandrine quant à elle était accompagnée de sa fille. « François Morel, c’est plein de bons moments ! Déjà, je l’ai beaucoup apprécié avec les Deschiens, j’ai bien aimé cet univers. Ses chroniques sont intéressantes, j’aime beaucoup ce qu’il dégage, sa simplicité. Il dit les choses franchement. »

 

Un appétit artistique gargantuesque

« La fin du monde est pour dimanche » jouée à deux reprises à Chalon et comptabilisant plus de trois cents représentations, s’avère un savant dosage entre plusieurs éléments. « C’est plein de trucs disparates : des chroniques empruntées au « Fou du roi » sur France Inter, une fan de Sheila qui a l’impression d’être en figuration, des amours impossibles comme celles d’une huître, etc. J’ai réuni quantité de textes sur le temps qui passe, la recherche du bonheur…Je voulais un spectacle en dehors de l’actualité », raconte François Morel, qui indique aussitôt la direction du vent. «Ca donne plutôt du courage aux gens. Le thème peut paraître plombant, mais les gens sortent avec de l’énergie, de la légèreté. » Pour sûr, le talentueux personnage multi-facettes n’a pas à combattre l’insidieuse lassitude. » Je pourrais jouer le spectacle très, très longtemps. Je ne me suis jamais ennuyé, d’autant plus que je l’ai transformé au fil des spectacles. » Sa longue et riche carrière, pour hétéroclite dans le bon sens du terme qu’elle soit, ne l’a pas rassasié. « Je pense qu’il y a énormément de choses que je n’ai pas faites, notamment au cinéma, où je n’ai pas eu des rôles inoubliables. Et je suis tellement heureux sur scène ! « 

                                                                                                 Michel Poiriault

                                                                                                 [email protected]