Chalon sur Saône

Les "chercheurs d'or" de Brut d'Expression se fondent dans le moule avec un bonheur ineffable

Les "chercheurs d'or" de Brut d'Expression se fondent dans le moule avec un bonheur ineffable

Parents naturels à Chalon-sur-Saône des ateliers Brut d’Expression, de l’association éponyme, Annie et Jean-François Maugey sont plus que jamais là, vingt et un ans après, puisque tout s’est mis en route en 1995. Fédérer le plus largement possible en cimentant les relations, léguant savoir et savoir-faire, le charme opère toujours, filon intarissable.

La forme et le fond

« L’objectif est de rassembler par les arts plastiques des gens aux parcours très différents : ceux qui sont au commencement, et ceux qui ont un long parcours artistique, accompagnés par des artistes professionnels, ainsi que par des intervenants extérieurs», défriche Annie, la responsable en chef. Soixante-quinze personnes forment à l’heure actuelle les forces vives des ateliers, subtil mélange entre le commun des mortels et des personnes « en situation de handicap, mental ou social », issues des institutions du Chalonnais. « Ce ne sont pas du tout des ateliers d’art-thérapie. On ne parle jamais de handicap, car c’est l’art qui nous rassemble. C’est un lien assez novateur, en ce sens que dans notre société tout sépare. Ce lien relie les gens entre eux, et entre les associations, ou avec le Conservatoire et le Patrimoine par exemple. » Depuis 2001au n°14 de la rue Professeur Leriche se tient le point d’ancrage à dimension humaine, lequel se nomme prosaïquement la Maison-Atelier, mis à disposition par la ville de Chalon. Une belle presse à gravure trône majestueusement dans l’une des pièces, rappelant qu’ici la gravure est enseignée, au même titre que l’aquarelle, le dessin et la peinture, sans oublier la calligraphie, les techniques mixtes…. Par ailleurs les esprits rationnels tirent le meilleur parti du détournement d’objets et de la récup’, afin de restituer leur quintessence soit de manière régulière, soit sous forme de stages.

 

L’esprit de groupe revêt une importance cruciale

Brut d’Ex’ se meut sans tambour ni trompette, n’ayant cure du tapage et de la glorification de l’ego. « On ne fait pas beaucoup de bruit, ni de pub. On travaille collectivement, et on se rend compte qu’il se passe quelque chose. On apprend un art de vivre ensemble, et à communiquer dans le non-verbal. Souvent, le dessin sur notre papier crée l’échange, et nous nous apercevons que nous ne sommes pas du tout loin les uns des autres», perçoit une Annie qui n’en démord pas, indiquant par ailleurs que Brut d’expression collabore avec des écoles et les guides locaux du service du Patrimoine de la ville de Chalon. « On construit la vie ensemble, afin de permettre aux gens d’amorcer un processus de création. Il y a un engagement : quitter cette position où l’autre fait, moi je ne fais rien. On fait en sorte que les gens investissent l’atelier comme leur atelier. On leur donne un certain nombre d’apports techniques, mais il faut qu’ils aient confiance en eux pour créer les modèles. On est très prudents sur la qualité des ateliers.» Digne pendant, Jean-François livre un complément d’analyse : »Ca a aussi cette fonction de sortir d’une institution, et de proposer une insertion dans le monde ordinaire par des pratiques que l’on fera ensemble. »

 

Renseignements :

03.85.93.46.79, [email protected]

                                                                                                        Michel Poiriault

                                                                                                        [email protected]