Saône et Loire

Brexit et agriculture accaparent les débats de la plénière du Conseil Départemental de Saône et lo

Brexit et agriculture accaparent les débats de la plénière du Conseil Départemental de Saône et lo

La matinée de vendredi a été consacrée à l'agriculture. Un ordre du jour salué par le représentant de la Chambre d'agriculture Robert Martin et le président de la FDSEA Bernard Lacour, tous deux présents aux côtés d'Arnaud Danjean et du président Accary. L'occasion d'un débat riche pour entamer une réflexion profonde sur l'Union Européenne.


Une matinée complète ! Bien normal pour celle que l'on surnomme la petite France. La Saône-et-Loire est en effet un département où l'on retrouve toutes les productions françaises : lait, céréales, fromage, viande, vin etc.

La Saône-et-Loire a accueilli tout récemment le congrès national des Jeunes Agriculteurs, à Mâcon précisément, et c'est un Saône-et-Loirien qui a été élu à la présidence nationale du syndicat professionnel.

Le budget global consacré par le Département de Saône-et-Loire à l'agriculture est de plus de 5 millions d’euros, dont 3 millions d’euros d’investissement (pour le laboratoire départemental d’analyse et la modernisation des bâtiments d’élevage) et 2 millions d’euros de fonctionnement (pour soutenir les organisations). « Le Département souhaite développer une agriculture durable, favoriser une agriculture dynamique et performante ainsi que renforcer la cohésion sociale et territoriale. Il conduit une politique d’accompagnement sur le long terme qui vise à soutenir l’adaptation aux défis et aux nouvelles évolutions, à assurer durablement leur résilience aux désordres structurels et conjoncturels, et à satisfaire aux enjeux sanitaires » présentait Frédéric Brochot.

Bref, le poids de l'agriculture dans l'économie locale et la crise que les agriculteurs subissent sont tels que le dossier valait bien d'être mis sur la table pendant ces quelques heures.

 

 Une PAC jugée salutaire à l'orignie, mais des risques de disparition...

 

Si le député européen a alerté sur une situation politique au sein de l'Union Européenne qui met en difficulté la France et son modèle (cliquez ici pour lire notre article), le président de la FDSEA et le vice-président de la Chambre d'Agriculture ont eux aussi rappelé quelque principes : « A l'origine la PAC a permis aux agriculteurs français de vivre de leur métier tout en garantissant des prix pour le consommateur les moins élevés possible. Aujourd'hui, la donne a changé : Si on supprime les quotas laitiers par exemple, la Saône-et-Loire perdra la production laitière d'ici à 10 ans. »

Une mise en garde qui faisait directement écho aux propos d'Arnaud Danjean sur la politique très libérale vers laquelle tendent les pays du Nord de l'Europe, avec la bénédiction de plus en plus affirmée de l'Allemagne de suivre cette direction. « C'est le couple Franco-Allemand qui, à l'origine, a permis une PAC permettant de sauvegarder le modèle français » avait démontré quelques minutes avant le député européen. « Nous sommes sortis de la crise du lait en 2009 parce que la France et l'Allemagne se sont entendues et ont convaincu 20 pays sur 27 de leur emboiter le pas. Notre force était là, dans le couple franco-allemand, qui tend à disparaître. »

Bernard Lacour développait son inquiétude par des exemples concrets : « Dans l'Indre, 1 700 hectares achetés par des chinois... en Irlande, une double activité qui se généralise, à savoir des agriculteurs qui ont une autre activité à côté, pour vivre... »

─ réponse du député européen : « Oui, au Nord de l'Union Européenne, on défend un libéralisme débridé. Les plus compétitifs resteront, on a accepté cette idée et l'on en fait même une opportunité. Nous Français défendons un autre modèle, une agriculture de proximité avec un tissu rural riche. Il va falloir bosser dur si l'on veut garder ça. »

 

L'Europe, l'Europe, l'Europe ! Oui, mais comment ?

 

Le Brexit était bien sûr dans tous les esprits hier. Il inquiète les élus de tous bords dans cette assemblée départementale, même si ceux-ci, unanimement, ont pris acte du vote du peuple britannique.

« J'exporte ma production à 50% » indiquait Robert Martin, « et 30% de ces 50% en Angleterre » comme pour planter le décor...

Un Frexit alors ?... visiblement totalement exclu ! Pour autant, il faudra bien prendre en compte le résultat de ce référendum, le vote du peuple britannique !

Un mot est sorti dans l'assemblée, celui de « Refondation », employé par Evelyne Couillerot (groupe de gauche). « Oui » acquiesçait Arnaud Danjean, « je veux bien utiliser ce terme. Quoi qu'il en soit, nous devons nous poser la question primordiale et vitale suivante : "Qu'est-ce qu'on veut faire ensemble au sein de l'UE ?" Modestement, je crois que l'UE doit se recentrer sur l'essentiel, sur des objectifs qui apportent une réelle valeur ajoutée à plusieurs, sinon, les Français arriveront vite aussi la saturation. L'essentiel, c'est le défi économique, la Défense, le spatial, la Sécurité. Il faut rapidement identifier les prérogatives. On ne pourra pas tout faire à 27, il faudrait envisager des convergences, que chacun avance à son rythme. Il faut introduire de la flexibilité. Avec un principe simple pour ce qui concerne l'agriculture : avoir une politique publique de l'Agriculture. Nous devrons réaffirmer cela et avancer avec l'Allemagne. »

Au travail !

Rodolphe Bretin

 

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Les principales aides accordées par le département pour 2016

• 250 000 € pour la Maison du charolais

• 28 000 € pour l’Institut du Charolais

• 30 000 € et la mise à disposition d’un oenologue pour le Vinipôle Bourgogne

• 280 800 € pour le laboratoire départemental d’analyses

• 43 000 € et une autorisation de programme en investissement de 250 000 € sur 2015 et 2016 pour la ferme de Jalogny

• AP de 250 000 € avec solde de 46 250 € pour l’abattoir d’Autun

• 74 500 € à l’agri-solidarité

• 78.000 € au service de remplacement

• 245 000 € au groupement de défense sanitaire, participation aux analyses

• 13 500 € pour les Jeunes agriculteurs

 

 

POLITIQUE AGRICOLE DEPARTEMENTALE - Adoption d’une convention transitoire relative aux conditions d’intervention complémentaire de la Région Bourgogne Franche-Comté et du Département en matière de développement économique pour les secteurs de l’agriculture (dont la pêche et l’aquaculture), de la forêt et de l’agroalimentaire.
La mise en œuvre des dispositions de la Loi NOTRe va impacter sensiblement les modalités d’intervention des Départements en matière de soutien à l’agriculture, désormais pour une grande partie conditionnée à un conventionnement avec la Région qui concentre désormais la compétence « économie » et qui va engager l’élaboration d’un Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII).
Le SRDEII et son annexe, le Plan régional de développement agricole et forestier (PRDAF), fixeront au 30 septembre 2017 le cadre des conventionnements entre la Région et les huit Départements de Bourgogne-Franche-Comté vis-à-vis des interventions de ces derniers en faveur du domaine agricole.
Toutefois, les Conseils départementaux peuvent maintenir leurs soutiens aux acteurs économiques, notamment agricoles, selon les modalités existantes jusqu’alors, dans l’attente de l’adoption du SRDEII. La Région a ainsi proposé aux Départements d’inscrire les soutiens d’ores et déjà accordés ou prévus cette année par ces derniers à leurs secteurs agricoles respectifs dans le cadre d’une contractualisation pour la période transitoire correspondante. C’est l’objet de cette convention.

 

 

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