Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Un an de prison pour menaces envers des surveillants pénitentiaires

TRIBUNAL DE CHALON - Un an de prison pour menaces envers des surveillants pénitentiaires

Habitué à être condamné pour des outrages depuis quinze ans, il a prononcé les mots de trop.

Le prévenu est absent mais est représenté par son avocate, Me Valérie Faure-Revillet. Ce trentenaire a un passé lourd en condamnations pour insultes. Dix-neuf mentions à son casier judiciaire au total, dont huit pour outrages et trois pour violences. Incarcéré au quartier disciplinaire de la prison de Varennes-le-Grand ce mois de décembre 2012, le prévenu est plutôt mal réveillé et n’a aucune intention de sortir en promenade. Alors les menaces fusent : « Je vais t’arracher les jambes », « Je te mettrais une balle de 11-43 dans le genou » « Dans trois semaines je suis dehors et je t’attends à la sortie ». Tout à sa colère, il enchaîne les insultes racistes et les intimidations visant les familles des surveillants pénitentiaires. Bref, de la grande poésie.

 

Plus tard, il expliquera sa réaction violente ce jour-là par des brimades répétées dont il a été victime de la part de  ses gardiens : on l’a privé de tabac les jours précédents et les trois fonctionnaires lui auraient manqué de respect.

Pour la partie civile, les trois surveillants pénitentiaires ont subi trois jours durant les insultes du détenu, qui ne voulait pas sortir de sa cellule. Et a visé, dans son déluge verbal, les familles des fonctionnaires. Les trois gardiens demandent 500€  chacun de dommages et intérêts.

Le parquet pour sa part, requiert un an de prison : « On ne peut pas indéfiniment insulter. Cela ne se limite pas à des noms  d’oiseaux ».

La défense insiste sur le fait que le trentenaire délinquant a mal vécu son passage au quartier disciplinaire, où il se plaint d’avoir été violenté et insulté. Il ne reconnaît pas les faits. Personne n’a trouvé trace d’un éventuel dépôt de plainte du détenu ou encore d’une lettre au procureur dénonçant les faits. En passant, Me Faure-Revillet glisse que certains gardiens abuseraient de leur autorité ou jouent la provocation avec certains détenus vis-à-vis des plaintes pour outrage avec dommages et intérêts. « Continue à m’insulter, ça me paiera mon casque de moto » auraient ainsi entendu certains détenus énervés…

Le passé du prévenu ne plaidant aucunement en sa faveur, l’homme, qui depuis aurait quitté la région, a été condamné à un an d’emprisonnement et à verser les DI demandés  par la partie civile.

F.G.